du 19 juin 2003 |
RESTAURATION |
Le Trophée Ruinart est né voilà 25 ans. Celui-ci a révélé de très grands talents comme Philippe Faure-Brac ou Eric Beaumard. Lundi, à Reims, c'est Pasquale Léonetti, Alsacien de cur, qui a été couronné. Retour sur événement.
Salve pétillante de la part des Alsaciens en l'honneur de Pasquale
Léonetti (au centre), qui remporte le 24e titre de Meilleur jeune sommelier de France.
Après une
demi-finale âprement disputée, "les résultats des épreuves écrites ont tous
été largement au-dessus de la moyenne", confie un juré sans en dévoiler plus.
Les organisateurs du Trophée Ruinart s'attendaient à une finale de très haut niveau.
Elle le fut. En marche vers le podium : Ludovic Bigel, sommelier-formateur à l'EMTH de
Béziers, représentant le val de Loire, Pasquale Léonetti, sommelier à l'Auberge de
l'Ill, à Illhaeusern, représentant l'Alsace, et Stéphane Riard, sommelier aux Loges de
l'Aubergade à Puymirol représentant le Lyonnais Rhône-Alpes. Lundi, face à un public
de professionnels, devant un jury présidé par Georges Pertuiset, président de l'Union
de la sommellerie française et emmené par Jean-Michel Deluc, Maître sommelier de
France, les 3 candidats allaient se frotter au direct. Aux épreuves en live. Première
étape : une conversation en anglais. "La pratique de l'anglais est aujourd'hui
primordiale si l'on veut exercer ce métier", souligne Jean-Michel Deluc. Suivent
le service d'une bouteille de champagne - attention au piège : même si la femme
commande, c'est elle qui doit être servie en premier -, une épreuve de décantation de 5
minutes, la correction d'une carte des vins. Eh oui, Châteauneuf-du-Pape prend bien un
accent circonflexe et Terrazas de Los Andes Cabernet Sauvignon 2000 n'est pas produit dans
la Maipo valley du Chili mais à Mendoza, en Argentine. Si moment fort il y a, c'est
l'accord des mets et des vins que le sommelier établit à partir d'un menu précis. Cette
fois-ci : Terrine glacée de concombres au raifort et quenelle de caviar sevruga, Foie de
veau entier rôti dans sa croûte de poivre noir et sa compote d'oignons doux, Brie de
Meaux, Soupe de fruits rouges au basilic. "C'est une épreuve toujours très
subjective, commente Jean-Michel Deluc. Chaque candidat y joue sa personnalité.
Elle rappelle aussi qu'il faut une réelle connivence entre le chef et le sommelier. Je
suis heureux de voir que les finalistes n'ont pas hésité à inclure des vins étrangers.
En matière de vin, la seule frontière qui existe, c'est celle entre les bons et les
mauvais vins." Timing suivant : la dégustation de deux vins (Château Lafon 2000
sémillon côtes de Duras et Château Pradeaux 1999 bandol au menu 2003), la dégustation
d'un vin effervescent (un Dom Ruinart rosé 90) et identification de 5 spiritueux. Bon
d'accord, ils ont eu du mal avec la liqueur de Drambuie. Question d'habitude sans doute.
Un sujet 'surprise' termine désormais chaque compétition. Au programme : argumenter sur
l'acquisition d'un vin proposé en primeur, dégusté de manière anonyme (un Château
Prieuré-Lichine 2002, Margaux). Trouver les mots justes, se placer dans des conditions de
gestion... Les 3 jeunes (25 ans chacun) du millésime 2003 du Trophée Ruinart ont su
faire. Lequel allait cependant se détacher et accéder sur la plus haute marche ? En tout
début d'après-midi, Roland de Calonne, président des Champagnes Ruinart, et Georges
Pertuiset levaient le voile. "Le vainqueur est Pasquale Léonetti."
Larmes d'émotion sur son visage. Cris de joie dans les rangs alsaciens. Pasquale
Léonetti fait partie de l'Association des sommeliers d'Alsace. Un grand moment aussi pour
Serge Dubs, leur président.
S. Soubes zzz14
Les 25 ans du trophée...
Contribuer à la meilleure connaissance des vins, telle était la motivation de la
Maison Ruinart qui lançait, à l'occasion de son 250e anniversaire, le trophée du
Meilleur jeune sommelier de France. 25 ans plus tard, quelque 9 000 sommeliers ont tenté
l'aventure en France.
Le concours existant aussi aujourd'hui en Europe, 3 000 sommeliers européens se sont
ajoutés à la liste. Sans oublier, depuis 1988, la mise en place du Trophée Ruinart du
Meilleur sommelier d'Europe. Depuis l'an dernier, pour des raisons d'organisation
évidentes (nombre de candidats, nombre de pays grandissants), les deux concours se
déroulent une année sur deux. Parmi les plus grands noms de la sommellerie ayant
remporté le titre de Meilleur jeune sommelier, Trophée Ruinart, citons : en 1982,
Christian Péchoutre (MOF en sommellerie depuis), en 1984, Philippe Faure-Brac (Meilleur
sommelier du monde), en 1987, Eric Beaumard (vice-champion du monde), en 1995, Franck
Thomas (qui représentera la France au prochain concours mondial)... Entre autres.
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L'Hôtellerie Restauration n° 2826 Hebdo 19 Juin 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE