L'Umih, du 3 au 5 décembre à La Rochelle
Plus de 500 délégués ont participé au deuxième congrès national de l'Umih, qui s'est déroulé la semaine dernière à La Rochelle. Un congrès prometteur au terme duquel, pourtant, les professionnels ont eu une nouvelle fois la sensation d'être 'le jouet du gouvernement'.
Pour son deuxième congrès national, l'Union des métiers et des industries hôtelières (Umih) affichait salle comble. Plus de 500 délégués ont répondu à l'appel d'André Daguin, dont l'objectif est aujourd'hui de faire entrer la profession dans "le droit commun et la modernité". 3 jours de débat auxquels les branches se sont prêtées avec plus ou moins d'avancée.
L'hôtellerie souhaite "répondre aux exigences nouvelles des consommateurs"
en matière d'environnement, et aboutir rapidement à la réforme des normes de classement
tourisme voulue par l'administration. Roland Heguy, président de la Fédération
nationale de l'hôtellerie française, croit également dans la démarche de certification
volontaire Hotelcert, qui, selon lui, serait le meilleur moyen pour "revaloriser
l'hôtellerie indépendante". Les saisonniers ont, de leur côté, salué les
"initiatives" prises depuis 2 ans par les pouvoirs publics en faveur du
statut des salariés saisonniers. Ils "regrettent" toutefois que le
statut de l'entreprise saisonnière ne soit pas encore d'actualité. Comme ils
s'inquiètent des mesures "éparses" prisent dans le domaine du logement
des salariés, sans concertation "systématique" avec les employeurs.
"L'objectif du gouvernement, ajoute Noël Le Quere, est d'aider les
collectivités locales à créer 6 000 logements sur 3 ans dans 10 départements qui ont
été considérés comme prioritaires... Il faut aussi que les pouvoirs publics se
mobilisent sur certaines stations qui ne sont pas dans ces départements, mais qui
connaissent de graves difficultés de logement." La Fédération nationale des
professions hôtelières saisonnières voudrait obtenir, en outre, des aides "pour
les employeurs qui logent eux-mêmes leurs salariés".
Chez les cafés-brasseries, si "le dépoussiérage du Code des débits de boissons
est toujours à l'ordre du jour", les moyens pour y parvenir restent sur le bord
de la route, en butte à 'l'inertie' endémique des politiques. "Dans le domaine
des contrôles et de la prévention, les choses sont menées plus rondement",
constate Jean-Louis Clauss, président national de la section qui a dénoncé une nouvelle
fois "l'hypocrisie" des dirigeants qui considèrent la profession "comme
le principal véhicule de l'alcoolisation de la population. Alors qu'il y a bien longtemps
que d'autres secteurs du commerce nous ont pris la vedette". Jean-Louis Clauss
qui s'est également insurgé contre la suppression de l'exonération de la TVA sur le
service sans 'compensation' pour le secteur. Il s'est toutefois félicité de la mise en
place possible du chèque-emploi en CHR, sentiment partagé par les restaurateurs.
Accords du 15 juin
En séance plénière, Francis Attrazic est longuement revenu sur la RTT et l'accord du 15
juin, auquel l'Umih a refusé de participer. Cet "accord est sans garanties et ne
tient pas compte de la réalité de 90 % des entreprises", a-t-il martelé,
laissant à son président national le soin de revenir sur les règles de la modernisation
du secteur (lire extraits du discours page suivante).
Pas de ministre au programme de ces 3 jours. Seul représentant officiel, Georges
Ribière, directeur de cabinet auprès de Jacques Brunhes. Les responsables syndicaux ont
alors eu la mauvaise surprise d'entendre le problème de la RTT ramené aux seules
négociations du 15 juin dernier. La confirmation d'une campagne mondiale de promotion de
la destination France est passée complètement inaperçue. Les congressistes, qui
espéraient encore que les termes de l'accord puissent évoluer, ont déchanté devant des
propos qui n'affirmaient rien, sinon la prise en compte d'aides dans le cadre des accords
: "Si l'accord du 15 juin était étendu...", a répété le
représentant du gouvernement. Déçus, estimant que le "gouvernement se jouait
d'eux", les congressistes ont alors quitté la salle.
Principaux extraits du discours d'André Daguin
"La modification rapide des habitudes de consommation rend nécessaire
l'application d'un ensemble de mesures prenant en compte la diversité des entreprises, et
implique d'agir vite pour garder des métiers et un patrimoine d'accueil unique en Europe
(...). Il convient de doter la profession très rapidement des moyens qui permettent de
donner aux salariés et entreprises des conditions d'existence et de travail très proches
des références et des valeurs des autres secteurs d'activité (...). Etre moderne, c'est
avoir les moyens de ses ambitions, en fédérant les entreprises du secteur, en créant
des partenariats avec les institutions et les secteurs économiques concernés, en
organisant un syndicalisme légitime et reconnu. Etre moderne, c'est obtenir un appareil
législatif adapté au contexte économique, en supprimant les distorsions de concurrence
au plan interne comme au plan international, en établissant l'égalité fiscale et
sociale, en éradiquant le paracommercialisme et la concurrence déloyale."
S. Soubes zzz74v
"Etre moderne, c'est obtenir un appareil législatif adapté au contexte
économique." André Daguin
La RTT :
l'accord du 15 juin au coeur du discours
Rencontre, Antoine Majou, président de l'Umih 17
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L'Hôtellerie n° 2748 Hebdo 13 Décembre 2001