du 5 juin 2003 |
ACTUALITÉ |
n PERPIGNAN (66)
Alors que la CDEC a récemment donné son accord pour l'ouverture de 2 établissements sous enseigne Accor, les hôteliers indépendants de Perpignan, opposés au projet, pourraient entamer une requête auprès du tribunal administratif.
© Mairie de Perpignan
Le groupe Accor vient de recevoir un avis
favorable de la commission départementale d'équipement commercial pour l'exploitation
sur l'espace Méditerranée, à proximité du palais des congrès, de 2 établissements
Suitehotel (concept 3 étoiles) et Etap Hotel avec une capacité de 50 chambres chacun. La
décision est intervenue alors que la CCI, ainsi que les professionnels, avait émis un
avis contraire. Avec un marché déjà ouvert sur une offre de 830 chambres en 2 étoiles
et 450 chambres en 3 étoiles, les professionnels souhaitaient avant tout l'implantation
sur la ville d'une hôtellerie positionnée sur une catégorie supérieure. "Pour
nous, un hôtel 4 étoiles aurait permis d'orienter et de tirer le marché vers le haut.
Or, les 2 établissements d'Accor entrent en concurrence avec les hôteliers du
centre-ville. Le marché n'est pas suffisamment porteur, et les hôteliers indépendants,
qui ont déjà réalisé de lourds investissements sur leur établissement, n'ont pas la
même capacité d'investissement que l'hôtellerie de chaîne. Par ailleurs, c'est un
secteur qui génère 2 fois moins d'emplois que dans l'hôtellerie traditionnelle. Pour
nous, il faut avant tout pérenniser ce qui existe déjà avant d'engager de nouvelles
ouvertures", explique Alain Bastus, président de l'Umih 66. Dans une conjoncture
jugée défavorable sur le plan économique, les professionnels estiment par ailleurs que
leurs plans de financement risquent quelque peu d'être modifiés du fait de
l'augmentation des impôts locaux et de la taxe de séjour.
Un palais des congrès réaménagé
Au sein de l'Umih des Pyrénées-Orientales, qui compte près de 80 % d'établissements
indépendants sur un peu plus de 700 adhérents, les professionnels entendent faire valoir
leur opposition à ce projet. "Nous souhaitons pouvoir lancer un recours auprès
du tribunal administratif. Il nous faut cependant des éléments tangibles",
remarque Alain Bastus. Le projet lancé sur l'espace Méditerranée réunit le groupe de
Francis Farine, l'investisseur propriétaire, et le groupe Accor pour l'exploitation. Pour
les porteurs du projet, qui envisagent sur les plans d'aménagement des points de passage
entre les 2 établissements, l'objectif est de s'assurer par la structure 2 étoiles, une
rentabilité immédiate sur l'investissement global.
L'espace Méditerranée, dont la commercialisation n'est pas totalement achevée, devrait
en outre accueillir une maison de retraite. De leur côté, les responsables de la
municipalité estiment que le parc de l'hôtellerie 3 étoiles n'est pas suffisant, tant
sur Perpignan que sur la région côtière, pour capter la clientèle touristique et la
clientèle de congrès en fonction de la nature des manifestations. Désormais exploité
par une régie, le palais des congrès vient de faire l'objet d'importants travaux
d'aménagement qui lui permettent de se positionner sur des prestations de bon niveau
(salle pouvant accueillir près de 1 000 congressistes, restaurant panoramique), alors que
la ville ambitionne d'ouvrir sa future gare TGV* qui mettrait Perpignan à 3/4 d'heure de
Barcelone. Le projet hôtelier est d'autant bien accueilli au sein de la municipalité
qu'il permettrait d'accroître la capacité sur le centre-ville tout en favorisant le
commerce local. L'offre de l'hôtellerie économique étant plus dense en périphérie que
sur le centre-ville. zzz36v
* La commission intergouvernementale hispano-française est chargée du projet de construction d'une ligne TGV entre Figueras (nord-est de l'Espagne) et Perpignan, soit un tronçon de 45,4 km.
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L'Hôtellerie Restauration n° 2824 Hebdo 5 Juin 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE