Après la mise en examen de Marc Bauduin
Alors que
l'insécurité routière fait partie des trois 'grands chantiers' de Jacques Chirac,
l'accident de Genlis vient rappeler l'épée de Damoclès qui pèse sur la profession et
les responsabilités qui lui incombent. Pour Jean-Louis Clauss, président national des
cafés et discothèques au sein de l'Umih, Marc Bauduin, le cafetier poursuivi, a été
"d'une folle imprudence. Il s'agit même d'inconscience". Selon lui, son
cas "n'est pas défendable". Interrogé à son tour, le président de
l'Umih 21, Jean-Paul Durand, s'inquiète des répercussions que l'affaire peut avoir sur
l'image du secteur, et revient sur le "dernier verre consommé". "Vous
savez, aujourd'hui, les gens boivent de l'alcool ailleurs que dans les cafés. Met-on en
prison tous les patrons de grandes surfaces dans lesquelles des automobilistes ont acheté
de l'alcool jusqu'à s'enivrer et provoquer un accident ?"
Le président des cafés et des discothèques de Côte-d'Or, Jean-Louis Humbert, patron du
Café de la Préfecture à Dijon, craint également "l'amalgame" d'un
sujet "trop médiatisé" à son goût. "Ce cafetier n'est pas
adhérent chez nous, je ne peux donc pas évoquer ce dossier. En revanche, je connaissais
bien un des trois jeunes tués dans l'accident.
Il suivait un CAP café-bar-brasserie et il croyait dans ce métier. Contrairement au
message qui passe dans la presse, la profession est beaucoup plus responsable que ça,
même s'il est toujours très difficile de repérer quelqu'un en état d'ivresse, surtout
lorsque la personne est habituée à boire. Cette affaire montre pour moi que la
profession n'est pas assez protégée, que n'importe qui peut l'exercer, et je crois que
ça, c'est le fond du problème." Il ajoute : "Quant aux ventes d'alcool,
sachez qu'elles sont en forte régression dans les bistrots, au profit notamment des jus
de fruits, des softs drinks et des eaux minérales. Très souvent, l'alcool coûte trop
cher chez nous. Les gens préfèrent l'acheter ailleurs..." Jean-François
Girault, président national de la CPIH, regrette de son côté la mise en cause
"facile" de la profession. "Nous n'avons aucun moyen de nous préserver.
Nous ne pouvons pas demander à un client de nous présenter sa carte d'identité, nous
n'avons pas le droit de prendre des clés de voiture,
ni même d'obliger une personne à se soumettre à un éthylotest... Si la police fait
souffler dans le ballon, c'est bien parce qu'elle n'est pas capable, de visu, de repérer
le niveau d'alcoolémie d'un individu. Et nous, nous devrions pouvoir le faire ?
"
S. Soubes zzz66b
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L'Hôtellerie n° 2791 Hebdo 17 Octobre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE