Comment ne pas s'insurger de l'arrogance dont font preuve, aujourd'hui, les politiques
en place vis-à-vis de tant de chefs d'entreprise que des salariés du secteur de
l'hôtellerie-restauration ? Avoir attendu le dernier week-end de décembre pour publier
le décret d'application de la loi Aubry était déjà en soi parfaitement intolérable
quand on sait le temps qu'il faut pour mettre en place des plannings de travail, quand on
sait combien il est important que les salariés soient prévenus à l'avance de toute
modification de l'organisation du travail. C'était nier la dimension humaine de
l'entreprise, après ne jamais avoir réellement voulu prendre en compte sa dimension
économique. Dans les jours qui ont suivi, les chefs d'entreprise ont fait face, comme
d'habitude. Ils ont réduit le temps de travail, et ont assumé les conséquences de cette
décision de dernière minute.
Mais si le gouvernement a le pouvoir d'exiger que la loi soit appliquée à la date qu'il
a bien voulu déterminer, il a, quant à lui, le devoir de respecter les engagements qu'il
a justement pris dans le cadre de cette loi... A l'obligation de la réduction du temps de
travail, un allégement des charges était lié. Le troisième mois de salaire va être
versé aux salariés sans que, pour autant, le gouvernement se soit senti obligé de
respecter ses engagements : les chefs d'entreprise n'ont en effet aucune possibilité de
bénéficier de ces allégements, le décret les déterminants n'étant toujours pas paru
! Campagne électorale oblige, on sait combien dans les ministères, aujourd'hui, on se
préoccupe davantage des affaires politiques que de celles de la gestion des dossiers en
cours. Voici encore quelques semaines, on nous promettait la publication de ce décret
pour le 15 mars. Aujourd'hui, on évoque du bout des lèvres la date de la mi-avril. On se
moque purement et simplement des chefs d'entreprise et c'est intolérable. Les politiques
ont oublié qu'ils étaient élus pour être au service de leurs électeurs, au service
d'une nation, d'un peuple. Ils ont oublié qu'ils étaient mandatés pour prendre les
décisions les plus utiles, les plus efficaces pour le bien de tous... Ils ont oublié
qu'un ministère se devait d'être au service des autres... Un oubli dont se souviendront
forcément tous ceux qui iront mettre un bulletin dans l'urne dans les semaines qui
viennent. Que les politiques cessent de s'étonner de l'attitude de rejet que manifeste de
plus en plus souvent la population vis-à-vis d'eux...
PAF zzz80
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L'Hôtellerie n° 2760 Hebdo 14 Mars 2002 Copyright ©