Haut-Rhin
Pour sa seconde année d'existence, la charte Qualité apprentissage remporte une plus large adhésion. Ce sont désormais 80 hôteliers-restaurateurs du Haut-Rhin, contre 50 l'an dernier, qui bénéficient du label et tentent de transmettre leur passion du métier.
"L'idée d'une charte pour l'apprentissage était à l'étude depuis 4 ans, précise Salvatore Amodeo, inspecteur d'apprentissage à la chambre de commerce et d'industrie du Haut-Rhin. Lors d'une assemblée du groupement des hôteliers-restaurateurs du syndicat de Saint-Louis, nous avons posé et débattu des problèmes auxquels était confrontée la profession. La situation nous est apparue particulièrement alarmante en matière de formation des jeunes. Nous avons réfléchi au principe d'une charte et d'un label qui garantiraient aux jeunes, mais aussi à leurs parents, l'excellence de leur formation chez des maîtres d'apprentissage agréés." Malgré les réticences initiales de certains hôteliers-restaurateurs, sceptiques à l'idée d'un système de contrôle et de sanction, le projet prend forme entre les acteurs des chambres de commerce haut-rhinoises et le groupement des hôteliers-restaurateurs-cafetiers du même département, dirigé par Christophe Guillo. "Cette initiative était encore plus importante car nous étions dans le creux de la courbe démographique, et qu'il était particulièrement urgent d'attirer les jeunes pour pérenniser notre activité sur le long terme. De nombreux professionnels ont pris la mesure du problème." La charte, signée par 50 adhérents en novembre 2000, fixe des règles à suivre dans 5 domaines. Accueil, intégration de l'apprenti, transmission du savoir-faire, préparation au diplôme et respect du cadre réglementaire font l'objet d'un suivi. Un bulletin de liaison ainsi qu'un exemplaire de la charte sont mis à disposition de l'apprenti et lui permettent de souligner les difficultés rencontrées, ou de faire état du bon déroulement de sa formation. Les restaurateurs, pour pouvoir adhérer à la charte, doivent par ailleurs répondre à trois critères : avoir plus de 3 ans d'expérience dans le domaine de la formation, afficher un taux de rupture de contrat d'apprentissage qui leur soit imputable inférieur à 40 %, et un taux de réussite aux examens supérieur à 60 %.
Responsabiliser les professionnels
Fin 2001, alors que débute la seconde année d'existence de la charte, sur 103 demandes
d'adhésion, 80 ont été acceptées. Les restaurateurs bénéficiant du label sont
invités à assister à 6 demi-journées de formation pour acquérir le statut de maîtres
d'apprentissage labellisé et s'engagent à participer aux réunions de suivi. "Il
était indispensable de créer ce label pour l'image de la profession, estime Eric
Orban, restaurateur à Buhl qui compte parmi les initiateurs du projet. Le droit du
travail doit être respecté, et la formation doit être envisagée sous sa dimension
éducative. Il s'agit réellement de responsabiliser la profession, non de la sanctionner.
Même si l'une des conséquences de la mise en place du label est de couper l'herbe sous
les pieds des brebis galeuses." Les conséquences positives commencent à se
faire sentir, notamment auprès des prescripteurs des formations par apprentissage. Les
parents, ou les différents organismes chargés de l'orientation des jeunes les envoient
bien plus volontiers aux professionnels bénéficiant du label, parfois dès le collège,
pour une première prise de contact.
"Le partenariat entrepris avec la CCI du Haut-Rhin est unique en France, de par sa rigueur", estime Christophe Guillo. Il y a quelques semaines, la charte Qualité apprentissage a pris une dimension régionale en s'étendant au Bas-Rhin. Une initiative qui a été prise au vu de la situation du département : les taux de rupture des contrats d'apprentissage avoisinent les 45 %. zzz68p
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L'Hôtellerie n° 2779 Hebdo 25 Juillet 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE