L'Auberge Le Gardon, à Collias
L'Auberge Le Gardon à Collias.
Propriétaire depuis avril
dernier de L'Auberge Le Gardon, à Collias, Jean-Luc Jourdain a connu sa première crue.
Une expérience moralement et économiquement éprouvante.
De cet hôtel, un Logis de France de 13 chambres dominant l'impétueuse rivière, du
restaurant et des terrasses, il ne reste quasiment rien d'exploitable. Ici, l'eau a
atteint le toit de cette solide bâtisse, c'est-à-dire 17 mètres au-dessus du cours
normal de la rivière. Le flot boueux a tout ravagé. Du sous-sol au deuxième niveau où
se situent les chambres, rien n'a été épargné. Les cloisons ont souvent explosé sous
la pression de l'eau, le mobilier a été renversé et parfois brisé, les équipements
électriques ont été envahis de boue.
"Un vrai cataclysme", explique l'hôtelier qui avait vendu sa maison pour
réaliser l'acquisition de l'établissement pour un montant de 610 000 e.
Les clients présents le dimanche soir avaient rejoint leurs chambres assez tôt en raison
des incessantes coupures de courant qui accompagnaient l'orage. Mais vers 23 heures, les
événements prenaient une tournure inquiétante. "L'eau commençait à monter et
à se rapprocher du parking. Nous avons alerté tout le monde et quitté les lieux."
Le retour après la décrue n'a pas été facile pour le jeune couple qui fait tourner
cette affaire avec l'aide de deux salariés. "Nous avions pris soin de monter à
l'étage tout ce qui au niveau du restaurant pouvait risquer. Cela n'a pas suffi. Rien ne
fonctionne plus, et nous conservons simplement le mobilier ancien dans l'attente du
passage de l'expert."
Les chambres froides ont été vidées, les pièces mises à nu et c'est au nettoyeur
haute pression que s'est poursuivi le grand lavage. A l'étage, il faudra casser ce qui ne
l'a pas été par l'eau et tout refaire à neuf. Pour cela, il compte sur la qualité de
la police d'assurance souscrite. "Comme je savais que l'emplacement était à
risque, j'ai accepté l'idée de payer cher pour être bien couvert."
Mais dans le cadre de la garantie 'perte d'exploitation', il doit récupérer le disque
dur de son ordinateur afin de prouver le volume d'activité enregistré depuis son
ouverture. "Pour nous, c'est vital car notre chiffre d'affaires était supérieur
de 25 % à celui réalisé par l'ancien propriétaire. On a déjà tout perdu de nos
souvenirs comme de nos biens personnels, il ne faudrait pas que notre avenir professionnel
soit hypothéqué..."
Un avenir qui commencera à se conjuguer après de longs mois de travaux, à la veille de
la prochaine saison. Pas avant.
Dans l'attente d'un expert, le matériel dégradé est stocké.
Article précédent - Article suivant
Vos commentaires : cliquez sur le Forum de L'Hôtellerie
Rechercher un article : Cliquez ici
L'Hôtellerie n° 2787 Hebdo 19 Septembre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE