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FORMATION

CFA Saint-Michel-Mont-Mercure

LA PHILOSOPHIE DE L'ALTERNANCE  

Sous les ailes protectrices de l'archange Saint-Michel, le CFA des métiers de bouche accueille 531 jeunes de 15 à 25 ans. La moitié d'entre eux a choisi la filière hôtellerie-restauration pour s'épanouir dans son métier et dans sa vie. Le credo d'un établissement qui a fait de l'alternance sa religion.


Pour Raymonde Lumineau, bien peu de ses apprentis sont en proie au doute. Grâce à un "partenariat actif et à un accompagnement personnalisé", les jeunes apprennent un métier dont ils sortiront grandis.

Annexe du CFA départemental des Maisons familiales de Vendée, le CFA de Saint-Michel-Mont-Mercure développe depuis bientôt 30 ans "la philosophie de la formation par alternance. Il s'agit, précise Raymonde Lumineau, directrice pédagogique, de permettre le développement personnel du jeune en s'appuyant sur l'apprentissage d'un métier". En l'espèce, l'apprentissage d'un métier de bouche, véritable spécialité maison. Les effectifs se répartissent à parts égales entre la filière boulangerie-pâtisserie et celle de l'hôtellerie-restauration. Mieux, "on estime à 5 % les titulaires d'un CAP/BEP boulangerie-pâtisserie qui se dirigeront ensuite vers la restauration". Dans la douceur du bocage vendéen, la crise de recrutement que tentent d'enrayer les autres établissements de formation du département semble épargner le CFA. Ici, pas de politique de communication, on compte surtout sur le bouche à oreille pour attirer des jeunes originaires de Vendée et des départements limitrophes. Et ça marche. Bien sûr, les effectifs fluctuent, mais sans problème majeur. Du côté des CAP/BEP et bacs pro cuisine, la tendance est à la reprise. Plus nombreux encore sont les jeunes sortant de 5e à se diriger vers le CFA pour y suivre une formation sur 3 ans. Deux classes préparatoires à l'apprentissage sont ouvertes depuis la rentrée 2001 pour accueillir 23 nouvelles recrues en cuisine. En service, ils ne sont que 6, mais c'est deux fois plus qu'en 2000. La situation de la section service est cependant mi-figue mi-raisin. En bac pro, les effectifs sont stables. En revanche, la tendance est à une baisse certaine du côté des CAP/BEP : en 4 ans, le nombre d'apprentis en première année est passé de 46 à 25. Il ne s'agit pas d'un épiphénomène mais bien d'une tendance à laquelle Raymonde Lumineau tente d'apporter des explications. "Il y a sans aucun doute un déficit d'image de ce métier. Certaines familles dissuadent leur enfant d'embrasser cette profession dont le problème des horaires constitue un handicap majeur." Par ailleurs, le CFA accueille depuis 1999 des jeunes issus de l'enseignement général pour une formation professionnelle en 1 an. En service, ils sont 13 contre 5 l'an dernier. En cuisine, ils sont 8 contre 11 l'an dernier.

Nouveauté, la formation d'Agent polyvalent en restauration
Mais la nouveauté de la rentrée, c'est la création d'une formation Agent polyvalent en restauration (APR) qui compte 9 recrues. "Cette formation spécifique adaptée à l'industrie agroalimentaire et à la restauration en collectivité se donne pour objectif d'enrayer la fuite de nos jeunes formés à la restauration traditionnelle vers ces secteurs. Mais, nous estimons que 75 % d'entre eux restent dans le métier." Une belle performance que Raymonde Lumineau attribue à l'implication des familles, à la qualité des formations dispensées au centre où les jeunes, tous internes, sont formés par petits groupes placés sous la responsabilité de 3 à 5 moniteurs. Enfin, le CFA se montre soucieux de l'accueil de ses apprentis dans les entreprises. "Nos apprentis travaillent dans des établissements de 5 à 10 salariés répartis à travers toute la Vendée. Nous les visitons régulièrement, les professionnels sont associés aux formations. Grâce à cette politique, il n'y a jamais de conflit qui s'enlise."
Enfin, le CFA, en partenariat avec la région des Pays-de-la-Loire, encourage la mobilité européenne de ses apprentis. Ils sont de plus en plus nombreux à découvrir d'autres horizons en adhérant aux programmes européens Tope (Ticket ouest pour l'Europe) et Léonardo. "Cette ouverture vers l'extérieur nous semble essentielle dans l'accomplissement du jeune."
I. Doat zzz68v

Contact : CFA Maison familiale de métiers
Rue Godard
85700 Saint-Michel-Mont-Mercure
Tél. : 02 51 57 81 81

En chiffres

L'équipe pédagogique compte 18 enseignants répartis en 3 pôles : sciences, lettres et techniques.
La filière métiers de l'hôtellerie et de la restauration accueille 265 apprentis répartis de la manière suivante :

* Cuisine
CIPA : 23
CAP/BEP 1re année : 50 CAP/BEP 2e année : 46
Bac pro 1re année : 21 Bac pro 2e année : 12
* Restaurant
CIPA : 6
CAP/BEP 1re année : 25 CAP/BEP 2e année : 36
Bac pro 1re année : 15 Bac pro 2e année : 12
* Café-brasserie
CAP/BEP 1re année : 2 CAP/BEP 2e année : 8
* Agent polyvalent en restauration
CAP/BEP 1re année : 2 CAP/BEP 2e année : 7

 

Première expérience européenne réussie

Une année 'Tope' pour Sabrina et Anthony

BEP en poche, Sabrina et Anthony ont dit oui au programme Tope (Ticket ouest pour l'Europe) proposé par le CFA, en juin 2000. Après une année passée en Espagne pour Sabrina et en Ecosse pour Anthony, ils sont revenus au CFA faire part de leur expérience.

Métamorphosés. Après une année passée à l'étranger, Anthony et Sabrina sont fiers de leur parcours. Et pourtant, "apprendre dans les livres, c'était pas mon truc", reconnaît Anthony. A 19 ans, le jeune homme originaire de Cugand en Vendée avait quitté le circuit scolaire classique en 4e. Direction le CFA de Saint-Michel-Mont-Mercure, "un établissement à taille humaine où j'ai appris mon métier de serveur". Même parcours pour Sabrina, qui, au service, préfère les cuisines. Après quatre années de formation au CFA, les deux jeunes gens ont décroché en juin 2000 leur BEP. "J'envisageais ensuite de poursuivre par une mention complémentaire bar-brasserie", confie Anthony. Ce n'est plus à l'ordre du jour, au terme de son année passée au Hilton de Dunkeld en Ecosse. Un établissement haut de gamme où le jeune homme s'est découvert une facilité à maîtriser la langue anglaise qui se refusait jusqu'alors à lui ! Sensible aux pays méditerranéens, Sabrina est partie en Espagne, près de Valence, dans un ancien monastère fréquenté par une clientèle aisée et étrangère. Elle qui ne connaissait rien à l'espagnol est désormais parfaitement bilingue. Et est passée maître dans l'art de préparer la paëlla !
Formés selon des règles rigoureuses, Sabrina et Anthony se souviennent amusés que certaines règles fondamentales apprises au cours de leur apprentissage n'existaient plus une fois passées les frontières de l'Hexagone. "L'hygiène était parfois un peu douteuse, avoue Sabrina. En revanche, côté décoration des plats, c'était superbe." Commis de restaurant, Anthony ne cache pas avoir été surpris par "le manque de rigueur dans la manière dont étaient dressées les tables !" Autant d'anecdotes qui pimentent une expérience dont le souvenir est encore très vif. "J'ai appris à aller au-devant des autres", raconte Sabrina. En un an, ces deux nouvelles recrues de l'association des anciens du CFA ont beaucoup changé. Plus épanouis, ils n'ont plus
qu'une idée : repartir.

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L'Hôtellerie n° 2768 Hebdo 9 Mai 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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