du 8 mai 2003 |
ACTUALITÉ |
n NÎMES (30)
Pour Michel Cailar, Olivier Douet et Stéphane Debaille, l'avenir est pour
l'instant en point d'interrogation.
"Il était
un peu plus de minuit, j'ai fermé le restaurant, et en passant devant l'hôtel, j'ai
entendu les cris de deux femmes affolées. A la fenêtre de leur chambre, elles hurlaient
pour qu'on appelle les pompiers, il y avait le feu au 2e étage..." Stéphane
Debaille, l'un des deux propriétaires du restaurant Le Lisita qui s'étend au
rez-de-chaussée de l'hôtel du même nom, a aussitôt réagi en alertant les secours.
C'était dans la nuit du samedi 3 au dimanche 4 mai dernier.
Mais l'incendie, d'une rare violence, s'est vite propagé aux autres étages de l'hôtel.
Un établissement de 26 chambres classées en 2 étoiles réparties sur 4 niveaux et
dirigé par Michel Cailar. "Il y avait des scènes de panique. Une femme a sauté
sur le toit de la véranda de notre restaurant, une autre, au 3e étage, est restée
accrochée avec son bébé dans les bras sur la corniche extérieure en attendant d'être
secourue", explique encore Stéphane Debaille.
Rapidement sur place, les sapeurs-pompiers nîmois ont été confrontés à divers
problèmes qui ont retardé leur intervention. D'abord, ils n'avaient pas les clés
adaptées aux bornes rétractables qui interdisent l'accès aux rues. Ensuite, les
branches des platanes qui bordent les nombreux établissements du quartier les
empêchaient de déployer facilement leurs échelles afin d'évacuer les personnes
bloquées dans les étages supérieurs. Le bilan est donc lourd : sur la quarantaine de
clients présents, 7 ont été légèrement blessés, alors que 2 autres individus ont
été dirigés vers les hôpitaux, dans un état très grave pour l'un, et désespéré
pour l'autre. "15 chambres, toutes celles donnant sur les arènes, ont été
entièrement détruites, et ce qu'il reste de la toiture menace de s'effondrer. L'ensemble
de nos systèmes de sécurité a pourtant bien fonctionné, mais la propagation des
flammes a été si rapide que, lorsque les pompiers ont mis leurs lances en batterie, les
4 étages étaient touchés", souligne Michel Cailar.
Deuxième sinistre en moins d'un mois
Au rez-de-chaussée, le restaurant gastronomique Le Lisita (l'ancien établissement
d'Alphonse Roustan, figure marquante de la FNIH) a été épargné par les flammes, mais
les dégâts n'en sont pas moins importants. La véranda et la plus grande salle
qu'Olivier Douet et Stéphane Debaille venaient d'aménager pour lui donner un caractère
'brasserie' ont souffert essentiellement en raison du ruissellement de l'eau employée par
les pompiers. Des dégâts que les experts présents sur place dès lundi vont désormais
se charger de chiffrer. "On se retrouve avec 22 salariés et dans l'impossibilité
de travailler. C'est un coup très dur ! On a déjà sollicité la mairie pour qu'elle
mette à notre disposition un local où reprendre notre activité, à moins que le préfet
nous autorise à exploiter le patio et les 2 salles qui l'accompagnent, puisque les
cuisines n'ont pas été touchées", analyse avec amertume Olivier Douet, le
cuisinier.
Avec son associé et Michel Cailar, ils ont, bien entendu, porté plainte. C'est que les
conditions de ce sinistre sont suspectes. D'autant qu'en moins d'un mois, c'est le 2e
hôtel nîmois qui est victime d'un incendie. Le 7 avril, le Nouvel Hôtel avait connu le
même sort. La piste criminelle suivie par les enquêteurs avait permis d'interpeller
quelques jours plus tard un pyromane. Un homme dont l'une des proches était logée samedi
dans le Lisita par un organisme social dépendant du conseil général. Un lien qui a
aussitôt conduit la police à procéder à son audition. Plusieurs résidents de longue
durée de l'hôtel, étrangers sans papiers ou personnes en grande difficulté, étaient
ainsi accueillis par cette association dans différents établissements de la ville. Le
Lisita en faisait partie.
J. Bernard zzz22v
Article précédent - Article suivant
Vos réactions : cliquez sur le Forum des Blogs des Experts
Rechercher un article : Cliquez ici
L'Hôtellerie Restauration n° 2820 Hebdo 8 Mai 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE