C'est quand le marché est
tendu, quand la situation économique est difficile, que les plus petits établissements
souffrent. C'est parce que la réglementation ne cesse de se durcir, exigeant des petites
entreprises ce qu'elle n'arrive même pas toujours à imposer aux plus grandes, que le
découragement prend le dessus dans le quotidien des patrons des plus petites maisons. Des
maisons qu'ils portent seuls, des maisons au sein desquelles ils ont tout investi, leurs
plus petites économies, mais aussi leur vie personnelle, l'exigence de ces métiers ne
leur permettant pas, la plupart du temps, de se réserver du temps pour construire et
protéger leur vie familiale en dehors de leur entreprise. De temps en temps, les
politiques évoquent, sans toutefois bien connaître la réalité de leur quotidien, les
problèmes des TPME. Mais, baignés de leur culture administrative, technocratique,
habitués à fonctionner, à analyser par rapport aux multinationales, ils restent, dans
les améliorations qu'ils pensent apporter à ces très petites entreprises, d'autant plus
loin du compte que les fonctionnaires en charge de faire appliquer la réglementation
refusent de comprendre leurs contraintes, et appliquent les textes à la lettre, sans
bienveillance et sans prendre en compte l'aspect humain de ces entreprises.
Autant dire qu'il faut encore plus de passion, encore plus de force, encore plus de talent
aux entrepreneurs des secteurs de la restauration, de l'hôtellerie, qui, pour survivre,
tiennent personnellement à bout de bras leur entreprise et tentent chaque jour de garder
la tête hors de l'eau. Certains y arrivent bien, voire même très bien, mais
incontestablement, c'est de leur seule propension à savoir innover, à se remettre
perpétuellement en cause qu'ils doivent leur salut. Les TPME foisonnent de professionnels
créatifs, disposant d'un potentiel exceptionnel. Quand pourront-ils un jour être
soutenus à travers des mesures et obligations spécifiques à leur taille, être reconnus
économiquement comme il se doit ? Il y a urgence, ils disparaissent les uns après les
autres, et c'est une catastrophe économique dont on ne constatera les dégâts que trop
tard...
PAF zzz80
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L'Hôtellerie n° 2793 Hebdo 31 Octobre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE