du 3 avril 2003 |
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n AMERICA'S CUP
Le syndicat suisse Alinghi, vainqueur de la Coupe de l'America, a retenu Marseille parmi les 8 villes candidates à l'organisation de la régate : Barcelone, Valence et Palma de Majorque, Lisbonne, Naples, Porto-Servo (Sardaigne) et la Toscane/Ile d'Elbe. Si la cité méditerranéenne était choisie, les retombées seraient considérables.
Pour Marseille,
c'est la première étape avant la victoire. Trois semaines après avoir arraché aux
Néo-Zélandais la Coupe de l'America, Ernesto Bertarelli, le milliardaire suisse du défi
Alinghi, a retenu 8 sites parmi la soixantaine de candidats à l'organisation de la 32e
édition de la plus ancienne compétition de voile du monde. Marseille est le seul port
français, ce qui crée une certaine surprise chez les autres : Sète, où les Suisses se
sont entraînés, Toulon, Lorient, Les Sables-d'Olonne, Saint-Tropez et Ajaccio. Ce choix
traduit la crédibilité (nouvelle) de la ville dans la voile de compétition, mais le
chemin sera difficile avant le 15 décembre, date à laquelle la ville organisatrice sera
connue.
Pour Claude Cardella, président de la CCI Marseille-Provence et du Port Autonome, "c'est
génial, mais il faut passer les autres étapes et organiser un pack derrière la
municipalité pour confirmer l'essai". Politiquement, Marseille semble posséder
une longueur d'avance sur les Italiens et les Espagnols puisqu'elle est le seul postulant
français. Ce qui fait dire à France Gamère, adjointe au maire, chargée des affaires
maritimes et du dossier : "La candidature de Marseille est une affaire
nationale." Pour l'heure, les négociations démarrent. "Marseille a
transmis officiellement un dossier de présentation en matière de météo, capacités
d'accueil, accès... Cela devrait permettre à Alinghi de choisir les 4 finalistes,
probablement en mai. C'est après que nous devrons remplir un cahier des charges très
précis."
Tous derrière Gaudin
Les Marseillais se montrent optimistes. Ils mettent en avant leur rade superbe, les vents
favorables, une corniche capable d'accueillir des milliers de personnes pour contempler le
spectacle en direct, comme ils l'ont fait pour l'arrivée de The Race, la course autour du
monde. Ils insistent sur l'infrastructure hôtelière de très bonne qualité, la position
géographique centrale et les accès autoroutiers, aéroportuaires et TGV, le savoir-faire
en matière de matériaux composites (avec Eurocopter), électronique, réparation et
construction navale. Enfin, ils font observer que la ville peut s'appuyer sur un tissu
d'universités, d'écoles d'ingénieurs et de chercheurs de très haut niveau. Autre atout
de Marseille, en dehors de sa légendaire chaleur humaine, la constitution d'un 'pack',
derrière la municipalité de Jean-Claude Gaudin. Claude Cardella précise : "La
CCI et le port sont à la disposition de la mairie." Domenico Basciano, directeur
général du Sofitel Palm Beach et président des hôtels de chaîne au CHR 13 : "Notre
syndicat vient d'écrire au maire pour marquer notre volonté de participer en offrant des
chambres, des repas..."
4 millions de touristes en plus
Pour tous, les retombées sur la région seraient fantastiques. Pour France Gamère, qui
est allée deux fois à Auckland pour s'imprégner de l'événement et établir les liens
avec Alinghi, "la Coupe de l'America est le Graal de la voile.
C'est un événement planétaire qui a drainé 1 million de touristes supplémentaires à
Auckland, généré 3 000 emplois directs, 3 000 emplois indirectset 700 à 800 Me
en trois ans (N.D.L.R. dont au minimum 120 Me pour l'hôtellerie-restauration)."
Partant du principe que la coupe et
les régates éliminatoires se dérouleraient au cur de l'Europe, avec un nombre de
syndicats (équipages) d'une quinzaine, elle estime à 3 ou 4 millions, le nombre de
touristes supplémentaires, table sur 10 000 emplois et évalue à 2 milliards d'euros les
retombées en matière de chiffre d'affaires. Elle poursuit : "Les propriétaires
des bateaux sont des industriels puissants qui amènent chacun une armada d'investisseurs.
Si Marseille était retenue, nous gagnerions 10 ans de développement économique."
Quant aux retombées médiatiques, elles sont énormes, plusieurs centaines de
journalistes étant présents sur le site pendant des mois. Domenico Basciano insiste : "Je
suis allé en mission de démarchage aux Etats-Unis. Quand je parlais de la rade de
Marseille aux Américains, la plupart des agences savaient que nous étions candidats à
l'organisation. Et, qui plus est, c'était avant que Bertarelli emporte la victoire."
Il ajoute : "Certes, nous avons déjà eu la Coupe du Monde de Football en 1998
mais, pour les Américains, ce sport n'est pas vraiment leur truc. Ils sont, par contre,
férus de voile. Si nous étions organisateurs, cela ferait rentrer Marseille dans leur
tête. Et, pour les autres marchés, il en irait de même." A suivre.
D. Fonsèque-Nathan zzz70 zzz36c zzz22c
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L'Hôtellerie Restauration n° 2815 Hebdo 3 Avril 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE