du 10 avril 2003 |
FORMATION |
n CALCULER LA VALEUR AJOUTÉE DES LYCÉES
Qu'est-ce qu'un bon lycée ? Un grand nombre de parents concernés se posent cette question, de même que les équipes pédagogiques, soucieuses de la réputation des établissements dans lesquels elles travaillent. Mais la vraie question est : Quel est la valeur ajoutée de ce lycée ? Que va-t-il faire pour quecet élève accède au niveau supérieur ?
Depuis 10 ans, l'Education nationale calcule des indicateurs de résultats des lycées d'enseignement général, technologique et professionnel. Ils sont disponibles sur le site http://indicateurs.education.gouv.fr Taux de réussite au bac, taux d'accès au bac, proportion de bacheliers parmi les sortants, ces chiffres portent sur 2 363 lycées généraux et technologiques, et 1 819 lycées professionnels.
Anti-palmarès
"Il ne s'agit pas d'un palmarès, mais de regarder comment font les
établissements pour conduire leurs élèves à la réussite", prévient
Dominique Allain, responsable de ce projet. Pour évaluer cette démarche, l'étude
compare le taux de réussite brut au taux de réussite attendu qui simule ce que serait le
taux de réussite du lycée si ses élèves connaissaient le même succès au
baccalauréat que l'ensemble des candidats de tous les lycées de même âge et d'origine
sociale. Un écart positif entre les deux atteste de la valeur ajoutée de la pédagogie.
Les lycées élitistes ayant de bons résultats au baccalauréat, mais ne gardant que les
bons élèves, auront un très bon taux de réussite mais un faible taux d'accès au
baccalauréat, celui-ci étant comparé au taux d'accès attendu en tenant compte de
l'origine sociale des élèves et de leur âge. Au contraire, un lycée qui pousse ses
élèves et qui les fait redoubler pour qu'ils obtiennent leur bac en 3 ans aura un taux
d'accès réel supérieur au taux d'accès attendu compte tenu du type de population
scolarisée. D'une utilisation assez compliquée et uniquement disponible sur Internet,
ces tableaux n'empêcheront pas les parents d'adopter un raisonnement élitiste en se
basant sur les taux bruts. De plus, rien ne garantit la pertinence des indicateurs dans le
cas de lycées formant à des métiers dans des filières d'activité souffrant d'un
déficit de vocations. Ces établissements risquent de se retrouver avec des indicateurs
comparables à ceux des lycées élitistes, la faiblesse relative de leur taux d'accès au
bac n'étant pas due à une politique d'écrémage, mais à l'évaporation volontaire des
élèves en cours de scolarité. zzz68r
L. Anastassion
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L'Hôtellerie Restauration n° 2816 Hebdo 10 Avril 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE