Résultats premier semestre 2002
Même s'il fait mieux que ses principaux concurrents, le groupe français a souffert au terme des six premiers mois de l'année. L'hôtellerie d'affaires et l'hôtellerie économique aux Etats-Unis sont les deux activités les plus touchées par les attentats du 11 septembre 2001 et le ralentissement économique mondial.
L'heure n'est plus
à la croissance à deux chiffres. Malgré ses atouts naturels, une bonne répartition
géographique des actifs et un positionnement hôtelier équilibré (du 0 étoile au 4
étoiles), le groupe d'hôtellerie et de services a en effet été pénalisé par la
mauvaise conjoncture économique ainsi que les conséquences des attentats du 11 septembre
au cours du premier semestre 2002. "L'effet 11 septembre perdure", a
souligné Jean-Marc Espalioux, président du directoire, à l'occasion de la publication
des comptes semestriels. Et d'ajouter : "Le ralentissement économique se confirme
en Europe, notamment en Allemagne, tandis que la situation se dégrade en Amérique latine
et se stabilise aux Etats-Unis."
Un contexte de morosité générale qui a sensiblement impacté les performances du leader
européen. En dépit d'un chiffre d'affaires stable à 3,585 milliards d'euros (- 0,4 %),
Accor a vu de fait son résultat d'exploitation chuter de 2,8 % à 933 Me au terme des 6
premier mois de l'année. Quant à son résultat courant avant impôt, il est lui passé
de 355 Me à 303 Me, soit un retrait de 14,7 %.
Pas de quoi crier à la catastrophe ! D'autant que les concurrents ont fait pire affichant
d'importants reculs s'agissant de leurs résultats courants de l'ordre de 28,2 % pour Six
Continents, 27,6 % pour Hilton Group ou bien encore 82,6 % pour l'Espagnol Sol Melia et
35,4 % pour Marriott International. Il n'empêche que les faits sont là. La compagnie
française prévoit bel et bien un fléchissement de son résultat courant avant impôt
pour l'exercice 2002 : 700 Me contre 758 Me un an auparavant.
Mouvements sur le terrain |
Il n'y a pas qu'à la tour Montparnasse que les choses bougent. Les hommes de terrain sont eux aussi en mouvement, en particulier au sein de l'enseigne haut de gamme du groupe, à savoir Sofitel et chez Lenôtre. On peut ainsi noter quelques changements importants : w Dominick Adrian se voit ainsi confier la direction générale du Sofitel La Défense Centre. Lui succède à la tête du Parc Sofitel Demeure Hotels, Frédéric Brouillard. w Philippe Azière prend les commandes du Scribe, remplaçant Gérard Toupet qui se retire après un joli parcours professionnel. w Paul Charroi fait par ailleurs son entrée dans le groupe au poste de directeur de la communication chez Sofitel. w Bertrand Lebugle a été nommé chef de projet Côté Jardin, au sein de Lenôtre. |
Maîtrise des coûts opérationnels
Reste qu'avec Accor, tout n'est jamais définitivement tout noir. Si certains segments
hôteliers ont beaucoup souffert comme l'hôtellerie d'affaires et de loisirs (Mercure,
Novotel, Sofitel, Coralia) et la branche économique aux Etats-Unis (Motel 6 et Red Roof)
enregistrant au cours du premier semestre une baisse respective de leur résultat brut
d'exploitation de 35 Me et 15 Me, d'autres activités ont su tirer leur épingle du jeu. A
commencer par le pôle hôtelier économique européen (Ibis, Etap Hotel et Formule 1)
dont le chiffre d'affaires a progressé de 8,5 % à 529 Me tandis que son résultat
d'exploitation grimpait de 5 Me. Partiellement pénalisés par les dévaluations des
monnaies sud-américaines, les services se sont eux aussi bien comportés constatant une
nouvelle progression de leurs recettes : + 17,9 % à périmètre constant. Autre élément
positif pour le groupe "dans cet environnement incertain", la maîtrise
affichée des coûts opérationnels. "Nos équipes américaines sont parvenues à
contrôler les coûts d'exploitation de manière très satisfaisante", a
précisé Jean-Marc Espalioux. Alors que le chiffre d'affaires de cette région a diminué
de 33 Me, quelque 19 Me ont effectivement été économisés aux Etats-Unis dont 5 sur les
salaires, 6,2 sur l'énergie et 7,6 concernant les dépenses du siège et divers.
Parallèlement, les agences de voyages se sont elles aussi serré sérieusement la
ceinture réduisant leurs frais de fonctionnement de 29 Me outre-Atlantique et de 5 Me en
Europe. De là à penser que le staff hôtelier du Vieux Continent fasse aussi bien si
nécessaire, il n'y a qu'un pas à franchir pour demeurer optimiste du côté des
éminences grises de la tour Montparnasse.
140 nouveaux hôtels à fin août 2002
Si la situation économique devait empirer, les états-majors d'Accor estiment d'ailleurs
encore disposer d'une importante marge de manuvre pour réagir. Le groupe conserve
d'une part une "grande latitude financière" avec des lignes crédits non
utilisées à fin juin 2002 avoisinant 1,6 milliard d'euros.
D'autre part, la firme se dit capable de limiter à nouveau ses investissements le cas
échéant. De janvier à juin dernier, les fonds alloués au développement de nouveaux
hôtels ont d'ores et déjà été diminués de 28 Me. Quant à ceux destinés aux
rénovations, ils ont baissé de 44 millions d'euros.
Il n'empêche qu'Accor table sur au moins 200 nouveaux établissements d'ici à la fin de
l'exercice. A fin août 2002, son parc s'étant d'ailleurs adjoint 140 unités
supplémentaires (18 491 chambres) dont 51 % en Europe, 13 % en Amérique latine, 10 % en
Amérique du nord, 22 % en Asie Pacifique et 4 % au Moyen-Orient.
C. Cosson zzz36i
Sven Boinet tire sa révérence |
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Quadragénaire à la mine joviale et au
sourire enveloppant, Sven Boinet n'est pas homme à rater un 'putt'. Si cet ancien
capitaine de l'équipe de France de golf amateur vient d'annoncer son départ du groupe
Accor pour le mois de janvier prochain, il sait sans doute que son 'swing' devrait une
nouvelle fois faire mouche. Il faut reconnaître qu'après 15 années passées au sein du
numéro 1 de l'hôtellerie européenne, ce centralien, diplômé de Stanford, bénéficie
de sacrés atouts pour poursuivre sa carrière dans les plus hautes sphères du secteur ou
ailleurs... "J'ai décidé de développer d'autres projets personnels",
d'éclare-t-il dans une note interne. Plus proche des opérations Sven Boinet, le parcours
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L'Hôtellerie n° 2787 Hebdo 19 Septembre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE