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Un jour sans marge...

Le 3 juin, certains restaurateurs ont participé à l'opération du Club TVA 'Un jour la TVA à 5,5 %'. Autant dire que pour un grand nombre, ils ont travaillé une journée sans marge... Pour quoi faire ?
Une fausse bonne idée ? Une affiche qui signale l'opération à l'entrée de l'établissement, une réduction TVA sur la note et le tour est joué. Si dans le principe, l'opération pouvait séduire, nombre de restaurateurs durent reconnaître, sur le terrain, que son intérêt pour sensibiliser les clients à leur cause n'était que très relative. Il fallait passer de table en table, expliquer très clairement le fond du problème, et tenter de convaincre les clients de l'intérêt qu'ils allaient trouver à soutenir la demande des restaurateurs en matière de baisse de la TVA. Une mission qui, reconnaissons-le, était quelque peu délicate à confier au personnel de salle... Qui plus est, à l'heure du coup de feu, il est toujours très difficile de consacrer du temps à des explications fiscales... d'autant que sur une note à 15 e, le client se voyait réduire son montant à payer de seulement 75 centimes... Pas de quoi tomber en pâmoison, et soutenir une cause qui n'est pas complètement la leur. Et c'est bien ce que faisaient remarquer quelques clients, exaspérés d'être pris à partie dans ce combat sans que la totalité du bénéfice de la baisse d'impôt, si elle est obtenue, ne leur revienne... En matière de mécanisme fiscal, personne ne pourra leur reprocher leur analyse, la TVA étant un impôt payé dans son intégralité par le client, sa baisse devrait être intégralement répercutée sur le prix à payer par celui-ci... Autant dire qu'en réduisant le montant de la note de 5 %, on est loin du compte...
Et les clients savent compter...
Les restaurateurs voient les choses autrement, et c'est leur droit, mais attention aux retours de bâton s'ils obtiennent gain de cause... Il leur faudra tenir leurs promesses : les salariés attendent des augmentations de salaire, des recrutements. Côté clientèle, qu'ils ne s'étonnent pas de leur manque de popularité s'ils se contentent de ne répercuter qu'une baisse de 5 % sur leurs prix une fois la TVA passée à 5,5 %... Mais le grand 'Tricatel' veille, il leur proposera peut-être de cotiser à un nouveau grand projet dont il sera le porte-voix... celui de l'image de marque de cette profession...
PAF zzz80

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L'Hôtellerie n° 2772 Hebdo 6 Juin 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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