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JE N'AI PAS FAIT DE RAVE...

On croit rêver quand on constate avec quel mépris tant nos gouvernants que certains candidats à l'élection présidentielle, prennent en compte les préoccupations des professionnels du secteur. A l'heure de la campagne électorale, toutes les démagogies sont permises si elles peuvent permettre de récupérer quelques voix...
Sous prétexte que les jeunes électeurs ne semblent pas s'intéresser activement à la campagne, et que les sondages montrent combien ils ne se retrouvent pas dans les discours des candidats, certains d'entre eux se lancent, sans pudeur et surtout sans prudence, dans une forme de 'jeunisme' aigu... Et là, toutes les promesses sont permises sans qu'il ne soit jamais tenu compte des risques et de la réalité du quotidien. C'est ainsi que face aux jeunes, c'est de raves qu'il est question. Et de dénoncer les méchants 'ringards' qui ne comprennent pas combien, en s'installant sur la propriété d'autrui, en bloquant la circulation, en opérant un tapage incessant des heures durant, en vendant drogue, alcool, dans des conditions formellement interdites par la loi bien sûr, mais sous la protection des forces publiques "pour protéger les jeunes qui s'amusent...", on permet ainsi à la jeunesse de ce pays de s'épanouir ! On croit rêver !
On ne peut que comprendre l'irritation des cafetiers, des restaurateurs, des discothécaires, qui se voient chaque jour harcelés, par les forces de police qui rodent autour de leur établissement, non pas pour protéger leurs clients, mais pour contrôler leur taux d'alcoolémie... Des contrôles qui conduisent certains professionnels à la fermeture administrative sans autre forme de procès, on le sait. Côté musical, on ne peut que s'étonner de l'excès de zèle dont fait preuve la Sacem toujours vis-à-vis des cafés, des restaurants, des discothèques, alors que les raves sont exonérées de tout contrôle et donc de toute taxation ! N'évoquons pas ici l'aspect sanitaire, l'aspect sécuritaire de tels rassemblements, et ne comparons surtout pas les obligations qui sont faites aux professionnels qui accueillent du public avec toutes celles qui ne sont pas faites aux organisateurs de ces raves qui sont, chaque jour, un peu plus encensés par certains candidats à l'élection présidentielle... La jeunesse de ce pays doit s'épanouir en fumant un joint lors d'une rave... Et l'on applaudit ! Une crédibilité des politiques qui ne peut être que mise à mal par les chefs d'entreprise responsables, qui respectent la réglementation. A vouloir plaire à tout le monde, ils tombent dans la démagogie, qui mène trop souvent à l'anarchie dont nos sociétés ne savent, le plus souvent, sortir que par la voie de la dictature...
PAF zzz80

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L'Hôtellerie n° 2764 Hebdo 11 Avril 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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