du 23 octobre 2003 |
SOCIAL |
La menace planait depuis quelque temps, mais depuis la dernière mixte paritaire du 14 octobre, c'est chose faite : les négociations entre syndicats patronaux et syndicats de salariés sont rompues. Un constat d'échec où chacun des partenaires impute la responsabilité de la rupture à l'autre partie. Explications.
C'est
d'une seule voix que les 5 organisations patronales ont répondu à cette suspension des
négociations mardi 14 octobre dernier en déclarant : "Après une réduction
hebdomadaire du temps de travail de 4 heures *, effective au 1er janvier 2004, l'ensemble
des organisations patronales de l'industrie hôtelière (Umih dont GNC, Synhorcat, Fagiht
et CPIH) est prêt, dans le cadre d'un accord global, à faire bénéficier 600 000
salariés du secteur des hôtels-cafés-restaurants, notamment d'une semaine de repos
conventionnel supplémentaire, d'un accord de prévoyance et de l'adaptation de la grille
des salaires au marché du travail. La position de refus des organisations syndicales du
collège salarié telle qu'elle est apparue aujourd'hui lors de la commission mixte
paritaire nationale, et si elle se maintenait, empêcherait demain les salariés du
secteur des hôtels-cafés-restaurants de bénéficier de ces avancées. L'ensemble des
organisations patronales réaffirme sa volonté d'aboutir à un accord tant attendu par
les salariés de la branche.
* 90 % des entreprises du secteur sont aujourd'hui à 41 heures hebdomadaires. Elles
sont passées de 43 à 41 heures au 1er janvier 2002 et doivent toutes passer à 39 heures
au 1er janvier 2004 conformément au décret du 24 décembre 2002."
Coresponsabilité du gouvernement
La réponse des syndicats salariés ne s'est pas faite attendre : "On ne pouvait
continuer à laisser croire au gouvernement et à l'opinion publique qu'il y avait des
négociations qui avançaient alors que c'est faux. Les syndicats patronaux préfèrent
avoir une action de lobbying auprès du gouvernement plutôt que de négocier
véritablement avec les partenaires sociaux." La CFDT, signataire du précédent
accord de RTT annulé par le Conseil d'Etat, à la demande de l'Umih et de FO, estime
même que "le gouvernement est coresponsable de cette situation et on va lui
demander des comptes." Tous les syndicats de salariés sont unanimes pour estimer
"qu'il s'agit du plus mauvais projet qui nous a été présenté. On nous demande
de négocier des contreparties à une durée de travail à 39 heures qui est déjà
acquise pour les employeurs, puisqu'elles s'appliqueront pour tous à compter du 1er
janvier 2004. La profession ne pourra pas devenir attractive avec un accord au rabais.
Quand l'accord pose en condition d'avoir un an d'ancienneté pour bénéficier des jours
conventionnels, cela veut dire que dans cette branche d'activité où le turn-over est
très important, les trois quarts des salariés ne pourront pas en bénéficier."
Les organisations syndicales dénoncent aussi ce qu'ils considèrent comme du chantage de
la part du collège patronal qui souhaite lier la signature d'un accord de prévoyance à
celle de la RTT. "L'année dernière a été mis en place un groupe de travail sur
la prévoyance, quand celui-ci a été pratiquement finalisé, les employeurs nous ont
soumis sa signature à la condition de signer un accord RTT, alors que cet accord sur la
prévoyance aurait dû être négocié dans les 6 mois de la signature de la convention
collective en 1997. Ils nous proposent de signer tout de suite un minimum légal de 0,20 %
alors qu'on était parvenu à un accord sur la base de 0,60 %."
La prochaine mixte paritaire du 12 novembre n'a pas été annulée...
P. Carbillet zzz60t
Les grandes lignes de la proposition patronale< Durée du travail
< Heures supplémentaires
< Contingent d'heures
supplémentaires < Habillage, déshabillage
< Jours conventionnels
Ne peuvent bénéficier de ces jours : < Jours fériés < Temps partiel < Cadres < Travail de nuit |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2844 Hebdo 23 octobre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE