du 10 avril 2003 |
RESTAURATION |
Il ne suffit pas d'attirer les clients étrangers pour s'assurer d'une bonne fréquentation touristique dans le temps. Quand ils viennent, il faut aussi savoir leur plaire, les séduire, pour avoir des chances de les voir revenir... Comment ? Réponses.
D'après les bureaux de Sopexa installés dans les pays étrangers pour promouvoir les produits agroalimentaires français, la France, considérée comme la référence durant des années, voire des siècles, est aujourd'hui confrontée à une remise en cause. Elle reste bien sûr une sorte de modèle en termes de mode, de gastronomie, de culture... Mais ce qui la servait auparavant commence à lui nuire. "On a péché, commente Marie-Noëlle Guérin, directeur des relations extérieures et institutionnelles de Sopexa, en se disant que la gastronomie française était bien ancrée dans l'esprit des visiteurs. Aujourd'hui, nous devons réfléchir à la forme de communication qu'il faut engager pour maintenir cette image." C'est ainsi que, lors du 6e Rendez-vous de la stratégie organisé par la direction du tourisme sur la restauration et les clientèles étrangères, plusieurs propositions ont été suggérées à Bruno Faréniaux, directeur du tourisme. "Maison de la France, explique Pascal Saint-Père, représentant général de Maison de la France Espagne, va étudier les meilleures façons d'informer les étrangers sur nos habitudes alimentaires (heures d'ouverture des restaurants, composition des repas...), mais aussi sur l'art de vivre à la française. Nous allons également travailler sur le site www.franceguide.com qui est mal présenté et pas traduit dans toutes les langues."
Enseigner et valoriser la gastronomie
Jean-Pierre Poulain, maître de conférences en sociologie, a démontré que plus les
restaurateurs et l'ensemble des Français posséderont une bonne culture gastronomique,
plus ils sauront comprendre les habitudes alimentaires des autres et leur tendre la main. "Le
rapport des gens à la nourriture dans le quotidien est en pleine évolution,
explique-t-il. Et les Français connaissent peu de choses de leur richesse
gastronomique. Ils ne peuvent donc pas la faire partager. Il faut renforcer l'enseignement
de l'histoire de la gastronomie à l'école et notamment dans les écoles
hôtelières." Marie-Noëlle Guérin a lancé l'idée de la Semaine de la
Gastronomie, "pour réconcilier ou plutôt refamiliariser les Français avec leur
alimentation, la resituer dans les paysages, leur histoire, leur environnement humain, et
en proposant aux enseignants de mettre la culture alimentaire au menu de leurs cours".
"Durant cette semaine, dit-elle, le thème de la gastronomie pourrait être
repris dans toutes les disciplines : histoire (poule au pot, par exemple), géographie
(terroir), philosophie, arts..." Claude Izard, président des Cuisineries
Gourmandes, et Francis Attrazic, président des Restaurateurs de France, ont insisté sur
le bien-fondé de la nouvelle classification des restaurants et de l'importance des
démarches qualité. "La restauration traditionnelle à prix abordable doit être
maintenue et soutenue, insiste Claude Izard. Il faut faire la promotion des
restaurateurs artisans qui cuisinent les produits régionaux." "Toutes ces
propositions seront discutées par le ministère du Tourisme, conclut Bruno Faréniaux.
Le ministère du Tourisme a d'ailleurs décidé de mettre en place, comme l'a fait
l'Espagne, un plan Qualité Tourisme France pour valoriser, notamment avec Maison de la
France, les démarches de qualité volontaires développées lors de ces 10 dernières
années par les acteurs touristiques."
B. Gutel zzz22v zzz70
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L'Hôtellerie Restauration n° 2816 Hebdo 10 Avril 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE