du 12 juin 2003 |
CONJONCTURE |
n WEEK-END DE PENTECÔTE
La météo était de la partie pour que ce week-end de Pentecôte soit une réussite pour le tourisme. Mais le climat social, lui, n'était pas bon... Les hôteliers en ont fait les frais...
"On était
plutôt bien parti en matière de réservations", précise cet hôtelier niçois.
Malheureusement, en fin de semaine dernière, le téléphone sonnait davantage pour
annoncer des annulations que pour confirmer des réservations. "On avait
peut-être été trop gourmand dans notre planification, explique cette hôtelière de
Saint-Tropez. Nous pensions pouvoir vendre de plus longs séjours sur cette période,
aussi avons-nous refusé les réservations sur 1 ou 2 nuitées. Nous avons mal joué, la
plupart des hôtels tropéziens avaient des chambres libres le vendredi 6 juin..."
Signe des temps, pour la Féria de Pentecôte à Nîmes, alors qu'en temps ordinaire il
est impossible d'obtenir une chambre plusieurs semaines à l'avance, pour cette dernière
féria, il restait encore quelques possibilités... Pas bon signe du tout... Les touristes
avaient été désorientés, méfiants, ils n'osaient plus vraiment s'aventurer à partir
loin de chez eux. Les gares étaient remplies de gens qui voyaient leur train annulé ;
dans les aéroports, alors qu'il n'y a pas eu de mouvement fort pour ces derniers
départs, les passagers restaient anxieux, persuadés qu'un mouvement de grève du
contrôle aérien de dernière minute pouvait se déclencher. Aussi, tous ceux qui ont pu
partir avant l'ont fait. Quelques hôteliers ont gardé leurs clients 1 ou 2 nuitées de
plus, ceux qui n'arrivaient pas à trouver une place dans le train et qui, surtout,
n'avaient pas d'impératifs de retour..., mais ils ne furent pas assez nombreux pour
compenser les pertes importantes qu'aura enregistrées le secteur du fait des mouvements
sociaux de ces derniers jours. Décidément, rien n'est fait pour soutenir l'activité
touristique : la grève des éboueurs sur Marseille prenait ces jours-ci des proportions
insupportables ; les restaurants du port, alors qu'il faisait 30 °C, ne pouvaient plus
servir en terrasse du fait des odeurs nauséabondes. "J'ai dû expliquer à des
touristes américains que d'habitude Marseille n'est pas dans cet état, qu'on y ramasse
les poubelles, et que là, c'est la grève", précise ce serveur marseillais
très énervé de la situation. "Ces Américains pensaient que notre ville était
toujours comme ça ! Bravo pour notre image, nous qui rêvons d'organiser l'America's Cup",
s'insurge-t-il.
Sur Paris, on fait grise mine aussi, même si les touristes ont fait leur apparition ces
dernières semaines. Le salon du Bourget, habituellement très porteur pour l'hôtellerie
parisienne, n'aura pas tenu ses promesses cette année. Les sociétés présentes en
majorité, n'ont pas envoyé leurs collaborateurs ni en temps, ni en nombre, comme elles
le faisaient habituellement. Perte sèche là encore pour l'hôtellerie en termes de
nuitées.
Hôteliers, restaurateurs, tous gèrent au mieux la situation, tous espèrent une reprise,
mais tous pestent de voir la situation s'enliser à l'heure où la reprise pourrait
s'annoncer. zzz20a
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L'Hôtellerie Restauration n° 2825 Hebdo 12 Juin 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE