du 3 juillet 2003 |
FORMATION |
n BILAN ET PERSPECTIVES DU FAFIH
Priorité à la formation des chefs d'entreprise
Michel Joly, directeur général du Fafih (OPCA de l'industrie hôtelière) tire son bilan 2002 et annonce ses perspectives d'avenir.
Propos recueillis par K. Kulawick
L'Hôtellerie : Quel est votre bilan pour
l'année 2002 ?
Michel Joly : Nous enregistrons une augmentation de
4,6 % des bénéficiaires de la formation par rapport à 2001. Nous avons traité plus de
31 000 demandes provenant des entreprises et financé la formation de 64 729
professionnels (contre 61 884 en 2001). Cela veut dire que plus d'un salarié sur 10 du
secteur est parti en formation sur les fonds de la profession. Nous avons collecté 66 Me
et, complétés par des fonds venus de l'Europe ou autres, réinvesti 73 millions pour
payer les formations. Un projet particulier a été initié pour La Réunion avec
l'ouverture d'une commission régionale paritaire pour accompagner le développement
touristique de l'île. Enfin, dans le même esprit, une 16e Commission régionale
paritaire formation/Industrie hôtelière (CRPF/IH) s'est constituée en Poitou-Charentes.
L'Hôtellerie : Quelles sont vos priorités pour
2003 ?
Michel Joly : Vu la conjoncture, nous allons 'mettre
le paquet' sur la formation des chefs d'entreprise et leur conjoint. Les 9/10e d'entre eux
n'ont pas eu de préparation à la gestion d'une entreprise ! Cette action a pour but de
doter ces professionnels des compétences minimales requises pour piloter leur affaire.
C'est du condensé, une série de formations courtes de 2 à 3 jours où l'on aborde 5 à
6 points forts. Les formations à la création/reprise d'entreprise jusqu'à présent
proposées étaient peu utilisées, trop longues, donc peu adaptées aux responsables
hôteliers et restaurateurs qui travaillent quotidiennement. Cette nouvelle formation vise
l'essentiel des 175 000 chefs d'entreprise du secteur et leur permettra une analyse
globale de la conduite de l'entreprise, une meilleure gestion des périodes de crise. Y
seront abordés la gestion-comptabilité-finances, la gestion du personnel et du
patrimoine, la réglementation et le juridique, le commercial-marketing et la
communication, notamment le ciblage de clientèles pour améliorer l'offre après le
démarrage de l'entreprise. Dès la rentrée, de nouvelles conditions de prise en charge
des formations à l'hygiène en restauration (8 heures minimales hors de l'entreprise),
seront mises en place afin d'éviter à l'employeur d'avoir à payer cette formation
obligatoire de ses salariés sur les fonds propres de l'entreprise. Nous amorçons
également la mobilisation de la profession autour d'une campagne nationale de promotion
'Une formation pour un emploi'.
L'Hôtellerie : Et à plus long terme ?
Michel Joly : Dans le cadre de l'alternance, les
contrats de qualification, d'adaptation et d'orientation vont disparaître et seront
remplacés par un contrat de professionnalisation ouvert à un public plus large. Il y
aura donc une seule formule de contrat à vocation qualifiante pour les jeunes, les
demandeurs d'emploi adultes et les salariés confrontés aux mutations du secteur. Dans le
cadre des nouvelles mesures de décentralisation, un rééquilibrage de la gestion de la
formation donnera plus de poids aux élus des conseils régionaux. Place aussi à une
augmentation probable de la contribution obligatoire au financement de la formation pour
les entreprises de moins de 10 salariés qui passeraient de 0,25 % à 0,40 % de la masse
salariale. Cela concernera environ 100 000 entreprises de la branche en France. Avec 7 Me
supplémentaires, cela devrait permettre de mieux répondre aux besoins de
perfectionnement des professionnels de ces petits établissements.
L'Hôtellerie : Vous êtes optimiste pour
l'avenir ?
Michel Joly : Ce secteur est en perpétuelle expansion
: il y a eu plus de 18 000 emplois créés au terme de l'année 2000, et 23 000 nouveaux
emplois fin 2001. Il faut compter en tout, entre le remplacement des départs et les
créations de poste, le recrutement de 50 à 70 000 nouveaux salariés par an... que
trouve la profession, non sans peine! Comment, chaque année, rechercher et intégrer des
effectifs aussi importants sans éprouver des difficultés ? Elles sont un peu moins
ressenties en ce moment, la morosité actuelle donnant un temps de répit ! Mais dans
quelques mois, les problèmes se représenteront avec une reprise de l'activité qui se
sera fait attendre...
Web : www.fafih.com zzz74v
Michel Joly : "Cette action a pour but de doter ces professionnels
des compétences minimales requises pour piloter leur affaire."
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L'Hôtellerie Restauration n° 2828 Hebdo 3 Juillet 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE