C'est parce que l'un d'entre
eux est passé devant le chantier que les hôteliers indépendants du quartier de la gare
Montparnasse à Paris ont appris qu'ils allaient, d'ici un an, devoir composer avec un
nouveau concurrent. Concurrent de taille puisque l'hôtel en construction devrait offrir
354 chambres... Stupéfaction, colère, inquiétude, sentiment de ne pas être reconnus,
de ne pas être représentés, de ne pas être défendus. Sentiment terrible que celui
d'être tout simplement niés par les autorités tant politiques qu'économiques.
Les promoteurs de cette opération, en l'occurrence, le groupe Envergure, ont pourtant
tout fait en respectant la règle.
Ce projet d'hôtel ne fut jamais pour eux un dossier secret, ils en parlaient très
ouvertement... Un dossier de demande d'autorisation avait bien été présenté en CDEC,
à l'unanimité, et avait été accepté en fin d'année 2000. C'est cette acceptation qui
a alors déclenché la délivrance du permis de construire en bonne et due forme il y a
tout juste un an... Il est exact que le marché du quartier sera rapidement déstabilisé
par l'ouverture d'un hôtel de cette capacité quand on sait que dans la catégorie 2-3
étoiles, on ne compte que trois hôtels de chaîne qui offrent près de 300 chambres, et
qu'une quinzaine d'indépendants totalisent autour de la gare Montparnasse un peu moins de
500 chambres classées. Mais où étaient les représentants des hôteliers pour que ce
déséquilibre soit mis en avant ?
Un fait qui met particulièrement bien en avant la situation parisienne en matière de
représentation des hôteliers indépendants. Sur un marché qui, très souvent, reste
porteur, voire très porteur pour certains, les indépendants n'ont pas toujours le
sentiment d'appartenance à une communauté d'intérêts pour laquelle il faut savoir
investir et... s'investir. Aussi, sont-ils peu nombreux à être membres d'un syndicat
professionnel, et encore moins nombreux à y participer activement. Davantage intéressés
par les résultats immédiats de leurs affaires, ils oublient trop souvent que c'est en
s'informant qu'ils projettent dans l'avenir leurs affaires et que c'est en voyant le
marché évoluer qu'ils peuvent continuer à y répondre. C'est parce qu'ils sont
importants sur le plan économique que les hôteliers parisiens doivent se faire
connaître, reconnaître et entendre des politiques. Ils sont essentiels au rayonnement de
la ville tant sur le plan culturel qu'économique, et ils doivent exiger d'être
consultés sur toutes les décisions importantes en matière d'aménagement du territoire.
Mais pour justifier de ce niveau d'exigence, leurs organisations doivent être fortes et
représentatives. A eux de s'en donner les moyens...
PAF zzz80
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L'Hôtellerie n° 2769 Hebdo 16 Mai 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE