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du 24 avril 2003
VIE PROFESSIONNELLE

n SYNDICALISME PATRONAL

Roland Bernard et Jean-Marc Le Carour seront-ils candidats
à la présidence de l'Umih ?

Les élections à la présidence nationale n'auront lieu qu'en début d'année 2004, André Daguin peut d'ailleurs, les statuts le lui permettent depuis leur dernière modification, se représenter à sa succession. Francis Attrazic est aujourd'hui présenté comme le "candidat naturel". Pourtant, partout en France, des noms courent. Rencontres et réflexions.

Pour certains, de toute évidence, Roland Bernard et Jean-Marc Le Carour forment "le tandem idéal, le plus équilibré, le plus représentatif". Les hôteliers, lors de la dernière assemblée générale de l'Umih, ont réclamé la présence d'un "hôtelier de haut niveau" à la vice-présidence ou la présidence de la rue d'Anjou.
Roland Bernard est hôtelier à Lyon, il possède plusieurs établissements qu'il gère lui-même, président de la chambre syndicale du Rhône, il est connu pour sa combativité en matière syndicale et pour les résultats qu'il obtient, éventuellement envers et contre tous. Rappelons que c'est à sa seule initiative, au nom de la chambre syndicale du Rhône, qu'il a attaqué l'exclusivité réservée à Accor pour l'offre proposée par la SNCF Train + Hôtel, alors que le dossier dépassait très largement son département et était un dossier national. L'Umih n'avait pas souhaité l'accompagner, l'ouverture aux indépendants de l'offre Train + Hôtel a donc été obtenu à la suite de son seul combat. Il fut également, en 1997, aux côtés de Jacques Stribick et de Georges Antoun, celui qui fit aboutir au Parlement la loi Raffarin qui permet aujourd'hui un contrôle du développement hôtelier à travers le passage des dossiers en CDEC et qui a, ces dernières années, écarté les risques de surcapacité hôtelière dont souffrait le secteur dans les années 95.

Une équipe pour agir, pas pour paraître
Concernant son éventuelle candidature avec Jean-Marc Le Carour, Roland Bernard répond très clairement : "Nous nous connaissons et nous nous respectons, nous discutons ensemble sur certains sujets et nous avons souvent une approche similaire. C'est quelqu'un que j'apprécie, mais je n'ai à ce jour pas encore eu de discussion avec lui ou avec qui que ce soit sur les élections. Pour moi, le syndicalisme, c'est avant tout, la mise en place d'actions pour faire avancer les dossiers auprès des instances politiques, locales, nationales ou européennes. Je ne m'engagerai dans un combat pour la présidence/vice-présidence que dans la mesure où je pourrai être accompagné de gens crédibles, compétents pour présenter les dossiers et avoir les bonnes entrées dans les ministères. Président et vice-président doivent être des hommes qui sont là pour agir, pas pour paraître. Il faut être ouvert à la discussion, regarder devant pour que les entreprises gardent leur compétitivité. Ce sont des hommes qui agissent qui doivent être à la tête de l'Umih dont il est grand temps que l'on change le mode de fonctionnement. Ces élections doivent sonner la fin des chapelles, le directoire doit être fort et représenter toutes les régions. C'est uniquement comme ça, d'une manière bénévole, sur la défense des idées et de l'action, que je peux éventuellement m'engager."
Les cafetiers ont eux aussi fait entendre leur voix. "Nous sommes les plus nombreux. Nos cotisations permettent à l'Umih de tenir son train de vie, d'autant que les partenariats sont plus faciles à obtenir avec les brasseurs, marchands de cigarettes et d'alcools. Nous voulons que notre voix soit forte et entendue. Un des nôtres, avec une capacité d'analyse moderne, se doit d'être à la présidence ou vice-présidence lors des prochaines élections", confirment-ils.

Rajeunir les cadres
Président de l'Umih Bretagne, Jean-Marc Le Carour est cafetier. Homme de combats et de dialogue, il est reconnu dans l'ensemble des départements bretons où il a mobilisé un très grand nombre de professionnels toutes appartenances syndicales confondues. Jean-Marc Le Carour fut à l'origine de la création du Clus, un groupe de départements issus de la CFHRCD, qui souhaitait une union de l'action syndicale et qui voulait que les centrales patronales travaillent les dossiers ensemble pour assurer une meilleure crédibilité de leurs revendications. Il a su intégrer le directoire de l'Umih avec un esprit d'ouverture et un réel niveau d'exigence. Il veut avoir une approche plus moderne du syndicalisme patronal. On lui reconnaît une attitude exigeante où il positionne l'organisation en force de proposition, au-delà de sa volonté de revendication.
Pour lui, "il est grand temps que la modernité entre dans le monde du syndicalisme patronal. Il faut privilégier le débat d'idées et éviter les conflits entre les hommes dans la mesure où le syndicalisme, c'est avant toute chose l'avancée d'une profession vers son avenir, à travers l'évolution des dossiers. Parce que tout le monde s'use dans un poste, il est temps de changer les cadres. Sur le plan départemental, une nouvelle génération est arrivée, plus moderne, elle analyse l'évolution de la profession d'une façon plus réaliste. Il est donc primordial que sur le plan national aussi, les choses évoluent. Les responsables en place doivent savoir se retirer et reconnaître qu'au bout d'un certain temps, les gens manquent d'efficacité, même si de par leur expérience, ils peuvent toujours apporter certains témoignages utiles pour l'analyse. Il faut savoir se remettre en cause, il faut aller de l'avant et rajeunir les cadres au sein des instances nationales et projeter les entreprises dans l'avenir".
Quant à présenter sa candidature aux côtés de Roland Bernard, il est clair : "Nous n'avons eu aucune discussion sur le sujet, ce que je peux en dire, c'est qu'à chaque fois que nous nous sommes rencontrés, nous avons eu des approches similaires des dossiers. Nous souhaitons privilégier l'action, les idées, sans nous intéresser aux querelles et aux intérêts des hommes."
Autant dire que la succession est aujourd'hui bel et bien ouverte et que le débat commence.
PAF zzz74v

 


"Roland Bernard et Jean-Marc Le Carour seront-ils candidats à la présidence de l'Umih ?"
Ce n'est pas sur ce sujet qu'ils échangeaient à Brest, au dernier congrès.

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L'Hôtellerie Restauration n° 2818 Hebdo 24 Avril 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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