du 28 Août 2003 |
CAFÉS |
n DROIT DE TERRASSE À DUNKERQUE (59)
Depuis la seconde semaine de juin, la plage nordiste a connu sa plus longue série de beaux jours depuis des décennies.
À Dunkerque,
commence la dernière longue plage française avant la frontière belge. Elle s'étend sur
une vingtaine de kilomètres de Malo-les-Bains (la partie balnéaire de la commune de
Dunkerque) à Bray-Dunes. 2 mois avec à peine 5 ou 6 jours gris, et une réelle chaleur
estivale. La digue est bondée tous les week-ends et assez bien remplie en semaine depuis
juillet. Les 30 à 40 affaires saisonnières de la côte ont déjà sauvé au moins la
moitié d'une saison que la morosité économique annonçait triste. Une aubaine aussi
pour la mairie qui avait risqué une forte augmentation de prix des terrasses. "Les
prix restent modérés, parmi les plus bas de France", souligne Danièle Thinon,
maire délégué à Malo, mais le saut a été vigoureux : de 14 à 25 e par mètre carré
et par an sur la digue de mer pour la partie la plus proche de la plage. Un débordement
de 3 mètres est autorisé sans supplément si les riverains ne s'y opposent pas.
Au-delà, le tarif passe à 200 e. La mairie affirme contrôler tous les jours. Pour la
partie 'intérieure' (contre le bâtiment) de la terrasse, le prix est encore limité à
13,75 e/m2/an, avec aussi un débordement sans frais à 3 mètres, et un surcoût de 100 e
au-delà. Les meilleures affaires de la digue, celles qui investissent davantage,
notamment en mobilier de terrasses, ne craignent pas ces augmentations, largement
absorbées en quelques jours d'exploitation.
Ce n'est pas le seul point sur lequel les professionnels sont tant soit peu bousculés par
leurs élus. La ville avance à présent sans hésiter vers la piétonnisation de la
digue. Elle est pour le moment saisonnière. Elle sera dans quelques années permanente.
Les professionnels les plus liés au temps sont les plus réticents, arguant de la paresse
des clients, qui vont jusqu'à acheter une gaufre ou une glace, s'il pleut, sans vouloir
sortir de leur voiture. Mais à juger du dynamisme commercial intense de la côte belge
toute proche, à 80 % piétonne, l'argument paraît sans avenir. Troisième élément
bouleversant, la digue sera restructurée d'ici à 2005 par la construction à l'ouest du
nouveau Kursaal, l'ensemble congrès-exposition-salle de spectacle de la ville. A plus
long terme, la digue elle-même sera sans doute remodelée. Les étudiants en architecture
de Lille en ont fait l'un de leurs objets de recherche préférés. La réponse à ces
changements est peut-être apportée par le concept des 'quatre saisons' inventé par le
maire du Touquet (62), Léonce Deprez. Pour Luc Bantegnie, président de l'association de
professionnels Dig'anim, patron de la Taverne Saint-Luc et du Luciano, et pour son ami
Jean-Paul Sappen, patron du Roi de la Moule, la solution est de créer une restauration
tous temps, pour l'hiver comme l'été, en se démarquant de la concurrence. Le prix moyen
s'élève avec la qualité. Si la clientèle se déplace pour la qualité de l'affaire,
les changements en cours ne peuvent que la valoriser. Ces entreprises qui travaillent sous
la pluie sont d'ailleurs celles qui investissent aussi le mieux dans les terrasses et
profitent le plus du soleil.
A. Simoneau zzz70 zzz22v
Article précédent - Article suivant
Vos réactions : cliquez sur le Forum des Blogs des Experts
Rechercher un article : Cliquez ici
L'Hôtellerie Restauration n° 2836 Hebdo 28 Août 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE