du 19 juin 2003 |
CONJONCTURE |
La baisse du nombre de visiteurs touche en premier lieu les établissements implantés hors de Cannes. Mais les tarifs pratiqués par les palaces cannois provoquent une migration d'une partie des festivaliers au profit des hôtels des environs.
Le festival de Cannes 2003 n'entrera pas dans
les annales pour les hôteliers azuréens. Si les grands établissements de la Croisette,
comme le Majestic ou le Martinez, font toujours le plein, la périphérie cannoise n'a pas
fait ses choux gras. Un phénomène en gestation depuis quelques années, mais aujourd'hui
particulièrement tangible. D'abord à cause de la baisse du nombre de festivaliers :
toutes les grosses sociétés hollywoodiennes, comme Warner et Paramount, ont répondu à
l'appel, mais en envoyant des délégations réduites à leur plus simple expression.
Intermedia, qui avait dépêché 25 représentants l'an dernier, n'en a envoyé que 6 pour
l'édition 2003 du festival. La firme américaine, pourtant productrice du film au budget
colossal Terminator 3, a drastiquement réduit son train de vie cannois en organisant une
réception avec 'seulement' une cinquantaine d'invités. Autre signe révélateur, les
journalistes se sont faits plus discrets. TF1 a envoyé 10 fois moins de personnes que
l'an dernier. Rémi Silva, directeur de RS prestige, société de services (limousine,
gardes du corps ou encore villas) n'éprouve aucune surprise : "Avant, la
population était multipliée par huit, et il fallait aller très loin pour se loger. Mais
Cannes est en train de perdre son excentricité et de se professionnaliser. Les soirées,
par exemple, sont moins nombreuses et finissent à minuit et demi. Spectateurs et
festivaliers sont beaucoup moins attirés qu'avant."
Les professionnels du cinéma ont également dû resserrer les cordons de la bourse face
aux coûts croissants que représentent une participation au festival. "Les
hôtels cannois imposent des séjours d'au moins une semaine à des prix exorbitants",
estime Catherine Jenoudet, directrice commerciale de l'hôtel 4 étoiles Ambassadeur à
Juan-les-Pins. Des tarifs acceptables pour les stars mais pas pour tous les festivaliers.
Aussi la baisse générale du nombre de visiteurs est partiellement compensée, pour les
établissements voisins, par le déplacement d'une partie de la clientèle hors des murs
de Cannes. "Les délégations envoient chez nous leur staff : gardes du corps,
coiffeurs... Ces clients effectuent des séjours brefs, 3 à 4 jours, et seulement durant
le premier week-end du festival", poursuit Catherine Jenoudet. "Ce
phénomène n'est pas négligeable."
Une saison incertaine
Pour la plupart des hôtels azuréens, le festival n'a cependant qu'un impact limité sur
leur activité. "On a atteint un taux d'occupation de plus de 95 % durant ces deux
semaines. Mais la majorité de nos clients sont des touristes qui n'ont rien à voir avec
le festival", explique Catherine Jenoudet. L'évolution actuelle du tourisme
inquiète davantage les hôteliers. "Il est de plus en plus dur de faire des
prévisions. Les clients peuvent réserver du jour au lendemain. En particulier pour le
tourisme de loisirs", poursuit-elle. "Je pense que les années fastes
sont derrière nous et que la crise est profonde." L'optimisme est cependant de
mise chez les professionnels azuréens qui comptent bien voir l'activité redémarrer dans
les semaines à venir après un premier semestre morose au cours duquel les
établissements de toutes catégories ont enregistré des baisses de fréquentation. zzz36v zzz70
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L'Hôtellerie Restauration n° 2826 Hebdo 19 Juin 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE