du 4 décembre 2003 |
VOUS RÉAGISSEZ |
Ce fameux
vendredi 26 septembre au soir, installé, bien calé sur mon canapé, je suis heureux car
je vais voir une émission de télévision qui s'appelle Oui Chef et qui se
déroule dans la grande école Jean Drouant de la rue Médéric à Paris. Participent à
cette émission, des élèves de BTS, des professeurs techniques et le proviseur. Pour
moi, les élèves de BTS sont normalement triés sur le volet, ils sont les meilleurs, les
plus motivés.
Mais aux premières images, on commence par voir un grand 'dadais' vautré sur sa
chaise en pleine crise de rire, n'écoutant pas son professeur, avec lequel d'ailleurs un
autre élève règle ses comptes. Pendant ce temps, un troisième élève s'exprime avec
un langage digne de la plus sombre des banlieues.
Par contre, pour les pourboires, les élèves ont bien compris le système, et pour boire
le champagne au vestiaire, pas de problème non plus. Je commence à m'inquiéter : que se
passe-t-il à Médéric ? Nous étions habitués à mieux. Je suis toujours sur mon
canapé, de plus en plus éberlué, les yeux grands ouverts ; décidément, j'assiste à
un grand spectacle. Il ne faut surtout pas que je m'endorme, car ce serait dommage, et je
ne suis qu'au début de mes surprises.
On passe enfin sur le terrain, dans le restaurant d'application. Un élève fait la
découpe d'un canard, à côté de l'élève, un professeur lui explique les gestes à
effectuer. Tout à coup, j'entends le professeur dire à l'élève qui
se bat avec son canard : "Le lapin, il faut le couper comme ça !" Dans
ma tête, je me dis, "tu as dû t'endormir, ils sont passés à une autre
découpe", eh bien non...
Le professeur, qui, je pense, est certifié puisque ce sont des élèves de BTS, confond
canard et lapin. Je m'inquiète. L'exercice mériterait un peu plus de sérieux de la part
de l'enseignant. Le professeur n'a semble-t-il pas un vécu professionnel très riche...
Dommage.
Autre séquence autour d'une table dont l'acteur principal est le proviseur. Le service
du vin effectué par un élève qui tache la nappe. C'est là où le proviseur entre en
scène et se pique de lui donner une leçon... Encore aurait-il fallu qu'il ne raconte pas
de stupidité, lui montrant comment on doit tenir la bouteille. Il a tout faux, et ses
explications sont plus que vaseuses quand il affirme que si ce vin était un Château
Pétrus, le client aurait découpé la nappe pour récupérer les gouttes... Mais enfin,
Monsieur le proviseur, vous devriez savoir que les élèves sont à l'école pour
apprendre et que ce genre d'incident peut arriver. C'est la raison pour laquelle il y a un
professeur qui, lui, devrait être un vrai professionnel pour reprendre l'erreur de
l'élève (entre quatre yeux et loin des clients).
Cela s'appelle tout simplement de la diplomatie, de la pédagogie ou encore de la
modestie. Je me suis mis à penser à tous les anciens élèves, professeurs et proviseurs
de cet établissement, qui étaient la fierté des écoles hôtelières. Que peuvent-ils
ressentir en voyant ce triste spectacle qui vient de se dérouler devant eux, et que vont
penser les étrangers si ce documentaire passe sur TV5 ?
D.M. zzz68v
Une boule de glace qui passe malJe souhaiterais porter à votre connaissance le comportement quelque peu anormal
d'un restaurateur à Charly-sur-Marne dans l'Aisne. Voici les faits : Dimanche 31
août dernier, je suis allée avec une amie dans ce restaurant qui nous avait été
indiqué précédemment. Nous avons choisi le menu à 25 e qui comportait une
entrée, un plat, un fromage et un dessert. |
Je recherche désespérément un emploi de barmaid déclaré sur Marseille.
Malheureusement, je ne trouve que du travail non déclaré ! Hier, j'ai enfin découvert
la perle rare à Marseille. Mais voilà, je vais travailler 50 heures par semaine payées
39 heures. Comment peut-on se taire sur la réalité du travail dans les CHR en France !
Certains employeurs - et ils sont nombreux ici - font leur fortune ! Ils dupent l'Etat et
les salariés ! Même ceux qui en ont les moyens paient au Smic des salariés qui ont un
ou plusieurs diplômes en poche parlant plusieurs langues. Je suis outrée de constater
que toutes ces organisations - associations, TPE, PME, presse... - ne dénoncent pas nos
salaires inhumains et le manque de considération du personnel des CHR.
(K.TY sur le Forum de L'Hôtellerie) zzz22v zzz26v
J'apprécie la bonne cuisine ainsi que les restaurants depuis ma plus tendre
enfance. Pour moi, la cuisine, c'est - ainsi que le disait ma grand-mère - du temps, de
l'amour et de bons produits.
Or, en parlant de produits, je suis navré lorsque je lis dans vos colonnes ou dans
celles d'autres revues professionnelles de publicité ou publi-reportage mettant en
exergue des cuisiniers reconnus par le guide Michelin (étoilés ou bibs gourmands
notamment), qui nous vantent les fonds en poudre, les fonds industriels semi-liquides ou
telle crème liquide industrielle...
Si un cuisinier étoilé Michelin n'est plus capable de faire un fond ou un
fumet, base de la bonne et vraie cuisine pour régaler ses clients, il lui faut, me
semble-t-il, changer d'orientation professionnelle.
J'entends ici : "Ah, mais les normes, la RTT..." Non, ce n'est pas
vrai, et vous le savez bien. Face à cette vision grisâtre, et un brin tristounette, je
souhaiterais conclure par la vision du retour de Rungis, d'un ami cuisinier étoilé Michelin
qui, lui, n'achète que du beau et du bon pour le régal de ses clients, mais aussi pour
la motivation professionnelle de son équipe. Vive le bon goût français, se plaisait à
clamer le regretté Bernard Loiseau. Encore faut-il continuer à l'entretenir, sans tomber
dans une navrante facilité.
G.P. de Gron zzz22v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2850 Hebdo 4 décembre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE