du 22 mai 2003 |
EMPLOI |
n PRÉVENTION DES RISQUES
La société Baumann a investi dans un plan de réduction des risques sur le lieu de travail. Une meilleure organisation et des investissements en équipement ont permis de diminuer sensiblement le nombre d'accidents survenus dans les 3 établissements du groupe. Une démarche soutenue par la Cram.
MM. Lécuyer, Baumann et Dellaleau devant la Maison Kammerzell.
"Avant la mise en uvre de notre démarche qualité et sécurité, nous comptions bon an mal an une dizaine d'accidents du travail par an, menant ou non à des arrêts de travail", explique Damien Dellaleau, directeur général de la société Baumann qui regroupe 3 établissements : l'Alsace à Table, l'Hôtel Beaucour et la célèbre Maison Kammerzell à Strasbourg. Décidée à faire évoluer cette situation, la société Baumann a cherché des solutions pour améliorer les conditions de travail de ses salariés. Avec l'aide de Frank Lécuyer, juriste de formation et responsable administratif, le groupe, qui emploie 120 personnes, se dote d'abord d'un service du personnel, et opte pour le passage aux 39 heures au 1er janvier 2000. "Cette décision a contribué pour beaucoup dans l'amélioration des conditions de travail, estime Damien Dellaleau. En allégeant la charge de chacun, elle a permis au personnel de porter davantage d'attention sur les gestes ou les déplacements à risques. Cette remise à plat est à l'origine de la démarche qualité et sécurité que nous avons engagée. Elle s'est poursuivie par une série de réaménagements dans lesquels nous avons investi près de 600 000 e."
600 000 e de travaux
La plupart des accidents avaient lieu dans les locaux de la Maison Kammerzell, en raison
notamment de la configuration particulière de l'établissement. Faisant face à la
cathédrale de Strasbourg, cette maison, construite en 1427, est en fait l'un des
édifices les plus originaux que la Renaissance vit éclore à Strasbourg. Classé
Monument historique, il s'est chargé des diverses facettes de l'art régional au fil des
siècles. Avec ses 3 étages en bois, ornés de sculptures datant du XVIe siècle, ses
peintures murales signées Léo Schnug, réalisées au tournant du siècle dernier, la
maison qui prit le nom de Philippe-François Kammerzell, propriétaire des lieux au XIXe
siècle, propose aujourd'hui ses spécialités alsaciennes dans un cadre comptant parmi
les plus typiques et les plus attractifs de la ville. "Nous avons mis en place un
système d'analyse des accidents basé sur leur nature, leur fréquence ce qui nous a
permis d'identifier les principaux risques. Les chutes en hauteur étaient la cause la
plus fréquente d'accidents du travail dans cet établissement", poursuit Damien
Dellaleau. Il faut dire que les 3 étages, par exemple, sont reliés par un escalier à
vis construit au XVIe siècle, classé au patrimoine historique, auquel il est impossible
de toucher. Le groupe Baumann a donc dû chercher des solutions concrètes pour contourner
les difficultés liées aux caractères historiques du lieu. "Dans le cadre de ces
réaménagements, poursuit Frank Lécuyer, nous avons lié contact avec la Caisse
régionale d'assurance maladie (Cram), qui a présenté au printemps 2002 les
contrats-prévention à la profession. Nous avons appris que certains réaménagements
pouvaient bénéficier d'aides. Nous avons donc sollicité l'avis d'un ingénieur-conseil
de la Cram sur le choix de certains matériaux, comme le carrelage antidérapant, ou la
disposition des lumières, par exemple, qui contribuent également à améliorer la
sécurité du personnel." Il s'avère que sur les quelque 600 000 e
d'investissements, près d'un quart est éligible au titre des travaux entrant dans le
cadre des contrats-prévention, et bénéficie d'une aide de 20 %. Soit un total de 30 000
e d'aide pour les travaux réalisés à la Maison Kammerzell.
Sensibiliser le personnel aux bons gestes
"Au printemps 2002, précise Pascal Schoch, ingénieur- conseil à la Cram, nous
avons informé les groupements d'hôteliers-restaurateurs des deux départements alsaciens
de la convention relative aux contrats-prévention établie au niveau national entre
l'Umih et la Cnam. Cette convention prévoit un accompagnement financier pour les travaux
améliorant la sécurité du personnel. Nous suivons actuellement une quinzaine de
dossiers sur la région, dont celui de la Maison Kammerzell." Dans cet
établissement atypique, le sous-sol a été entièrement réaménagé avec la création
d'un monte-charge pour faciliter la manutention. Les cuisines ont été dotées d'un
nouveau système de ventilation et de renouvellement d'air. Les vestiaires du 5e étage
ont été réaménagés avec la mise en place d'une douche. La pâtisserie a été
entièrement transformée. Et de nombreuses machines et installations ont été achetées
pour permettre de réduire les gestes à risques. Pour le séchage des verres ou des
couverts, par exemple, la Maison a investi dans la mise en place d'un osmoseur. Et les
résultats de l'ensemble de ces aménagements ne se sont pas fait attendre : de 12
accidents en 2000, la société Baumann est passée à 5 accidents en 2001. Sur le 1er
semestre 2002, elle n'a enregistré que 2 accidents du travail. En 2003, cette démarche
de réduction des risques se poursuit par une série de stages. Le personnel pourra suivre
des formations sur les gestes et postures à adopter, ou des sessions destinées à mieux
maîtriser les risques liés à l'hygiène. L'ensemble de ces formations entre également
dans le volet prévention de la convention établie avec la Cram. zzz36v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2822 Hebdo 22 Mai 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE