Chers amis,
Le 14 juillet tombant un dimanche, nous avons voulu donner une compensation à nos
équipes et avons exceptionnellement fermé le lundi 15. J'ai ainsi profité de ces 2
jours pour organiser une escapade en Bretagne. TGV, voiture de location, et nous voici
arrivés à la première escale, le Relais & Châteaux L'Auberge Bretonne à La
Roche-Bernard, table exceptionnelle de Jacques Thorel, victime de la crise du tourisme en
Bretagne en juillet : des chambres vides, des tables vides ! Seconde étape, un autre
Relais & Châteaux, Le Manoir de Lan Kerellec à Trébeurden, splendeur du paysage
sous un soleil que la Côte d'Azur ne connaissait pas ce week-end. Le couple Dauben, de
grands professionnels, offre lui aussi un confort d'exception, mais là encore, des
chambres étaient vides et des tables inoccupées. Le tourisme du 14 juillet était
définitivement catastrophique.
Mais à l'heure où certains ne savent que faire d'efforts pour accueillir les
touristes, ma dernière aventure mérite le récit... Avant de reprendre le TGV à
Saint-Brieuc, nous nous arrêtons au port de Binic, il est 18 h 50, et nous sommes 4. Nous
demandons à cette crêperie 'ouverte à toute heure' si l'on peut nous servir. Réponse
d'une gamine en service : "Pas avant 19 heures." Soit, nous attendrons 10
minutes, et nous nous asseyons sur une terrasse VIDE. "C'est très calme",
osons-nous faire remarquer à la serveuse. "Oui, mais cela ne me dérange pas du
tout !", prévient-elle... Merci pour les charges patronales... pensons-nous en
commandant une bouteille de cidre breton et quatre galettes mixtes après le délai de 10
minutes imposé pour la prise de commande bien sûr... Parce que le cidre servi était
particulièrement quelconque, je demande à un pseudo-maître d'hôtel dans cette
crêperie toujours aussi vide, une autre bouteille d'une qualité supérieure. "On
n'a que celui-ci qui est d'ailleurs très bon", nous répond-il avant de nous
qualifier de "connard amateur..." Mon ami Louis Le Roy, grand chef de
cuisine à Trébeurden, s'insurge : "Monsieur, soyez plus aimable tout de même !"
Réponse : "Je n'en ai pas envie." Voici le catastrophique accueil qui
nous fut réservé à la crêperie An Arvor de Binic pour 37,80 e.
Est-il encore besoin d'autres commentaires pour dire combien nous avons été choqués.
Le métier est tellement dur, ses conditions d'exercice de plus en plus contraignantes,
mais comment défendre encore le tourisme en Bretagne si les étrangers y sont accueillis
de la sorte ? Ne devrait-on pas conseiller au propriétaire de cette crêperie de se
reconvertir... en gardien de phare ou en contrôleur de mouettes...
La Bretagne que j'adore va perdre, si l'on n'y prend garde, son fleuron de 'Belle terre
de vacances' et je suis triste, très triste...
Chers amis, nous sommes ouverts tout l'été, venez à Montmartre, vous y serez bien
accueillis.
Edouard Carlier
A. Beauvilliers
52, rue Lamark - 75018 Paris
Tél. : 01 42 54 54 42 zzz22v
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L'Hôtellerie n° 2780 Hebdo 1er Août 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE