du 10 juillet 2003 |
CAFÉS |
Pour avoir refusé de servir de la bière à des personnes manifestement ivres, Yannick Emeriau a été agressé. Il a décidé de porter plainte. De son côté, la CPIH s'est aussi portée partie civile. Au terme de l'audience, qui s'est déroulée mardi 1er juillet à Angers, le parquet a réclamé contre les prévenus 3 ans d'interdiction d'entrer dans un débit de boissons. Jugement rendu le 10 juillet.
Sur les
marches du palais de justice d'Angers, Yannick Emeriau, aux côtés de cafetiers et de
responsables de la CPIH, dont le président Jean-François Girault.
Le
16 mars dernier, Yannick Emeriau, patron d'un café situé dans la commune Les Ponts-
de-Ce, dans le Maine-et-Loire, refuse de servir de la bière à des individus qui sont
entrés chez lui dans un état d'ivresse manifeste. Les trois hommes, agacés par ce
refus, lancent une chaise contre le bar et mettent le cafetier à terre alors qu'il tente
de les faire sortir. Coups de pied, lunettes brisées. Yannick Emeriau est brutalisé sous
les yeux de son épouse, impuissante. L'arrivée impromptue d'une autre personne, mais
surtout son réflexe à crier que la police approchait, fait fuir les "pochetrons",
comme les surnommera le substitut du procureur, lors de leur comparution, mardi 1er
juillet, devant le tribunal correctionnel d'Angers. Yannick Emeriau a en effet porté
plainte, soutenu dans sa démarche par la Confédération professionnelle indépendante de
l'hôtellerie, à laquelle il adhère. "Non, ce n'est pas normal que des
professionnels soient agressés parce qu'ils font correctement leur travail",
s'insurgeait Alain Ménard, président des cafetiers de la CPIH 49, peu avant l'audience. "Nous
exerçons une profession difficile, qui croule sous les responsabilités. En face, la
clientèle ne doit pas avoir tous les droits et certainement pas celui de frapper. Si nous
sommes ici autour de Yannick Emeriau, c'est pour que les cafetiers puissent exercer leur
métier sereinement", a-t-il ajouté. Plusieurs débitants, le président
départemental du Maine-et-Loire, Robert Touchet, et le président national de la centrale
syndicale, Jean-François Girault, entouraient Yannick Emeriau. "Il ne s'agit pas
de faire du bruit histoire de faire du bruit" mais d'un "appel à
l'aide", a expliqué ce dernier. "La profession est vite accusée alors
qu'elle doit faire face à de nombreuses responsabilités. Ce professionnel n'a fait que
mettre en application ce que la loi lui impose. Nous ne pouvons pas accepter qu'il subisse
des préjudices dans ce cas." Le substitut du procureur a réclamé, à
l'encontre des clients indélicats, une interdiction d'entrer dans un débit de boissons
de 3 ans, et ce, sur l'ensemble du territoire. Sera-t-il suivi ? Quelle que soit la
décision du juge, dont le verdict tombera le 10 juillet, ce procès est la première
pierre d'un édifice nécessaire. Comme l'a souligné Maître Philippe Tuffreau, avocat de
la victime et de la CPIH, la "pertinence" du réquisitoire et le principe
même du procès peuvent aider à l'instauration d'un cadre en faveur du secteur. Une fois
n'est pas coutume.
S. Soubes zzz26v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2829 Hebdo 10 Juillet 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE