du 10 avril 2003 |
RESTAURATION |
n MARSEILLE
Ce serait le premier café-salon de thé-boutique-librairie éthique de France. Il vient d'ouvrir à Marseille, dans le quartier de la Plaine. Ce lieu de 'consom'action' garantit que tout ce qui est vendu est fabriqué dans les règles de l'éthiquement et socialement correct.
Marseille, rue de la Loubière (VIe
arrondissement), dans une petite rue tranquille proche d'un quartier de Marseille qui
vibre la nuit. Un café à la devanture de bois bleu qui pourrait n'être qu'un banal
établissement si un panneau extérieur ne proclamait son hostilité au conflit irakien. A
l'intérieur, l'odeur chargée d'encens confirme l'impression. Ce lieu est bien
différent. Pour Hedia Messaoudi, 38 ans, cofondatrice avec Mick Flinch, il serait même
le premier café équitable de France. "Ici, consommer est d'abord un acte
militant. Tout ce qui est vendu - nourriture, boissons, artisanat - résulte du commerce
équitable ou socialement correct, c'est-à-dire d'un mode de production et de
distribution reposant sur la dignité humaine, la participation au développement local,
et qui exclut, en particulier, le travail des enfants." Ce n'est pas tout.
Au-delà des aspects purement idéologiques, L'Equitable Café veut aussi, selon la
fondatrice, "faire la preuve qu'il existe une alternative crédible à un mode de
production dominé par les multinationales". Elle ajoute : "Ici, on
consomme ou l'on achète par conviction, mais aussi parce que les cafés, thés, jus de
fruits, gâteaux... sont de très grande qualité et souvent meilleur marché qu'ailleurs."
Et de préciser : "Nous voulons sortir le commerce équitable de la marginalité
en favorisant l'information et les échanges sur le sujet." De ce fait, en dehors
des petits-déjeuners (6 e), déjeuners (7,5 e) et goûters (6 e), où le bio est très
présent, l'établissement organise des après-midi animation (6,5 e) pour les enfants,
une fois par mois, mais aussi des soirées, des conférences, des expositions. Fréquenté
à 50 % par la clientèle de quartier, où toutes les générations s'entremêlent,
L'Equitable Café draine de plus en plus de clients sensibles à la qualité des produits
et à la chaleur de l'accueil. Résultat, 5 mois après l'ouverture, la coopérative, qui
fonctionnait grâce au bénévolat de Hedia, embauche sa première salariée et espère un
deuxième recrutement. Comme quoi l'éthique et l'économique peuvent faire bon ménage.
L'expérience pourrait faire des émules à Mâcon, Paris ou Montpellier. La France
rattraperait ainsi son retard sur l'Italie, et surtout, sur l'Europe du Nord où la
consommation éthique est naturellement ancrée dans les murs.
D. Fonsèque-Nathan zzz22v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2816 Hebdo 10 Avril 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE