Umih Puy-de-Dôme
Développement touristique, labels en tout genre, RTT et TVA étaient au menu de l'assemblée générale de l'Umih du Puy-de-Dôme.
"Il ne faut pas oublier la famille et la santé" - Régis Marcon,
L'Auberge des Cîmes à Saint-Bonnet-le-Froid en Haute-Loire
Une ambiance combative et
volontaire a marqué l'AG de l'Umih 63. Développement touristique avec notamment
l'ouverture de Vulcania, le label Qualité Auvergne, la chute continue du thermalisme, un
label pour l'accueil des personnes handicapées, le label Restaurateur de France, et bien
sûr, la TVA et la RTT ont été abordés par les adhérents dans la salle des fêtes du
Mont-Dore.
Le Lozérien Francis Attrazic, président national de la restauration française,
représentant le président André Daguin, a tenu un discours ferme et énergique. Il a
affirmé : "Nous sommes tout à fait pour la réduction du temps de travail dans
nos professions, mais nous voulons être traités comme tout le monde : 4 heures en moins
et des aides identiques. Nous devons tenir la ligne des 39 heures." Depuis le 1er
janvier, la durée est de 41 heures hebdomadaires dans les structures de moins de 20
salariés et de 39 heures pour les autres.
Sur la TVA, le discours du syndicat des hôteliers reste ferme : "Nous demandons
simplement de la logique : une activité, un pays et un même taux pour tous", a
affirmé Francis Attrazic, en rappelant que des actions sont toujours en cours devant la
justice.
De plus, sur la question du label Restaurateurs de France, il a insisté : "Nous
avons pour la première fois les moyens de lancer un système de reconnaissance de la
profession basée sur la qualité, la formation, l'accueil et le professionnalisme."
C'est le moyen d'être référencé sans avoir à subir les sautes d'humeur des guides, de
pousser les banquiers à ne financer que les créations ou les reprises réalisées par
des professionnels, d'obtenir une promotion au niveau de l'Europe, etc. "C'est une
chance à saisir. Il y a des contraintes, certes, mais beaucoup d'atouts en face. C'est
une mine de possibilités pour la restauration traditionnelle", a lancé Francis
Attrazic.
D'un label à l'autre
Ce label est 'jumelé' avec celui de la région, Qualité Auvergne. Histoire de ne pas
faire crouler les professionnels sous les audits à répétition. Autre label évoqué
lors de l'assemblée générale : Tourisme et Handicap. Colette Demay, déléguée
régionale au tourisme, a expliqué qu'il existe 20 millions de personnes handicapées en
Europe qui pourraient voyager pour peu que les structures des hôtels-restaurants soient
adaptées, voire aménagées.
"C'est une nouvelle clientèle à conquérir, un défi qu'il faut relever. Le
label se subdivise en 4 parties : visuel, auditif, moteur, mental. On peut choisir de ne
rentrer que dans l'une ou l'autre des catégories", a expliqué Colette Demay.
"Nous sommes à votre disposition pour vous aider et vous former, voir les
aménagements nécessaires. Des subventions existent. Quand le nombre de labellisés sera
conséquent, des opérations de promotion franco-française et européenne se mettront en
place."
Jean Pinard, directeur du CDT, a fait état des opérations en cours : politique plus
ciblée, coopération avec des tour-opérateurs, actions au niveau de l'Auvergne et du
Massif central. "Si nous pensons être assez forts pour nous vendre tout seuls,
nous aurons encore perdu des parts de marchés dans 10 ans."
Sur le thermalisme, Georges Julien, président de l'Umih 63, a soutenu que "ce
n'est plus un marché porteur". Thierry Coudert, secrétaire général de la
préfecture, a abondé dans ce sens : "Le thermalisme est en train de mourir. Il
ne correspond plus au mode de vie actuel. Mais il existe beaucoup de possibilités de
développements autour de l'eau thermale."
Allergies de plus en plus nombreuses
Jean Leclerc, président du syndicat du Mont-Dore (Auberge du Lac du Guéry), a regretté
que de tels propos fassent, en fin de compte, "le jeu des laboratoires
pharmaceutiques qui poussent à la fin du thermalisme", alors que les cures
restent bien adaptées pour soigner les allergies respiratoires, de plus en plus
nombreuses chez les enfants. Parmi les questions diverses, les problèmes de personnel et
de l'image des métiers d'hôteliers-restaurateurs ont donné lieu à plusieurs échanges.
"Si nous ne trouvons pas de solutions, nous ne pourrons plus servir nos clients
faute de personnel", a regretté François Dulondel (hôtel Le Paris au
Mont-Dore). "Nous devons (re)sensibiliser les parents, l'Education nationale, les
chargés d'orientation et les professionnels sur nos métiers où il est possible de
gagner sa vie normalement, de s'épanouir et d'être heureux", a souligné
Francis Attrazic.
Pour terminer la réunion, Régis Marcon, président de l'Umih de Haute-Loire et 2
macarons au Guide Rouge, a raconté son parcours et ses 22 ans à l'Auberge des
Cîmes à Saint-Bonnet-le-Froid. "Il faut de la patience pour avancer, réussir.
C'est la régularité qui compte." Avec une quarantaine de salariés
actuellement, une affaire qui tourne bien, il reconnaît subir malgré tout la crise du
recrutement.
Sur le plan syndical, Régis Marcon est un fervent partisan de l'Union et du partage des
connaissances. "En Haute-Loire, la majorité des entreprises ont 3 ou 4 employés.
C'est celles qui peinent le plus pour trouver de la main-d'uvre. Il y a donc un
risque de perdre le métier. C'est-à-dire, d'utiliser de plus en plus souvent des
produits tout prêts. Nous voulons donc créer des locaux agréables (avec coin
salon/TV par exemple) pour loger nos employés. C'est un élément pris en compte par
les salariés pour venir ou non travailler quelque part. Nous étudions les possibilités
de subventions au niveau du conseil général de Haute-Loire", a expliqué Régis
Marcon.
P. Boyer zzz74v
Article précédent - Article suivant
Vos commentaires : cliquez sur le Forum des Blogs des Experts
Rechercher un article : Cliquez ici
L'Hôtellerie n° 2764 Hebdo 11 Avril 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE