du 11 décembre 2003 |
ENTREPRISE |
< DÉVELOPPEMENT HÔTELIER
D'avril à octobre, le palais des congrès estime manquer de structures d'hébergement pour se développer. Les hôteliers qui, l'hiver, tournent avec un TO de 40 %, voient d'un mauvais il une augmentation de la capacité hôtelière.
Arles joue de sa situation géographique privilégiée, aux portes de la Camargue, de son fort ensoleillement et de ses monuments classés au patrimoine mondial pour attirer congressistes et touristes. La ville antique est aussi le théâtre d'une insatisfaction sourde et persistante des professionnels du tourisme. Les uns trouvent le nombre de chambres insuffisant, les autres pointent du doigt le manque de dynamisme d'un palais des congrès qui devrait, selon eux, organiser plus de manifestations. Le directeur du palais des congrès ne se sent pas pour autant mis en accusation. "Sur une saison complète, en moyenne, le palais accueille 300 congressistes sur une dizaine de manifestations et des séminaires, soit 3 000 congressistes et 4 000 personnes en séminaires professionnels", explique Christian Eyraud, à la tête de cette structure de 450 places et 3 000 m2 de surface d'exposition. La manifestation Provence Prestige en novembre, qu'il organise depuis 9 ans, attire dans la ville 26 000 personnes, le Salon des Antiquaires au début de l'automne 9 000 personnes, et Esprit Jardins sur l'habitat extérieur 6 000 autres. "Il faut aussi ajouter le logement des exposants, souvent sur 10 jours. En avril, mai et juin, je manque de chambres. En septembre et octobre aussi." Et de citer la manifestation qu'il a dû annuler en 2002, ne disposant plus que de 15 places libres en hébergement 3 étoiles pour 180 packs demandés. Arles (50 000 habitants, 30 000 intra-muros et 20 000 en agglomération) compte 80 chambres 4 étoiles sur 2 hôtels et 844 chambres 3 étoiles.
Parc hôtelier
= 1 839 chambres
= 2 établissements 4 étoiles (80
chambres)
= 11 établissements 3 étoiles (844
chambres, dont Maeva de Pierre & Vacances à 350 chambres)
= 28 établissements 2 étoiles (764
chambres)
= 5 établissements 1 étoile (69 chambres)
= 2 tourisme sans étoile (82 chambres)
Source : CDT, CDC 13
Haro sur de nouvelles structures d'hébergement
"Je ne pense pas qu'il faille augmenter le nombre d'hôtels sur la ville, une
cinquantaine et une quinzaine en agglomération proche, commente Frank Bohbot,
directeur du 3 étoiles Atrium de 91 chambres. En cumul de janvier à fin septembre,
nous sommes tous en recul de 5 % en chiffre d'affaires après 4 ou 5 belles années."
Il argumente sur du structurel, les données historiques de son hôtel et de ses
confrères. "Depuis des années, le TO sur Arles s'établit à 60 % en base
annuelle et à 40 % l'hiver, la saison étant très marquée." Et de citer la
valeur ajoutée de la ville : ses 7 monuments inscrits au patrimoine mondial de
l'humanité par l'Unesco, l'attrait de la Camargue, sa position pour rayonner entre Nîmes
et Avignon, dont la gare TGV n'est qu'à 10 minutes en voiture du centre. Mais, selon lui,
l'implantation de gros porteurs semble difficile. Il s'appuie sur l'exemple d'un ancien
Primhôtel de 140 chambres, devenu un Mercure de 80 chambres et un Etap Hotel de 40
chambres. Frank Bohbot voit la solution davantage dans des extensions raisonnées
d'établissements existants et l'utilisation des hôtels alentour. "La féria, à
Pâques pendant 4 jours, est la plus grosse manifestation du pays d'Arles. Elle remplit
les 65 hôtels et même ceux de Nîmes, qui n'est qu'à 10 minutes." Les 2 plus
importants 3 étoiles, le Mercure et l'Atrium, offrent au mieux 100 chambres chacun. Une
taille qui handicape, selon Christian Eyraud, le développement des congrès. "Parfois,
200 ou 400 congressistes ne veulent pas être séparés. Quant à la mise en place de
systèmes de cars, elle a des avantages mais grève les budgets."
Un travail de concert
De l'avis général, les 4 étoiles ne sont pas remplis toute l'année et les visiteurs de
salons ne recherchent pas nécessairement ce type de standing. Les hôteliers ne veulent
pas entendre parler de nouveaux hôtels. "Nous sommes obligés d'accepter des
tarifs au ras des pâquerettes des tour-opérateurs pour remplir nos hôtels", explique
Alain Fontana, hôtelier. Ce dernier préférerait diversifier sa clientèle et compter
sur la clientèle des salons. "Il faudrait que nous parvenions à nous entendre,
conclut Christian Eyraud. Primo, que les hôteliers réservent des disponibilités pour
les congressistes. Aujourd'hui, les tour-opérateurs réservent presque un an à l'avance,
et nous n'avons plus de disponibilité à proposer aux organisateurs de salons et aux
exposants." Arles doit aussi poursuivre son travail d'information auprès des
décideurs économiques. zzz70 zzz36v
Taux d'occupation = A fin septembre 2003, en cumul sur janvier à fin septembre, toutes catégories confondues : 69,58 % = Exercice 2002 toutes catégories confondues : 70,64 % = Exercice 2001, toutes catégories confondues : 68,72 % Chiffres établis par l'Umih PACA à partir des 5 établissements qui leur fournissent leur TO. |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2851 Hebdo 11 décembre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE