du 3 avril 2003 |
CONJONCTURE |
Pour compenser la forte diminution de la clientèle américaine et asiatique, le comité régional du tourisme Paris-IDF renforce ses actions envers les clientèles de proximité.
Le tourisme
connaît un ralentissement d'activité à Paris et dans la région Ile-de-France. La
reprise dépendra de la durée de la guerre contre l'Irak. En attendant, les actions
promotionnelles vont être renforcées vis-à-vis des marchés porteurs que sont la
Grande-Bretagne, l'Europe du Sud et du Nord. Sans oublier la France !
La guerre en Irak n'épargne pas le tourisme francilien. Les deux récentes enquêtes
réalisées par l'Observatoire régional du tourisme d'Ile-de-France (Ortif) auprès
d'hôtels 3 étoiles et 4 étoiles (dont 50 % à Paris) et une trentaine d'agences de
voyages montrent en effet que le conflit irakien grève fortement l'activité touristique
de la région. Même si les hôteliers n'ont pas encore noté d'annulations massives,
leurs taux d'occupation accusaient ainsi une sérieuse baisse à la date du 25 mars
dernier.
Un fléchissement de la fréquentation qui s'échelonne entre 10 % pour les
établissements moyenne gamme et 25 % pour les hôtels de prestige parisiens. Cette
dernière catégorie étant des plus sensibles à la désaffection de la clientèle
étrangère, et plus particulièrement à celle des Américains. Dans le reste de
l'Ile-de-France, la situation s'avère légèrement différente. Les 2 étoiles n'ont de
fait guère constaté d'annulations, ni de reports. Par contre, les unités haut de gamme
ont, elles, d'ores et déjà enregistré un recul de 10 % de taux d'occupation notamment
dans le département de l'Essonne et du Val-d'Oise.
Concernant des tour-opérateurs et des agents de voyages, le Syndicat national des agents
de voyages (Snav) a observé une diminution des réservations de 5 % à 20 % par rapport
à un mois de mars habituel. De quoi inquiéter l'ensemble des professionnels du secteur.
D'autant que tous affirment à l'unisson n'avoir aucune visibilité sur les mois d'avril
et mai prochains. Beaucoup estiment en fait que la donne évoluera en fonction de la
durée du conflit. Dans le cas d'une bataille de courte durée, l'hôtellerie haut de
gamme souffrira en avril et mai prochains (- 15 % d'occupation), la reprise pouvant
néamoins intervenir au cours du second semestre 2003.
De 'guerre lasse', en revanche, la chute de l'activité devrait continuer tout au long de
l'année entraînant des fléchissements importants des niveaux de remplissage : - 20 %
pour les 2 étoiles à - 30 % pour les 4 étoiles. Autant de facteurs négatifs qui,
évidemment, auront des incidences notables sur les emplois du secteur. Rappelons que le
tourisme représente à Paris et en Ile-de-France quelque 291 466 emplois directs
salariés, dont 48 909 en hôtellerie et 132 481 en restauration.
Une antenne permanente à Londres
En attendant, le comité régional du tourisme Paris Ile-de-France n'entend pas baisser
les bras. Bien au contraire ! Pour compenser la baisse des touristes venus
d'outre-Atlantique (- 11,1 % en 2002), dit à haute contribution (ils dépensent en
moyenne 328 e lors d'un séjour dans le Ville lumière), il va renforcer ses actions
auprès de la clientèle de proximité. Autrement dit, séduire davantage les visiteurs de
l'Europe du Nord (Scandinavie, Allemagne, Belgique et Pays-Bas) et du Sud (Espagne et
Italie). Sans oublier la Grande-Bretagne où une antenne permanente va être créée à
Londres (Piccadilly) en partenariat avec Maison de la France.
Le CRT va en outre mettre le paquet sur le marché français en allouant un véritable
budget de promotion (supérieur à 500 000 e) à cette clientèle. Budget qui consistera
en différentes opérations menées à la fois auprès des professionnels du tourisme (CE,
autocaristes, agents de voyages sur les axes Lille, Lyon et Marseille) et du grand public
(participation à des salons thématiques).
Afin de ne pas perdre contact avec les Etats-Unis, des actions ciblées auront lieu
également de manière progressive durant l'année. Enfin, pour ce qui est des autres
clientèles lointaines (Japon, Russie, Chine, Corée...), le CRT poursuivra ses efforts
promotionnels avec Maison de la France et l'office de tourisme et des congrès de Paris.
C. Cosson zzz20a
D'où viennent les touristes français en IDF
IDF.. | 23 % |
---|---|
Rhône-Alpes | 8 % |
PACA | 6 % |
Pays de Loire | 6 % |
Nord-Pas-de-Calais | 6 % |
Bretagne | 6 % |
Aquitaine | 5 % |
Centre | 5 % |
Languedoc-Roussillon | 4 % |
Lorraine .. | 4 % |
*Sources : Ortif, Sofres
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L'Hôtellerie Restauration n° 2815 Hebdo 3 Avril 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE