Le Gard dévasté par des inondations d'une rare violence
Avec 21 morts, des villes et villages noyés sous des torrents de boue et des routes encore coupées, ce département du Languedoc-Roussillon a connu sa pire catastrophe naturelle. Les dégâts, qui n'ont épargné aucun secteur économique, se chiffrent par centaines de millions d'euros.
Dossier réalisé par Jean Bernard
L'Embarcadère à Cassagloles devrait être rayé de la carte des guinguettes.
De la simple
coupure d'électricité qui, à force de se prolonger, oblige à se débarrasser de tous
les produits frais stockés jusqu'au naufrage pur et simple de nombreux établissements,
ce sont des dizaines de professionnels gardois de l'hôtellerie et de la restauration qui
ont souffert des intempéries.
Une catastrophe naturelle vécue entre le 8 et le 9 septembre dernier sous la forme de
pluies torrentielles (jusqu'à 650 litres d'eau par mètre carré) et d'inondations
ensuite qui ont révélé une nouvelle fois l'impuissance de l'homme à faire face à la
fureur de l'eau.
Au nord, la touristique cité d'Anduze a payé cher sa proximité avec le Gardon. C'est
pourtant des collines qu'est arrivé le premier danger : un torrent de boue. L'Auberge des
Templiers a été noyée comme Les Terrasses d'Anduze qui a hérité d'une voiture et d'un
amoncellement d'arbres sur sa terrasse. Quelques minutes plus tard la rivière enflait et
achevait le travail de destruction. L'avenir des Terrasses d'Anduze sinistré trop
régulièrement, est aujourd'hui remis en question. Acheté il y a 18 mois par Mme
Schwoerer, il pourrait tout simplement être démoli alors qu'il faudra plusieurs semaines
pour remettre les autres établissements de la commune en état.
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Quelques méandres plus loin, L'Embarcadère à Cassagloles devrait être rayé de la carte des guinguettes. Il ne reste plus la moindre trace de la salle alors que la toiture s'est effondrée sur une partie des cuisines. Gérard Calcatelle qui se préparait à céder l'affaire à son chef a réuni les quelques objets encore récupérables avant de se préparer à tourner la page.
Démolir à Montfrin, nettoyer à Sommières
Toujours le long du Gardon, mais plus près du Rhône, dont la rivière cévenole grossit
les eaux, Montfrin a souffert aussi. Les Berges du Gardon, justement, était un
hôtel-restaurant entouré d'immenses acacias. Les arbres sont couchés, débités déjà,
le parking accueille les véhicules de sauveteurs et Igor Maurin, le propriétaire, ne
présentera sans doute plus sa carte aux clients.
La sécurité interdit tout retour sur les lieux et la mairie a fait de la démolition la
seule solution raisonnable. Traversée par le Vidourle, Sommières a pourtant l'habitude
de la colère de ce fleuve. Mais à ce point... Propriétaire de 3 cafés, L'Univers, Le
Glacier et La Poste, Richard Galibert attend les assureurs pour faire les comptes. Mais il
n'a pas oublié qu'il y a 10 ans, une 'Vidourlade' et la remise en état de L'Univers lui
avaient coûté 300 000 F. A ses côtés, Serge Dal'Grande, gérant du Glacier montre la
trace de boue sur le mur.
Avec 1,50 mètre d'eau, la cave a été noyée, le massif comptoir déplacé et les
réfrigérateurs, machine à glace et congélateur condamnés à la casse. Lundi, il a
reçu un premier chèque de 3 000 e pour parer au plus pressé et redémarrer l'activité.
A 200 mètres de là, L'Auberge du Pont Romain rouvrira au mieux le week-end prochain. La
piscine est remplie de boue, la buanderie inutilisable et deux des trois ordinateurs hors
d'état. Pourtant, Bernard Michel garde le moral. Installé ici depuis 34 ans, il n'avait
jamais vu l'eau atteindre salle et cuisine. Si le matériel électrique n'a pas souffert,
le mobilier, lui, sèche tout doucement. Mais deux jours sans électricité et plus d'une
semaine sans eau potable, voilà qui ne facilite pas la vie. Des exemples parmi des
dizaines d'autres car à Goudargues, Aramon ou Roquemaure, notamment, des cafetiers,
restaurateurs ou hôteliers ont connu des situations identiques. Et début septembre,
alors que la saison est ici loin d'être terminée, l'addition finale n'en sera que plus
lourde encore... zzz16 zzz36v zzz22v
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Organic
professionnelle se mobilise Face à la situation, Organic Professionnelle débloque des secours d'urgence exceptionnels. Il suffit de contacter le 02 97 24 49 94. Un secours financier sera aussitôt attribué. Des aides financières sont également prévues pour les retraités de l'industrie hôtelière qui auraient subi des dégâts au niveau de leur habitation personnelle. |
L'Auberge Le Gardon,
à Collias, de l'eau jusqu'au toit...
A La Bégude-Saint-Pierre, près du pont du
Gard, clients et personnel évacués par hélicoptère
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L'Hôtellerie n° 2787 Hebdo 19 Septembre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE