du 12 juin 2003 |
CONJONCTURE |
n À NICE (06)
Les 3 derniers mois ont été mouvementés pour les professionnels du tourisme, en première ligne face aux événements internationaux. Après un mois de mars correct, "avril a été sauvé in extremis par un congrès de géophysique de 8 000 personnes. Il a permis aux hôtels de faire le plein pendant 5 jours. Ce n'est pas un mois d'anthologie, mais pas non plus un mois catastrophique. Si les 4 étoiles ont enregistré une baisse d'environ 10 %, les 3 étoiles ont globalement été moins touchés", explique Anne-Marie Quirin, responsable commerciale du Syndicat des hôteliers Nice-Côte d'Azur. Mai aura été tout aussi morose. Le palais des congrès Acropolis de Nice, avec un taux de remplissage de 80 %, n'enregistre pas son niveau d'activité habituel. "Il ne faut pas oublier que les années impaires, il y a toujours moins de congrès que les années paires, rappelle Anne-Marie Quirin. Il est essentiel pour nous de tenir le coup et de ne pas casser les tarifs, comme l'attendent les tour-opérateurs. Sinon, il est très difficile de les augmenter par la suite." Malgré cette conjoncture mi-figue, mi-raisin, les hôteliers conservent leur optimisme. Les mois de septembre, d'octobre et de novembre seront vraisemblablement plus favorables. "Il semble que les organisateurs aient préféré reculer les dates plutôt que d'annuler les congrès, explique la responsable commerciale du Syndicat des hôteliers Nice-Côte d'Azur. Quant aux mois de juillet et août, il est dur de faire des prévisions. Les touristes se décident à la dernière minute." Des prévisions d'autant plus dures à établir que les causes des variations d'activité sont multiples.
La faute à la guerre ?
"Il ne faut pas tomber dans la caricature et imputer la baisse d'activité à la
guerre en Irak. Les vacanciers ne boycottent pas la France. J'ai toujours des clients
d'outre-Atlantique. Par contre, il est vrai que certains séminaires américains ont été
annulés. C'est pourquoi Cannes, qui accueille beaucoup de congrès, a été plus touchée
que Nice." Néanmoins, les conflits au Proche-Orient n'ont pas que des effets
négatifs. Certains des touristes qui ont annulé leurs vacances dans cette région se
rabattent sur des zones plus stables telles que la France. "Le même phénomène
se produit avec l'épidémie de pneumopathie atypique, explique Anne-Marie Quirin. La
chute des réservations dans les pays asiatiques atteints par le SRAS se traduit par une
augmentation de la fréquentation dans les pays européens."
Les restructurations que subissent les compagnies aériennes ont également des
répercussions non négligeables sur l'activité hôtelière. "La fermeture de la
ligne Paris-Nice d'Air Liberté a provoqué une baisse du tourisme de loisirs. On ne peut
pas venir pour un week-end en faisant un changement d'avion", estime-t-elle. A
l'inverse, la multiplication des vols européens à prix discount permet de compenser la
baisse des vols nationaux. "L'ouverture de la ligne Londres-Nice par Easyjet nous
amène des vacanciers", se réjouit Anne-Marie Quirin. Mais les professionnels du
tourisme ont appris à être prudents. Ils restent en première ligne dans un contexte
économique et politique toujours aussi fluctuant. zzz36v zzz70
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L'Hôtellerie Restauration n° 2825 Hebdo 12 Juin 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE