du 27 novembre 2003 |
ACTUALITÉ JURIDIQUE |
< MANS JACOBSON, ADMINISTRATEUR DU FIPOL :
L'Hôtellerie : Parmi les demandes d'indemnisation que le Fipol
a reçu suite au naufrage de l'Erika survenu le 12 décembre 1999, quelle est la
proportion des demandes effectuées par les professionnels du tourisme ?
Måns Jacobson, administrateur du Fipol : Mi-novembre
2003, on comptait 6 828 demandes d'indemnisation individuelles, dont 3 589 touchant au
secteur du tourisme, ce qui représente à peu près 60 % des demandes.
L'Hôtellerie : Quels sont les professionnels du
tourisme ayant fait des demandes d'indemnisation ?
Måns Jacobson : Il s'agit en grande majorité
d'hôtels, de restaurants, de bars, de campings, de gîtes, mais également d'activités
plus culturelles comme les aquariums.
L'Hôtellerie : Ces professionnels sont-ils
indemnisés aujourd'hui ?
Måns Jacobson : Oui, pour la grande majorité. En
effet, en ce qui concerne la catastrophe de l'Erika, près de 95 % des demandes
d'indemnisation ont été traitées. En outre, depuis avril 2003, les victimes peuvent
recevoir 100 % du montant de l'indemnisation qui leur est due.
L'Hôtellerie : Qu'en est-il pour les victimes
de la catastrophe du Prestige dont le naufrage a eu lieu le 13 novembre 2002 ?
Måns Jacobson : S'agissant du prestige, nous avons
reçu à l'heure actuelle très peu de demandes puisqu'elles s'élèvent seulement à 18
dans le secteur du tourisme. Cela ne signifie pas qu'il n'y a pas de victimes, mais qu'il
est peut-être trop tôt pour ces professionnels pour savoir si leur activité économique
a souffert de la pollution engendrée par le Prestige. Il est vrai qu'il est difficile
d'évaluer l'impact de la pollution sur leur activité. Les victimes ne savent pas
forcément sur quels éléments se baser pour apprécier s'il y a eu un impact, et si oui,
dans quelle proportion. Cela est particulièrement vrai dans le secteur du tourisme, car
il s'agit d'un secteur sujet à l'influence de nombreux autres facteurs extérieurs comme
le climat, des événements internationaux (la guerre en Irak par exemple), les 35
heures... Il est donc difficile, dans l'évolution d'une activité économique d'un
hôtelier ou d'un restaurateur, de faire la part de ce qui est lié au naufrage du
Prestige et de ce qui ne l'est pas. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle, si une
demande est jugée recevable par notre organisation, nous envoyons un expert sur place. Le
rôle de ce dernier sera de dialoguer avec la victime afin d'avoir une vision concrète et
objective de sa situation. Le déplacement d'un expert est pour nous quelque chose
d'important ; cela contribue à une équité plus poussée.
L'Hôtellerie : Arrive-t-il que des victimes ne
soient pas d'accord avec l'évaluation de leur préjudice par le Fipol ?
Måns Jacobson : Oui. Dans ce cas, ces victimes ne
doivent pas hésiter à nous transmettre des éléments complémentaires pour soutenir
leur demande car nous en tiendront compte. Les victimes doivent nous fournir le plus
d'éléments possible, et des
éléments qui sont propres à leur activité. Elles ne doivent pas hésiter à discuter
avec nous. Il faut bien comprendre que notre objectif n'est pas de minimiser les
paiements, mais de remettre les victimes dans la même situation financière que celle
dans laquelle elles se trouvaient avant le naufrage du Prestige. D'où l'importance de
bien remplir le formulaire de demande d'indemnisation. Il peut également être utile aux
professionnels du tourisme concernés par le naufrage du Prestige de retirer un exemplaire
de ce formulaire dès maintenant. Cela leur permettra de connaître dès à présent les
éléments et documents nécessaires à l'étude de leur dossier.
T. Beausseron zzz66a
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L'Hôtellerie Restauration n° 2849 Hebdo 27 novembre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE