DROLE DE PAYS...
C'est un comble : c'est à la période des fêtes de fin d'année, à l'heure où
justement, en restauration, personne ne compte plus ses heures, réveillon oblige, que le
ministère a choisi de publier le décret d'extension de l'accord du 15 juin 2001 sur la
réduction
du temps de travail dans le secteur de l'hôtellerie-restauration ! Une note complexe,
faisant référence à d'autres textes bien sûr, ponctuée de réserves qui amènent le
lecteur à faire de nombreuses recherches, est publiée au JO du samedi 29 décembre 2001
; elle annonce que la réduction du temps de travail dans les entreprises du secteur est
applicable dès le 1er janvier 2002 ! Et le tour est joué !
Plannings de travail, constitution des équipes, calculs des horaires, signatures des
accords, l'Etat, dans sa grande mansuétude, accorde un jour ouvrable aux chefs
d'entreprise pour régler le problème. L'Etat a, de toute évidence, d'autres chats à
fouetter que celui de savoir comment les professionnels vont pouvoir s'organiser sans
fragiliser leur entreprise, à l'heure où, justement, d'importants investissements en
équipements, en formation, viennent d'être réalisés pour le passage à l'euro. Comme
d'habitude, les chefs d'entreprise s'organiseront, plus ou moins bien, les plus
performants auront anticipé la mesure et auront réagi très vite pour sa mise en place,
les plus petits, les plus fragiles, se sentiront une fois de plus accablés par
l'incohérence du système, par le peu de cas que fait l'Etat, au-delà des discours
racoleurs des politiques, de la réalité quotidienne des entrepreneurs, de la réalité
économique des entreprises et les plus malchanceux se verront visités, dès les premiers
jours de janvier, par un inspecteur du travail qui viendra vérifier de la bonne
application de la loi Aubry...
C'est une fois de plus avec amertume que les chefs d'entreprise assument les décisions
prises par les politiques. Des hommes et des femmes qui se portent candidats au suffrage
universel pour défendre les intérêts de leurs électeurs, de tous leurs électeurs...,
mais qui ne savent, quand ils sont élus et ont le pouvoir en main, que nier les
réalités tant humaines qu'économiques des entreprises qui pourtant sont la richesse de
toute une nation. En cette période de vux, souhaitons que les choses changent un
peu dans les mois qui viennent...
PAF zzz80 |