du 12 juin 2003 |
CONJONCTURE |
Pour séduire les clients et les inciter à réserver durant les week-ends et les vacances d'été, bon nombre d'hôteliers affirment ne pas vouloir faire valser les étiquettes. Ils offrent en échange tout plein de petits cadeaux.
Les affaires ne tournent
actuellement pas très rond dans l'hôtellerie française. Le climat social et la mauvaise
conjoncture économique pénalisent en effet fortement l'activité. Il suffit d'observer
les résultats du baromètre mensuel de PKF Hotelexperts pour comprendre l'ampleur des
dégâts. Baisses du taux d'occupation de 27,9 % à Paris pour le haut de gamme au mois
d'avril et - 9 % pour le moyenne gamme, - 11,3 % pour le 4 étoiles en province, - 2,4 %
pour le 3 étoiles... A ce rythme-là, il y a de quoi s'inquiéter. D'autant que les prix
moyens chambre (à l'exception du 3 et 2 étoiles en province) commencent eux aussi à
fléchir.
La reprise se faisant attendre, les hôteliers réagissent. Au risque pour certains de ne
pas couvrir leurs charges fixes. A ce jour, beaucoup déclarent ne pas vouloir tomber dans
le piège des grandes braderies. "Vous avez vu ce que cela a donné lors de la
guerre du Golfe. Il a fallu des années pour retrouver des niveaux tarifaires corrects",
confie un exploitant parisien. Et la directrice marketing hôtellerie du groupe Lucien
Barrière, Christine Russel, de surenchérir : "Il est vrai que la situation nous
conduit à pratiquer davantage de promotions cette année. Mais nous nous refusons à
dégrader nos tarifs. Le jeu est trop risqué !"
Pour séduire les clients et les inciter à réserver, notamment durant la période
estivale, un certain nombre d'hôteliers a décidé de jouer les pères Noël. Ce qui se
traduit concrètement par des offres incluant bon nombre de petits cadeaux alléchants.
"L'objectif consiste à attirer les touristes en leur offrant des petits plus
qu'ils apprécient", souligne le directeur commercial d'un petit groupe
d'établissements parisiens. Résultat : chacun y va de ses trouvailles et les forfaits
prennent des allures de véritables poupées russes.
Des week-ends à rallonge Parmi les phénomènes
observés en matière de promotion, il y en a une à laquelle nombre d'enseignes haut de
gamme recourent cette année. Il s'agit d'opérations portant sur les week-ends. Ces
derniers ont une tendance très nette à se rallonger à vue d'il. Finies les fins
de semaine qui débutent le samedi ! L'heure est aux week-ends commençant le jeudi et
s'achevant parfois le lundi. Dans ce registre, Le Méridien a inventé les 'Week-ends
Breaks', valables du jeudi au lundi. A condition de passer 2 nuits minimum dans un des 145
hôtels de l'enseigne, le client peut bénéficier jusqu'à 40 % de réduction. Ce qui met
Le Méridien Waldorf à Londres à partir de 159 £ la nuit (petit-déjeuner buffet
inclus). |
Offrir de la valeur ajoutée
A titre d'exemple, Les Hôtels de Paris proposent ainsi un package baptisé 'Paris,
capitale à deux visages' comprenant 2 nuits d'hôtel en chambre double, petits-déjeuners
buffet, pass musées, dîner-croisière sur les bateaux parisiens, bouteille de champagne,
et Paris Visite 2 jours (accès bus, métro et RER). Le tout à partir de 242 e par
personne. De son côté, La Trémoille, rouvert en novembre 2002, mise sur les
divertissements jusqu'au 31 août 2003 en commercialisant un forfait week-end pour 2
personnes à 547 e (725 e tarif public) avec un dîner au Senso (coupe de champagne,
entrée, plat, dessert et vin inclus), un spectacle au Crazy Horse (2 places orchestre et
1 bouteille de champagne), une chambre supérieure, et un petit-déjeuner continental.
La province ne manque pas, elle aussi, d'imagination. Le Best Western Hôtel de la Poste
à Troyes a concocté un programme à partir de 199 e par personne pour 2 nuits comprenant
: une chambre, petits-déjeuners, dîners au restaurant gastronomique (hors boissons),
cocktails de bienvenue, pass Troyes donnant accès à 5 entrées de musées, réduction
dans les magasins d'usines et de négoce... Installé en plein cur de la Provence,
Le Dolce Frégate mise pour sa part sur les activités sportives. Doté d'un golf, il
donne la possibilité aux résidents de découvrir gratuitement les joies de la petite
balle blanche avec un professionnel. Puis pour ceux qui mordraient à l'hameçon, des
remises conséquentes leur sont proposées sur le green fee et les stages de golf. Tout
comme l'accès aux terrains de tennis ou bien encore le coaching sportif. Bouteille de
champagne, activités culturelles, location de vélo gratuite, réductions dans des
boutiques, entrées dans des parcs de loisirs..., tout est bon pour accrocher l'attention
de la clientèle. "Aujourd'hui, les clients sont extrêmement sensibles aux
valeurs ajoutées que l'on peut leur proposer", explique Jean-Pierre Soutric,
directeur marketing et commercial du Four Seasons George V à Paris, qui a lancé un
forfait dénommé 'Long week-end à Paris' du jeudi au dimanche (3 nuits minimum en
chambre supérieure, de luxe ou suite, petit-déjeuner américain, bouteille de champagne,
un massage ou un soin spa, un passeport de 3 jours dans les musées, un thé pour 2 dans
la Galerie). Et d'ajouter : "Tous ces petits plus sont au total peu onéreux, mais
ont un impact important dans le choix final du lieu de séjour." Qui dit mieux !
C. Cosson zzz36o
UN ÉTÉ À PRIX DE PLUS EN PLUS DOUX Si certains hôteliers hésitent à casser les prix, d'autres ont moins d'état
d'âme, notamment au sein des grands groupes hôteliers internationaux. Signe des temps
d'ailleurs, la promotion 'WorldSaver' de SRS WorldHotels a débuté au cours du mois de
mai dernier au lieu de juin d'habitude. |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2825 Hebdo 12 Juin 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE