du 10 juillet 2003 |
VIE PROFESSIONNELLE |
n HÔTELIERS ET TAXIS NIÇOIS
Les présidents Michel Tschann, pour le Syndicat des hôteliers de Nice-Côte d'Azur, et Jean-Paul Salla, pour la chambre syndicale des Maîtres cochers et taxis de la ville de Nice, viennent de signer une charte de qualité.
© Phovoir
Après une période difficile pendant laquelle les critiques
avaient pris le dessus sur le dialogue, cette signature devrait marquer le début d'un
rapprochement entre deux professions essentielles pour le tourisme azuréen. Il était
temps que le calme revienne entre les deux syndicats professionnels représentant les
hôteliers et les taxis, et que la concertation remplace les remontrances. Les deux
professions ont "tout mis sur la table" après quelques excès verbaux et
des actions plus musclées avec, à la clé, une opération boycott de l'hôtel du
président des hôteliers de Nice-Côte d'Azur par certains taxis. Pour bien comprendre
cette escalade, l'inventaire des principaux reproches respectifs apparaît nécessaire.
Les hôteliers ont mis en avant l'augmentation du nombre de réclamations déposées par
leurs propres clients à l'encontre des taxis : des prix supérieurs à ceux affichés sur
les compteurs, des faux reçus, des majorations illégales, des refus de charger pour de
courtes distances, un service parfois bâclé... Pour les hôteliers : "Leurs
clients font trop souvent l'amalgame, critiquent la destination, et certains vont même
jusqu'à affirmer qu'ils ne remettront plus les pieds sur la Côte d'Azur."
De plus, il faut constater que "lorsque le client se rend compte des problèmes,
le taxi est déjà parti. Aussi est-il impossible de relever la plaque d'immatriculation
ou le numéro d'identification nécessaires pour effectuer une réclamation officielle
auprès des services compétents". Les taxis de leur côté ont rejeté ces
accusations dans leur ensemble en affirmant que "dans toute profession, il peut
exister des dérives mais ils sont les premiers à prendre leurs responsabilités. Les
hôteliers devraient faire également le ménage dans leur profession, et de plus, ils
font de plus en plus souvent appel à d'autres entreprises de transports contre la
volonté des clients avec un système de commissionnement." Et pour compliquer le
tout, la presse locale s'est fait l'écho de contrôles ponctuels effectués par les
services de l'Etat à l'encontre de taxis pendant leur course révélant un taux
d'infractions assez significatif. Une épreuve de force voit même le jour entre la
préfecture des Alpes-Maritimes et les chauffeurs de taxi sur une révision tarifaire :
les taxis en colère entament alors une grève avant d'accepter une négociation.
Ménage à trois difficile
La polémique a repris de plus belle. Les hôteliers estimant que "certaines
pratiques condamnables se sont généralisées" et les taxis affirmant que "les
problèmes sont tout à fait marginaux et ne doivent pas masquer la lutte nécessaire
contre la concurrence déloyale dont ils sont victimes". La signature de la
charte de qualité vivement souhaitée par tous les intervenants est vite apparue comme
salutaire. L'opinion des personnes présentes à la signature de la charte de qualité
montre la place essentielle des hôteliers dans la chaîne touristique. Ils investissent
beaucoup pour attirer les touristes dans leurs établissements, pour les recevoir dans les
meilleures conditions possibles, pour les fidéliser, et bien évidemment, gérer toutes
les réclamations des clients, y compris celles qui ne relèvent pas de leur compétence.
Les taxis niçois ont également investi pour acquérir des véhicules de qualité. Ils
reçoivent également les doléances des clients, ce qui leur permet d'observer certaines
réactions chez les hôteliers au moment où ils déposent leurs clients. Ils mettent en
avant les difficultés de leur métier soulignées par Georges Poli, président de la
chambre de métiers des Alpes-Maritimes, et restent très vigilants sur le développement
de la concurrence des grandes remises et autres transporteurs. Jean Guillon, président du
palais des congrès Nice Acropolis, est également intervenu pour proposer un avenant à
la charte de qualité dans le domaine particulier qu'est celui des congrès. Au-delà du
contenu de la charte elle-même, qui peut apparaître minimaliste, c'est une nouvelle
période plus sereine qui devrait s'ouvrir pour les deux professions. Les présidents
Michel Tschann et Jean-Paul Salla ont décidé de se rencontrer en septembre prochain afin
de débattre à nouveau des problèmes et proposer de nouvelles solutions.On croise les
doigts !
C. Roussel zzz36v
Une charte de qualitéLes taxis des Alpes-Maritimes s'engagent à : |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2829 Hebdo 10 Juillet 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE