A La Bégude-Saint-Pierre, près du pont du Gard
La Bégude-Saint-Pierre noyé jusqu'au plafond.
Bruno Griffoul
n'est pas prêt d'oublier les dramatiques heures vécues pendant la nuit du dimanche 8
septembre et tout au long de la journée du lundi. Une épreuve pour ce chef cuisinier à
la tête d'un établissement haut de gamme de 30 chambres situé à deux pas du pont du
Gard. "Ici, l'eau est arrivée une première fois dans la nuit. Quelques
centimètres qui ont sali les salles de restaurant et les cuisines. Nous avons vite
nettoyé pour servir les petits-déjeuners." Mais il ne s'agissait là que d'une
alerte. A 13 heures, la hauteur d'eau atteignait 50 cm puis 2 mètres à 15 heures et 2,50
m à 16 heures. "A cet instant tout était noyé et nous étions réfugiés dans
les chambres à l'étage avec nos clients et le personnel. En tout, une soixantaine de
personnes.
Comme la situation ne s'arrangeait pas, les pompiers avec qui j'étais en contact ont
envoyé un hélicoptère. Ils ont fait 10 rotations pour évacuer tout le monde..."
Pendant ce temps, Bruno Griffoul en bon ancien marin a dirigé les opérations, juché sur
le toit de cet hôtel créé il y a un peu plus de 10 ans. Et c'est en capitaine qu'il est
resté seul à bord pour la nuit du lundi au mardi, pendant que la décrue s'amorçait.
"J'ai été bien inspiré, au petit matin, il y avait déjà des pillards qui
tournaient autour de nos voitures recouvertes de boue et noyées." Au total, 25
voitures de clients et 8 appartenant à l'équipe de l'hôtel sont restées clouées sur
le parking. Un premier préjudice..."L'expert de l'assurance est passé et a
estimé que l'outil de travail était détruit à 90 %. Au total, 23 chambres ont été
inondées. La cuisine, les bureaux, salons et salles de restaurant ont été totalement
noyés. Les 3 véhicules de la société sont perdus, la literie est foutue, on a
retrouvé 2 chambres froides à des centaines de mètres des cuisines, et seuls des
spécialistes pourront nous dire quel est l'état de la bâtisse elle-même après un tel
mauvais traitement."
La fourchette des remboursements à régler par l'assureur s'établit entre 1,37 Me et
1,93 Me. "Il nous faudra au moins 4 mois de travaux avant de pouvoir espérer
redémarrer l'activité, et pour le seul mois de septembre, c'est une perte de chiffre
d'affaires que j'estime proche des 300 000 e", conclut Bruno Griffoul.
Pendant ce temps-là, employés et amis s'activent pour effectuer un premier nettoyage et
effacer les traces de cette incroyable invasion de boue. zzz16
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L'Hôtellerie n° 2787 Hebdo 19 Septembre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE