Centre
Jean-Pierre Amiot de Saint-Amand-Montrond vient de prendre la tête de la chambre syndicale. Il veut lancer plusieurs projets, en particulier dans la formation.
Premier président de l'Umih du Cher qui réunissait les deux anciennes structures syndicales, Jacques Rancier vient de passer la main à Jean-Pierre Amiot. A 43 ans, le patron de La Rotonde à Saint-Amand-Montrond, un des plus importants établissements de restauration du département du Cher avec 12 salariés, a été choisi pour prendre le relais. Sa 'jeunesse' dans le syndicalisme - il n'est entré au bureau qu'en novembre dernier - et son souhait de mener des actions volontaires ont emporté l'adhésion de ses collègues. "Mais je n'ai accepté cette charge, explique Jean-Pierre Amiot, que parce qu'il y avait la perspective de la grève de TVA, et donc d'une forte mobilisation des professionnels." La première mission du nouveau président est d'abord de structurer le syndicat avec un bureau largement renouvelé afin de remotiver les troupes : "La réunification ne date que de 2 ans, cela n'a pas été si simple. Notre objectif est, dans un premier temps, de retrouver rapidement nos effectifs de l'an passé - 239 adhérents - et de progresser. Si nous nous battons, nous attirerons de nouveaux professionnels." Le syndicat veut s'engager à fond dans le mouvement pour la baisse de la TVA : une vingtaine de professionnels est d'ores et déjà prête à suivre le mouvement. Pour expliquer cette mobilisation, le syndicat a adressé une lettre à 1 100 professionnels de l'hôtellerie du département et à tous les élus locaux, départementaux ou parlementaires. Le syndicat s'est également déplacé pour manifester au Salon de la Gastronomie de Bourges et à la foire aux Vins de Saint-Amand. "Nous avons reçu, se félicite Jean-Pierre Amiot, 90 % de réponses favorables des élus. Mais ce n'est pas étonnant, car ici nous sommes en campagne : le café est un lien social, un outil indispensable d'aménagement du territoire et de vie locale. Si la TVA ne baisse pas, beaucoup d'entre nous disparaitrons dans les villages où nous sommes souvent la seule activité et la seule animation."
Résoudre le problème de la formation
En dehors de la mobilisation pour la baisse de la TVA, Jean-Pierre Amiot veut faire de son
mandat un moment fort pour la formation et le recrutement. Président depuis 2 ans de
l'Adequa (groupement d'employeurs pour l'insertion et la qualification), il cherche à
imposer le 'temps partagé' dans les métiers de l'hôtellerie. "C'est une
solution très souple, explique-t-il, qui peut résoudre bien des problèmes pour
les petits professionnels avec la suppression de la gestion sociale du contrat de travail,
et surtout avec la possibilité d'avoir un employé à l'instant T sans aucun risque
social." Ce groupement d'employeurs regroupe aujourd'hui 17 entreprises, dont 4
du secteur de la restauration, comme Jean-Pierre Amiot qui emploie avec d'autres
collègues une secrétaire juridique et une secrétaire comptable. Pour trouver de
nouveaux salariés, le groupement lance un dispositif d'insertion et de qualification
commis de cuisine, en lien avec l'ANPE et l'Education nationale. Après avoir contacté
237 entreprises, le groupement a enregistré 14 volontaires pour expérimenter cette
formation ouverte à tout public, sans contrainte d'âge ou de diplôme. La formation
débute en mai avec 24 candidats pour une préqualification de 4 mois durant lesquels ils
découvriront, la moitié du temps en entreprise, l'autre moitié au lycée Jean Guéhenno
de Saint-Amand-Montrond, le milieu de la restauration et les bases du métier. A l'issue
de ce stage, 12 candidats seront sélectionnés pour un contrat de qualification de 1 an
suivant le principe d'alternance : 3 semaines en entreprise et 1 semaine au lycée. Mais
les stagiaires, rémunérés, ne seront pas attachés à un restaurant : ils tourneront
dans tous les établissements afin de découvrir tous les types de cuisine ou de
restauration. "Tous obtiendront un emploi s'ils le souhaitent, insiste
Jean-Pierre Amiot. C'est une expérience qui peut être porteuse, car dans nos
départements ruraux, les problèmes de recrutement sont encore plus aigus qu'en ville. Si
nous ne faisons rien, nous ne trouverons bientôt plus personne, et alors nous irons à la
catastrophe."
J.-J. Talpin zzz68v zzz68s zzz68p
Le nouveau bureau de l'Umih 18 w Président |
Article précédent - Article suivant
Vos commentaires : cliquez sur le Forum de L'Hôtellerie
Rechercher un article : Cliquez ici
L'Hôtellerie n° 2768 Hebdo 9 Mai 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE