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EDITORIAL

OSER PARLER

Jusqu'à l'ouverture de la période électorale, il n'était pas politiquement correct d'affirmer que l'insécurité était grandissante. Evoquer ce problème avec un politique était toujours vécu comme une agression... envers lui...
Premier magistrat d'une ville, il occultait l'importance du phénomène quand l'incident avait lieu sur sa commune, et n'hésitait pas à renvoyer plaintes et solutions 'techniques' aux services de police, sur lesquels d'ailleurs il n'avait pas de pouvoir. Elu à d'autres responsabilités, il s'insurgeait des discours alarmistes quand il était dans la majorité, combien de fois n'avons-nous pas entendu "vous nous décrivez une société qui n'existe pas"... Quand il était dans l'opposition, il en profitait pour argumenter sa position politique et, toujours sans apporter de réponse, se contentait d'accuser les équipes aux affaires. Autant dire que dans les deux cas, la fin de non-recevoir était claire... Et bien sûr, sur le terrain, rien ne changeait.
L'insécurité fait aujourd'hui partie intégrante du quotidien des hôteliers, des cafetiers, des restaurateurs, des discothécaires. Tous, à leur niveau, sont confrontés à des agressions qu'ils se doivent d'assumer seuls, tant sur le plan humain que financier. Les hôteliers voient leurs primes d'assurances grimper tous les ans, détérioration des véhicules sur les parkings, vols de voitures, vols dans les chambres, agression des clients à la nuit tombée quand ils rentrent à l'hôtel, tant dans les quartiers dits chics que dans les autres.
Personnel blessé, choqué, clients traumatisés qui ne reviendront pas. Restaurateurs et cafetiers ne sont pas épargnés et l'actualité les met chaque jour à la une. Attaques à main armée, cambriolages font partie de plus en plus de leur quotidien, tel François Bruno, patron du restaurant La Flambée à Narbonne, agressé vers 1 h 30 du matin alors qu'il tentait de convaincre trois clients que le service était terminé à cette heure tardive. Après avoir reçu un coup de cutter dans le bras, il voyait sa voiture saccagée... Trois jours auparavant, il avait été victime d'un cambriolage avec vol de la caisse.
Marginal, le problème d'insécurité ? Anecdotique ? Les solutions prennent du temps, il faut comprendre, il faut discuter, il faut convaincre, affirment encore certains. Aujourd'hui, les électeurs n'entendent plus se taire sur les problèmes d'insécurité, ils veulent que leurs angoisses soient prises au sérieux, ils attendent des politiques des réponses, un projet qui sache respecter tous les êtres humains, même ceux qui sont agressés. Refuser aussi longtemps d'avoir osé parler des problèmes d'insécurité est une lourde faute qu'ont commis les politiques. Il est temps que cela cesse.
PAF zzz80

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L'Hôtellerie n° 2756 Hebdo 14 Février 2002 Copyright ©

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