Négociations sur la grille de salaires et le travail de nuit
A l'ordre du jour de la dernière mixte paritaire du 22 janvier 2003, deux gros dossiers : la grille de salaires et le travail de nuit.
Une loi du 9 mai 2001,
relative à l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, contient un
dispositif relatif au travail de nuit. Elle définit le travail de nuit, et laisse aux
partenaires sociaux le soin de définir les horaires de travail de nuit, les conditions de
mise en uvre du travail de nuit, et de prévoir des contreparties sous forme de
repos compensateur ou de majoration de salaire. Aux partenaires sociaux donc de définir,
pour les CHR, les conditions d'application de cette loi. C'est par ce dossier que la
réunion s'ouvre et voit la remise de deux propositions de Synhorcat : une
réactualisation de la grille de salaires dans la profession et une proposition sur des
compensations pour le travail de nuit. Une autre proposition sur le travail de nuit,
commune à la CPIH, la Fagiht et l'Umih, sera aussi présentée aux salariés. Rien
n'aboutira...
Côté patronal, Jacques Mathivat, président de Synhorcat, précise : "Nous
avions pris la décision lors de notre commission sociale de proposer deux textes :
l'actualisation de la grille de salaires et le travail de nuit, afin de débloquer la
situation avec les partenaires sociaux, car on ne peut pas toujours retarder les
négociations sous prétexte de l'attente de mesures prises par le gouvernement. Nous
sommes conscients que la grille de salaires que nous avons proposée ne va pas très loin.
Il s'agit en fait d'une grille de réactualisation qui remet à niveau tous les taux
horaires qui ont été rattrapés par le Smic depuis la précédente négociation, ainsi
que le réajustement des taux au-dessus du Smic. Mais, nous nous sommes engagés auprès
des salariés à renégocier en septembre les salaires quand le gouvernement aura publié
les textes à propos de l'uniformisation des Smic et surtout du montant des allégements
de charges."
L'Umih attend la baisse de la TVA pour négocier
Côté salariés, pour la CFDT, il s'agit d'une réunion comme les autres sans grandes
avancées. "Seul point positif de cette réunion, la grille de salaires proposée
par Synhorcat, qui constitue une mise à niveau de la grille de salaires actuelle, et
prend en compte la revalorisation du taux du Smic. Synhorcat a proposé cette
réactualisation de la grille en attendant des négociations ultérieures. De son côté,
l'Umih ne nous a rien proposé, arguant de l'augmentation du repas et dans l'attente de
l'uniformisation des taux du Smic et de la réponse de Bruxelles quant à la baisse de
TVA."
La CFDT se dit désabusée par le comportement de l'Umih qui ne propose rien en matière
de négociation sur les salaires, et qualifie de fantaisiste la proposition sur le travail
de nuit. "On continue le dialogue avec Synhorcat, car eux, ils veulent avancer.
Ils sont en outre conscients que la profession est en danger du fait de la pénurie de
main-d'uvre et du désintéressement des jeunes pour ce secteur d'activité,
déclare le représentant de la CFDT. Quant au travail de nuit, Synhorcat nous a
proposé un projet, mais nous avons fait des contre-propositions, car quand ils nous
proposent 3 jours de congés payés en compensation du travail de nuit, nous en demandons
5."
Quant à la CGT, elle précise : "Par rapport à la proposition de Synhorcat, nous
sommes d'accord sur le fait qu'il faut au moins revaloriser cette grille de salaires,
même si nous revendiquons 150 e pour tous les salariés tout de suite, car ces
derniers ont subi une réelle perte de salaire. Quant à la position de l'Umih, qui nous
déclare qu'elle attendait l'harmonisation des Smic pour faire des propositions, nous
constatons que cette organisation syndicale se refuse en fait à négocier, car ils ne
veulent même pas s'aligner sur les minimums de revalorisation de Synhorcat. Nous sommes
inquiets sur les motivations de cette organisation à négocier, d'autant que,
parallèlement, elle obtient des cadeaux du gouvernement avec le gel des 35 heures dans la
profession. Gouvernement qui prône le dialogue social paritaire, mais sort un décret qui
remet en cause le paritarisme."
La CFTC considère que la situation reste dans un statu quo, et se déclare insatisfaite
de toutes les propositions quelles qu'elles soient. "La pénurie de personnel dans
ce secteur est de plus en plus grave. Comment vont-ils recruter des jeunes ? Pour être
attractif, il faut révolutionner le statut social des salariés. Les pouvoirs publics
peuvent donner tous les avantages aux entreprises, tant qu'on n'aura pas modifié le
statut social, on ne trouvera personne pour venir travailler dans ce secteur d'activité.
A la CFTC, nous revendiquons l'application du droit commun, mais avec des compensations
particulières."
Paradoxalement, si les propositions du front commun émanent de la CPIH, de la Fagiht et
de l'Umih, c'est cette dernière qui focalise le mécontentement des syndicats salariés.
P. Carbillet zzz74v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2806 Hebdo 30 Janvier 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE