Plan de rénovation de la chaîne Le Méridien
Les attentats terroristes et la mauvaise conjoncture économique ont ralenti le vaste programme de rénovation envisagé par Juergen Bartels, p.-d.g. du groupe.
Juergen Bartels : "Je ne pense pas qu'il faille attendre de reprise avant
le 1er ou le 2e trimestre 2004."
D'habitude, Juergen
Bartels, le p.-d.g. du groupe Le Méridien Hotels & Resorts, est d'une nature
optimiste. De passage la semaine dernière à Paris, l'ancien patron de Starwood faisait
cette fois-ci plutôt grise mine. "Les événements du 11 septembre 2001 et la
mauvaise conjoncture économique n'arrangent pas nos affaires", a-t-il avoué
sans détour. Et pour cause ! Voilà moins d'un an, Juergen Bartels affichait haut et fort
ses ambitions pour l'enseigne 4 étoiles, propriété depuis le mois de juillet 2001 de la
banque japonaise Nomura. "Nous voulons tout simplement devenir le leader mondial
de l'hôtellerie de luxe dans les 3 ans à venir", avait-il d'ailleurs déclaré
à Londres, lors d'une conférence de presse.
Pour parvenir à ses fins, l'homme avait bâti un plan des plus simples : engager un vaste
programme de rénovation d'une coquette somme de 850 millions de livres, dont 350 à 400
millions de livres financés en fonds propres. C'était sans prendre en compte les
attentats terroristes et la conjoncture 'molle'. Entraînant dans leur sillage une baisse
sensible du business, les banquiers de la chaîne se sont évidemment montrés réticents
à l'égard de bon nombre de projets de rénovation. "Ils m'ont demandé de
réétudier les dossiers. Et au bout du compte, ils m'ont accordé leur confiance. Mais,
cela a généré 10 mois de retard par rapport au programme initial", a expliqué
Juergen Bartels.
Introduction en Bourse reportée en 2007
10 mois qui ne seront pas sans conséquence sur l'avenir du groupe, détenu par Nomura
International, Royal Bank Private Equity, Royal Bank of Scotland, Alchemy Investment Plan,
Abbey National Treasury Services, et Juergen Bartels lui-même. D'ailleurs, le p.-d.g. a
annoncé le report d'un an de son projet d'introduction en Bourse. Si l'opération
s'effectuait, elle n'aurait donc pas lieu avant 2007.
D'ici là, Juergen Bartels veut néanmoins toujours croire en sa stratégie de
rénovation. D'autant que les établissements récemment remis au goût du jour semblent
mieux tirer leur épingle du jeu que leurs concurrents. C'est le cas en particulier du
Méridien Etoile à Paris, dont le RevPar aurait augmenté de 10 %. L'unité de Genève
aurait, quant à elle, réalisé un taux d'occupation de 93 % et un prix moyen chambre de
511 e. Voilà qui apporte de l'eau à son moulin. Tout comme l'augmentation du nombre de
chambres vendues via le système de réservations (23 % en 2001 contre 38 % en 2002), ou
bien encore, le développement vitesse grand V des membres de programme de fidélisation
Moments (+ 215 %).
Dans ces conditions, l'actionnaire dirigeant de la société ne doute pas une seule
seconde de ses capacités à développer rapidement le réseau Le Méridien. A la tête
pour le moment de 149 hôtels représentants 38 303 chambres, la chaîne vise du reste 45
398 chambres d'ici 4 ans. Autrement dit, une augmentation d'environ 19 % du nombre de
chambres qui se réalisera essentiellement via la signature de nouveaux contrats de
gestion et la création de chambres supplémentaires au sein des établissements déjà
existants. Depuis son arrivée chez Méridien, Juergen Bartels s'est effectivement lancé
dans une véritable 'chasse au trésor'. Celle-ci consiste à dénicher des espaces
non-productifs dans les propriétés existantes et à les transformer en nouvelles
chambres. A titre d'exemple, le Méridien Grovesnor House de Londres va passer de 587
chambres à 882 chambres grâce à cette technique. Une technique qui tombe à pic.
D'autant que, selon certaines rumeurs, plusieurs investisseurs hésiteraient actuellement
à reconduire leur contrat avec la chaîne 4 étoiles, notamment au Caire, à Louxor, au
Koweït... Sans oublier que le groupe a mis un terme à l'activité des hôtels de
Saint-François en Guadeloupe et des Trois Ilets en Martinique. Ajoutons le récent
départ du directeur du développement, James Elton. Qu'à cela ne tienne ! La fusion de
Méridien Hotels et Principal Hotels, petite chaîne britannique de 18 unités, permet
malgré tout à l'enseigne de gagner 12 nouvelles adresses. 6 hôtels ne correspondant pas
aux critères de Méridien ont en effet été mis en vente (Norbreck Castle, The Queen
Hotel, Manor House Hotel, Keswick Hotel, North Stafford Hotel, The Golf Hotel Lincoln).
De quoi dégager de l'argent frais pour diminuer la dette de l'entreprise. A ce sujet
d'ailleurs, Juergen Bartels a indiqué que la compagnie avait déjà cédé les murs d'une
bonne vingtaine d'hôtels (dont le Grovesnor House et Waldorf) en échange de contrats de
location. Une nouvelle opération de sale-and-leaseback est en ce moment même en cours.
Elle porte sur 10 établissements implantés en Europe continentale tels le Ritz à Madrid
ou bien encore celui de Barcelone. zzz36i
C. Cosson
Répartition des hôtels Le Méridien
Régions | Nombre d'hôtels | Nombre de chambres |
---|---|---|
Royaume-Uni | 24 | 5 928 |
& Irlande | ||
Europe & Israël | 40 | 10 213 |
Afrique | 26 | 3 550 |
& Océan Indien | ||
Asie/Pacifique | 18 | 5 867 |
Amériques | 15 | 4 656 |
& Caraïbes | ||
Moyen-Orient | 26 | 8 089 |
& Inde | ||
Total | 149 | 38 303 |
Article précédent - Article suivant
Vos commentaires : cliquez sur le Forum de L'Hôtellerie
Rechercher un article : Cliquez ici
L'Hôtellerie n° 2791 Hebdo 17 Octobre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE