du 25 décembre 2003 |
FORMATION |
< CONGRÈS DE L'ANEPHOT AU LEP SAINT-MICHEL DE BLANQUEFORT (33)
Lors du congrès de l'Association nationale des écoles privées d'hôtellerie et de tourisme (Anephot), le thème de la communication et des moyens d'attirer les jeunes fut au cur d'un débat riche d'enseignements.
La table
ronde organisée dans le cadre du congrès de l'Anephot au lycée Saint-Michel à
Blanquefort en Gironde. Ex-élèves de Blanquefort, professionnels, enseignants,
consultants ont tenté d'apporter des réponses.
Ni mieux, ni moins
bien. Marie-Françoise Meyniel, la souriante présidente de l'Anephot, le dit sans détour
: "Comme dans le public, nous enre-
gistrons une légère baisse de candidatures dans nos écoles. En restauration ou en
hôtellerie, le problème d'image dépasse le clivage public/privé." Forte de 54
établissements regroupant 700 enseignants pour près de 9 000 élèves en formation
initiale et continue, l'Anephot a mobilisé la quasi-totalité de ses troupes lors de son
dernier congrès tenu au lycée professionnel Saint-Michel à Blanquefort, près de
Bordeaux.
Ce rendez-vous annuel très convivial, riche en échanges d'expériences, s'articule
traditionnellement autour de tables rondes en phase avec l'actualité. 'Comment la
profession peut-elle communiquer pour séduire ?' Autrement dit, comment attirer les
jeunes vers les métiers de l'hôtellerie ? Ex-élèves de Blanquefort, professionnels,
enseignants, consultants ont tenté d'apporter des réponses.
Tout le monde s'accorde pour reconnaître que l'orientation est l'un des problèmes
majeurs d'une profession à la recherche de personnel compétent et motivé. Néanmoins,
le témoignage de Matthieu, jeune chef de rang au George V à Paris, prouve qu'un choix
"par défaut" peut déboucher sur une passion. Car la vocation de
Matthieu, BEP puis BTS en poche, était loin d'être acquise. "En 3e, je ne savais
pas quoi faire. Au départ, je n'ai pas choisi d'être serveur. Mais le George V m'a fait
aimer ce métier. Je pense que les entreprises ont leur responsabilité." Ce
sentiment est également partagé par la jeune Aurélie, aujourd'hui assistante
commerciale au Sofitel à Bordeaux : "Si j'avais été mal accueillie durant mes
stages, j'aurais pu abandonner. Moi aussi j'ai été orientée sur un BEP hôtellerie, par
défaut." Clément Marot, président des restaurateurs à l'Umih 59 et
restaurateur à Lille, en est convaincu : "Il faut savoir accueillir nos futurs
collaborateurs. Sachons prendre le temps de les former." Et de confier : "La
meilleure de mes employées aujourd'hui a mis 5 ans pour réussir son CAP." Bref,
rien ne sert de courir !
Valoriser la notion de service et se faire plaisir
Anne Gaillard, propriétaire exploitante du 4 étoiles Burdigala à Bordeaux, regrette
quant à elle "que la notion de service ne soit pas du tout valorisée dans la
société".
Didier Bertrand, directeur de la stratégie marketing chez le TO Vacances Bleues, insiste
sur une notion hédoniste : "Inculquons la notion de plaisir. Faire plaisir en se
faisant plaisir, là, on est au cur de nos métiers. La pérennité de nos affaires
en dépend."
Dans l'assistance, un chef de travaux dénonce : "Un grand nombre de
professionnels ne savent pas ce que nous faisons dans nos écoles. Or, nous n'avons jamais
eu comme vocation de former des stagiaires prêts à l'emploi."
Fort de ces constats, Bruno Richez, consultant en organisation de la communication, avance
des pistes à explorer en matière de stratégie de communication : "D'abord, tous
les acteurs de la chaîne, les écoles, les employeurs, l'Education nationale... doivent
parler d'une seule et même voix. Ensuite le message doit être d'un niveau élevé."
Et de conclure : "Vous êtes détenteur d'une culture gastronomique française,
faites-le savoir."
Didier Bertrand affine la stratégie à adopter : "On doit vendre un métier et
non pas une formation. La communication, c'est d'abord se faire connaître collectivement
puis individuellement. Et puis il faut vous faire aimer. Enfin, repensez votre
communication en lançant des actions collectives. Innovez, rêvez, soyez fous."
Innover, c'est précisément l'objet de la Semaine de L'Hôtellerie imaginée par l'Umih
et dévoilée par Christian Navet en charge de la commission nationale emploi-formation du
syndicat : "Elle se déroulera à Paris et en province lors des portes ouvertes
durant la 3e semaine de mars 2004. L'objectif est d'aller à la rencontre des futurs
professionnels. On va porter la bonne parole dans les écoles."
B. Ducasse zzz76v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2853 Hebdo 25 décembre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE