Colmar
Chaque année, à l'approche de la saison touristique, le Haut-Rhin connaît le même problème : un manque criant de main-d'uvre. Les miniforums décentralisés organisés en mars par l'ANPE, s'ils n'ont pas réussi à inverser la tendance, auront néanmoins eu le mérite de mettre en évidence les besoins de la profession.
Animateur de l'équipe
hôtellerie-restauration de l'ANPE de Colmar, François Rencker explique que "l'idée
des miniforums décentralisés nous vient de notre direction régionale, qui, au travers
des rendez-vous métiers, s'est fixée pour objectif d'évaluer les besoins des
différentes branches professionnelles en Alsace. Pour ce qui est de
l'hôtellerie-restauration, ce genre de rencontres avait déjà été organisé en 2001,
chaque mois, au niveau des communautés de communes. Cetteannée, nous avons choisi
d'organiser des miniforums décentralisés plus ponctuels et soutenus par des campagnes de
communication plus importantes."
Les 7, 14, et 21 mars derniers, dans les trois bassins d'emplois de Kaysersberg,
Ribeauvillé et Colmar, des représentants de l'ANPE, du groupement des
hôteliers-restaurateurs du Haut-Rhin, et de l'Afpa, côté formation, ont donc donné
rendez-vous aux professionnels et demandeurs d'emploi. "Il n'y a pas eu de
miracle, estime François Rencker. Les rencontres n'ont pas permis de satisfaire à
la demande des professionnels, même si elles ont abouti à une dizaine d'embauches. Leur
mérite a néanmoins été de dresser un état des lieux, et de saisir la situation dans
toute sa diversité."
Ainsi, ce sont 27 demandeurs d'emploi, pour 2 employeurs seulement, qui se sont rendus
à la réunion de Kaysersberg, 18 demandeurs et 12 employeurs à Ribeauvillé, et 83
demandeurs et 7 employeurs qui ont assisté à la réunion de Colmar.
Un déficit annuel de 300 postes dans le Haut-Rhin
"Les difficultés rencontrées sont de plusieurs ordres, poursuit François
Rencker. A Ribeauvillé, manifestement, il n'y a pas assez de main-d'uvre par
rapport à la demande.
Pour ce qui est de Kaysersberg ou de Colmar, c'est souvent la distance des demandeurs
d'emploi à leur lieu de travail qui a posé problème. Rares sont ceux qui acceptent un
poste à plus de 20 kilomètres de leur domicile, surtout si l'employé est soumis à une
coupure journalière." Il est vrai qu'avec la Suisse et l'Allemagne, qui font de
la surenchère au niveau des rémunérations, le Haut-Rhin n'est pas idéalement placé
pour enrayer sa pénurie.
Dans le secteur de Colmar, le taux de chômage est l'un des plus bas de France, avec 4,4
%. Et près d'un quart des propositions d'emploi qui arrivent à l'ANPE concerne le
secteur de l'hôtellerie-restauration. Dont la moitié seulement trouve pas preneur. "Sur
le Haut-Rhin, constate pour sa part Christophe Guillo, directeur départemental du
groupement des hôteliers-restaurateurs, ce sont environ 300 postes qui ne trouvent
preneur, pour 120 créations, et 630 renouvellements de poste chaque année."
Un bilan pour le moins alarmant
"En dépit de ces chiffres, estime François Rencker, les miniforums auront eu
des conséquences positives. D'abord, ils ont permis aux membres du groupement des
hôteliers-restaurateurs de valoriser l'image du métier auprès des demandeurs d'emploi,
aux représentants de l'Afpa de les informer sur les possibilités de validation d'acquis.
Ensuite, ils ont montré qu'une mobilisation ponctuelle de tous les acteurs de la branche
était bien plus efficace qu'une addition d'initiatives isolées. J'espère que ce genre
de miniforums pourra être reconduit à l'avenir."
Enfin, et il ne s'agit pas là de la moindre des avancées, cet état des lieux, porté
à la connaissance de la préfecture et de la direction du travail, aura annihilé leurs
dernières réticences vis-à-vis de l'embauche de travailleurs étrangers. Dès la fin
mars, le groupement des hôteliers- restaurateurs du Haut-Rhin a initié une réflexion
dans ce sens.zzz54R
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L'Hôtellerie n° 2774 Hebdo 20 Juin 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE