du 19 juin 2003 |
ÉDITO |
C'est une
constante. Le garçon de café parisien est une espèce d'un genre très particulier...
Dès les premiers rayons de soleil, les trottoirs de la capitale sont parsemés de
terrasses, plus accueillantes les unes que les autres. Les cafetiers choisissent du
mobilier de plus en plus élégant, de plus en plus confortable.
Ils ont remisé les vieux parasols publicitaires qui, pourtant, leur permettaient de faire
de sérieuses économies, pour investir dans les modèles les plus design et les plus
chers. Les patrons de café savent aujourd'hui que la terrasse est un centre de profit
dont il faut tirer le meilleur parti...
Malheureusement, côté service, ils n'ont pas compris que, là aussi, il fallait
évoluer... On en arriverait presque à dire qu'aujourd'hui, la qualité du mobilier de
terrasse est inversement proportionnelle à la qualité... du service... Sur les terrasses
parisiennes, on croise des serveurs élégants qui savent parfaitement porter haut le
plateau, qui savent, sans regarder leurs clients, leur demander ce qu'ils ont choisi...
Mais toujours, le regard restera lointain. Ne comptez pas sur un sourire, sur un mot
d'explication, si vous prenez un tant soit peu de temps pour choisir, le serveur
s'impatientera et vous plantera là, la carte à la main, pour revenir un peu plus tard,
vous hélant d'un air cavalier "et maintenant ça y est, vous avez choisi ?".
Si un client a l'outrecuidance d'appeler le serveur qui n'est pas de son rang, il se verra
renvoyé dans ses cordes : "Je vous envoie quelqu'un", répondra le
serveur dérangé... Tout compte fait, il n'y a qu'au moment de sa pause ou de la fin du
service que, subitement, le serveur se précipitera sur ses clients... "Je dois
vous encaisser", expliquera-t-il... Et si le client, justement, désire une
consommation de plus, il ne manquera pas le merveilleux "je vous envoie quelqu'un"...
Quand on voit à quel prix sont facturées certaines consommations, on ne peut que tirer
la sonnette d'alarme... Cafetiers, vos terrasses sont merveilleuses, les fleurs y sont
fraîches, vos fauteuils confortables, mais vos serveurs vont finir par faire fuir vos
clients... Et vous ne comprendrez pas pourquoi... Pourtant, on vous aura prévenu...
PAF zzz80
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L'Hôtellerie Restauration n° 2826 Hebdo 19 Juin 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE