du 24 avril 2003 |
ACTUALITÉ |
n EMPLOYÉ AU SOFITEL VIEUX PORT À MARSEILLE
Antoine Benavente n'a pas hésité à sauter dans une eau à 13 °C et une mer forte pour sauver un homme victime d'un malaise. Par un curieux concours de circonstances, il a été aidé par deux des cuisiniers du Péron, Matthieu Flahaut, chef de partie, et Paolo Handel-Hini, apprenti.
Jamais deux sans trois pour Antoine, adjoint au chef maintenance du Sofitel Vieux Port. Le 14 avril, pour la 3e fois de son existence, cet homme timide a sauvé une vie humaine. La toute première fois, c'était dans une entreprise où il travaillait. Son collègue était passé à travers un toit et gisait dans le coma. Antoine a escaladé la façade, l'a chargé sur son dos, arrêté une voiture et amené à l'hôpital. La deuxième, c'était sur une plage espagnole. Dernier exploit, Marseille. Alors qu'il rentre chez lui en fin d'après-midi, il est alerté par un attroupement d'une cinquantaine de personnes sur la corniche, à côté du restaurant Péron. Il raconte : "Il y avait un homme tout habillé dans l'eau. Il était en mauvaise posture, tentait de faire la planche pour ne pas couler. Sa tête ballottait de tous les côtés. J'étais choqué par l'attitude des autres. On aurait dit qu'ils étaient au spectacle. Ils auraient pu descendre de la falaise qui surplombe la mer et lui parler pour le rassurer en attendant que les secours arrivent." Antoine Benavente n'hésite pas. Cet excellent nageur se déshabille et plonge, 10 mètres plus bas, dans une Méditerranée à 13 °C, agitée d'une forte houle. "Pour moi, cela ne posait pas de problème, je nage toute l'année, y compris le 1er janvier." Antoine le prend dans le creux de son bras, lui maintient la tête hors de l'eau et le rassure. Plus tard, le médecin lui indiquera qu'il avait été victime d'un malaise.
Compter sur lui en cas de coup dur
Antoine nage à contre-courant contre les vagues pour rejoindre un endroit d'où l'homme
sera plus facile à hisser. Ce faisant, il se blesse à la main. Il poursuit : "Tout
seul, jamais je n'aurais pu le sortir de l'eau. Heureusement, deux cuisiniers du Péron
(dont les cuisines donnent sur l'eau), sont arrivés en courant, ont dévalé la falaise
et l'ont tiré de l'eau. Sans eux, on aurait pu craindre le pire." Il a le
réflexe de lui enlever ses vêtements mouillés pour qu'il ne soit pas en hypothermie...
Là-haut, les spectateurs applaudissent. Antoine sourit : "C'est bien d'être une
star, mais, je n'ai pas fait cela pour qu'on me félicite ainsi. Je l'ai fait par
réflexe, parce que, sinon, il aurait bu toute l'eau de la Méditerranée."
10 minutes plus tard, les pompiers, la police, "une trentaine de
fonctionnaires", arrivent sur les lieux et le montent avec des cordages. Il sera
amené à l'hôpital. Depuis, Antoine n'a aucune nouvelle de lui et il le regrette. "J'aimerais
savoir comment il se porte. Pourtant, j'ai laissé mon nom et mon adresse aux policiers
!" Admirateurs, Loïc Fauchille, directeur de l'établissement, et Sylvie
Mourges, responsable produit, qualité et relations extérieures commentent : "C'est
la deuxième fois à quelques mois d'intervalle que des employés du Sofitel sauvent
quelqu'un de la noyade. La dernière fois, c'était un des gardiens de nuit du Palm
Beach." Ils poursuivent : "Ce n'est pas étonnant si le courage provient
du personnel hôtelier. Dans ce métier de services, on est, plus qu'ailleurs, tourné
vers les autres."
Quant à son chef, Christian Choukourian, il ne tarit pas d'éloges : "Cela me
fait plaisir d'avoir un collaborateur aussi réactif. Dans un hôtel comme celui-ci, où
nous sommes responsables de la sécurité des biens et des personnes, cela me rassure de
savoir qu'il y a quelqu'un comme lui sur qui je peux compter en cas de coup dur."
D. Fonsèque-Nathan zzz36v zzz16
Pour la 3e fois, Antoine Benavente a sauvé une vie humaine
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L'Hôtellerie Restauration n° 2818 Hebdo 24 Avril 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE