du 23 octobre 2003 |
ENTREPRISE |
A l'appel des syndicats FO, CGT et CFDT, une partie du personnel est en grève depuis le 15 octobre dernier. Syndicats et direction campent sur leurs positions.
Mardi 21 octobre, 10 heures du matin, 7e jour
de grève au Méridien Montparnasse. Une cinquantaine de salariés occupe le hall de
l'hôtel parisien devant des clients désabusés. Les revendications fusent de toute part
à travers des haut-parleurs puissants. "Non à l'exploitation des salariés...
Salariés Méridien en colère..." Le tout au rythme des tambourins et autres
bouteilles plastique entrechoquées.
A l'appel des syndicats FO, CGT et CFDT, une partie du personnel de l'établissement
parisien (150 selon les estimations des organisations syndicales, entre 50 et 75 personnes
d'après la direction) a entamé depuis le 15 octobre dernier un mouvement de grève
illimité. De toutes les doléances exprimées, la principale porte sur le non-paiement
d'une prime d'intéressement au terme du dernier exercice. "Nous n'avons pas
touché de prime d'intéressement cette année alors que l'hôtel a dégagé des
bénéfices. Nos collègues du Méridien Etoile, qui effectuent le même travail, l'ont,
eux, perçue", déclare Moujahid Shah, délégué FO. Et de poursuivre : "Par
conséquent, nous réclamons une prime exceptionnelle de 1 000 e par personne au
titre de l'intéressement, ainsi qu'une augmentation de 5 % pour les salaires inférieurs
à 1 500 e et de 3 % pour ceux allant jusqu'à 2 000 e."
De son côté, la direction affiche clairement ses positions. Pour commencer, elle
rappelle que les deux unités Le Méridien implantées dans la capitale ne sont en aucun
point comparables tant au niveau des statuts juridiques qu'au niveau des accords
d'entreprise internes.
Seuil de déclenchement
Daniel Boudet, directeur du Méridien Montparnasse, s'explique très clairement sur le
non-versement de la prime d'intéressement. "Compte tenu de la baisse sensible de
l'activité enregistrée au cours des derniers mois, le seuil de déclenchement de cette
prime, calculé notamment sur la marge brute, n'a pas été atteint. Voilà la raison pour
laquelle nous n'avons pas pu la verser à nos salariés", résume-t-il en
substance. Fixée à 32 Me, la marge brute de l'exercice 2002-2003 s'est élevée à 30,72
Me pour un chiffre d'affaires de 51,676 Me.
Reconnaissant toutefois les efforts soutenus de son équipe afin d'augmenter la
satisfaction de la clientèle et la gestion quotidienne de l'entreprise, Daniel Boudet a
dernièrement décidé d'accorder une prime exceptionnelle de 400 e à chacun des
employés. Une somme qui n'a certes rien de similaire à celle versée au titre de
l'intéressement sur les deux premières années de la mise en application de l'accord
triennal (équivalente à un 14e mois), mais qui a tout de même le mérite d'exister. Il
n'empêche que mardi dernier, la situation ne semblait guère s'améliorer. Après avoir
pris connaissance de la plateforme de doléances des organisations syndicales, la
direction s'est déclarée prête à ouvrir des négociations, à condition que le
mouvement de grève cesse immédiatement. Mais dans le camp des grévistes, on entend
poursuivre le mouvement. Mieux ! Plusieurs clients étant délogés vers Le Méridien
Etoile ou encore vers le Concorde Lafayette, les syndicats envisagent de faire appel à
leurs collègues dans les établissements concernés. Un grand rassemblement unitaire se
préparerait devant Le Méridien Montparnasse d'ici la fin de la semaine.
C. Cosson zzz16
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L'Hôtellerie Restauration n° 2844 Hebdo 23 octobre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE