du 10 avril 2003 |
FORMATION |
n 10 ANS APRES AVOIR QUITTÉ L'ÉCOLE HOTELIERE
Haro sur des idées reçues si facilement colportées... Proviseurs, chefs de travaux, réunis au sein de l'Aflyht (l'Association française des lycées d'hôtellerie et de tourisme), ont voulu en avoir le cur net. Que deviennent les élèves formés dans les écoles hôtelières ? Quittent-ils vraiment en si grand nombre la profession ? Les premiers résultats d'une enquête prouvent le contraire : les élèves restent dans la profession ! Les premiers chiffres présentés au congrès de l'Aflyht à Lyon.
Olivier Menage (vice-président), Agnès Vaffier (présidente) et Patrice Broussou
(secrétaire général) au premier rang. Patrice Lejolivet (trésorier adjoint),
Françoise Behar (trésorière), Serge Meunière et Armelle Juré (membres du CA).
Armelle Juré est
satisfaite. Chef de travaux au lycée Jean Bertin à Saumur, elle a pris en charge une
vaste enquête sur le devenir des anciens élèves et étudiants. Les bruits les plus
fantaisistes circulant à ce propos : Gérard Navet, vice-président de l'Umih, cite, sans
le cautionner, ce chiffre de 20 % seulement de jeunes restant dans le métier. Il était
donc important d'aller à la source.
"Nous avons lancé notre questionnaire en décembre et avons déjà obtenu 445
fiches. Ce n'est pas tout à fait ce que nous souhaitons puisque nous voulons nous appuyer
sur un panel de 1000 à 1500 réponses. Mais je ne doute pas que, après les contacts
noués durant le congrès, nous aurons très vite davantage d'éléments. D'ores et
déjà, les premiers chiffres sont significatifs", précise Armelle Juré.
41 % partent à cause du rythme de travail
Que disent ces chiffres ? Que sur les 445 ayant répondu (274 concernent des hommes, 171
des femmes pour 138 élèves entrés dans la vie active en 1992 et 307 en 1997), 327 sont
toujours dans la profession, soit 73 %. Parmi ceux-ci, 215 hommes (78 % des hommes du
départ et 66 % de ceux qui sont restés), et 112 femmes (65 % des femmes du départ et 34
% de celles toujours dans la profession).
La déperdition est donc moindre que les rumeurs circulant ne l'affirmaient. Sur les
départs, les raisons invoquées sont multiples : - Horaires et rythme de travail (41 %)
- Vie privée (23 %)
- Raisons familiales (20 %)
- Autres (20 %)
- Rémunération (20 %)
- Mauvaise orientation scolaire (15 %)
- Mobilité restreinte (7 %)
- Raisons médicales (3 %)
- Nécessité d'un diplôme (3 %)
"Nous nous sommes aperçus que la formation n'était pas la cause de cette fuite.
Et l'on a pu constater que nous ne perdions pas tant d'élèves que l'on veut bien le dire
parfois. Certains s'orientent vers d'autres métiers de l'hôtellerie, vers la
restauration collective et l'hébergement. Ce n'est pas encore totalement significatif,
mais déjà intéressant", souligne encore Armelle Juré, qui cite l'exemple de
sa promotion 1982 au lycée Albert 1er de Blois : sur les 24 élèves, 12 sont restés
dans l'hôtellerie et 10 sont passés dans l'enseignement.
L'Aflyht cherche des stages de qualité pour tous les étudiants
De l'avis général, le congrès de l'Association française des lycées d'hôtellerie et
de tourisme s'est fort bien déroulé. A l'occasion du 10e anniversaire de l'Aflyht, les
congressistes ont planché sur l'avenir de leur association. Et découvert les premiers
résultats de l'enquête sur le devenir des élèves. Agnès Vaffier est ravie. La
présidente de l'Aflyht, sur ses terres à l'occasion de ce 10e congrès lyonnais, ne
pouvait que se réjouir de la teneur des débats. Créée en 1983, l'Association
française des lycées d'hôtellerie et de tourisme regroupe 242 adhérents. A Lyon, 248
congressistes représentaient 89 établissements et une trentaine de partenaires. "C'est
une bonne participation, se réjouit Marie-Christine Fournial, vice-présidente en
charge de la communication. Les travaux en commissions ont été particulièrement
suivis (1). Nous avions 2 gros chantiers : l'enquête menée à propos de nos anciens
élèves, et la réflexion sur l'utilité de l'Aflyht à travers un questionnaire
distribué aux congressistes. Les premiers résultats nous montrent que nous sommes sur la
bonne voie et que notre travail est apprécié."
"Même si nous travaillons bien tout au long de l'année, nous avons encore
beaucoup de travail sur la signature des chartes du stagiaire en hôtellerie et en
tourisme, la mise en place de notre site Internet ou la recherche de la qualité pour tous
les stages de nos élèves. Je me réjouis que nos contacts avec la profession soient
bons, car le marché de l'emploi dans notre secteur d'activité est très ouvert",
précisait Agnès Vaffier. Le prochain congrès se déroulera en Bretagne, dans la région
de Saint-Malo, avec Eliane Autun, coopté au conseil d'administration, pour cheville
ouvrière.
J.-F. Mesplède zzz68v
(1) Quelle évolution pour l'Aflyht ? Les stages de nos élèves et étudiants à l'étranger. La validation des acquis de l'expérience. Tourisme. La vie administrative, juridique et financière. Validation de l'enquête sur le devenir des anciens élèves.
Où sont-ils passés ?
Les branches professionnelles choisies sont diverses : | |
---|---|
* Restauration traditionnelle | 36 % |
* Cuisine traditionnelle | 22 % |
* Restauration collective | 14 % |
* Hébergement | 11 % |
* Barman | 6 % |
* Sommellerie-caviste | 3 % |
* Organisateur de réceptions | 3 % |
* Enseignement-formation | 2 % |
* Pâtissier-boulanger | 2 % |
* Vente liée aux métiers de l'hôtellerie | 2 % |
* Recherche d'emploi | 2 % |
* Traiteur, restauration rapide, métiers de l'agroalimentaire,restauration thématique et métiers de l'alimentation en grande surface | 1 % |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2816 Hebdo 10 Avril 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE