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du 25 décembre 2003
CASINOS

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Les opérateurs français impatients de décrocher le jackpot

Après l'expérience éphémère de e-casino du Groupe Partouche, le dossier des casinos en ligne en France n'a toujours pas abouti à leur homologation, alors que les jeux d'argent contrôlés par l'Etat sont permis.

Les opérateurs de jeux en France n'ont toujours pas le droit d'ouvrir de casinos virtuels en ligne sur Internet. Les établissements de jeu, Accor, Groupe Tranchant, Lucien Barrière, Moliflor et des petits groupes de 4 ou 5 établissements, multiplient les réunions de travail pour faire avancer homologation et labellisation. A Monaco, les autorités n'ont pas non plus donné leur feu vert à l'hébergement monégasque des jeux d'argent en ligne. Le site casinomontecarlo.com de la Société des Bains de Mer est fin prêt, mais pas lancé.

Pavé dans la mare d'un précurseur
Il y a 3 ans, le Groupe Partouche a lancé un ballon d'essai en mettant en ligne son cybersite à son enseigne casino, partouche.com hébergé à l'étranger. L'accès est fermé depuis aux internautes français pour être en mesure de mieux discuter avec les autorités françaises sur ce dossier a priori compliqué. "L'Etat veut des garanties sur le transport et le suivi des flux financiers, des flux de personnes et des algorithmes de jeux. Nous, opérateurs, sommes en mesure de travailler selon toutes les garanties et sécurités demandées. J'ai déposé un dossier officiel en ce sens au syndicat des Casinos Modernes", assure Patrick Partouche, directeur général du Groupe Partouche, leader européen des casinotiers. Le syndicat est composé du Groupe Partouche plus quelques casinos indépendants, et Patrick Partouche en est le vice-président. En lançant son site, le groupe éponyme a fait avancer le dossier. La mission sur l'économie numérique du ministère des Finances travaille sur le dossier. "Et dans les prochains mois, il est probable que le chantier se déplace sur un registre interministériel", poursuit Xavier de la Gorce, secrétaire général de Casinos Modernes.

Deux poids deux mesures
"Ce qui est curieux, c'est qu'en tant que régulateur, l'Etat interdit l'activité, mais en tant qu'opérateur, il l'autorise", fulmine Patrick Partouche. Le casinotier fait référence à la Française des Jeux et au PMU. La Française des Jeux, contrôlée par l'Etat, a lancé en juin 2001 Abracadabra (jusqu'à 10 000 e de gains avec des mises de 50 cents ou 1 e), un jeu 'interactif' de roue sur Internet, puis Cote et Match, un concours de pronostics sportifs avec cotes. Le PMU, dont l'organe de tutelle est le ministère de l'Agriculture, a lancé fin novembre un site avec pour ses débuts 5 des 11 paris commercialisés par le PMU.
Le ministère de l'Intérieur est plus réservé sur les casinos en ligne, notamment sur la question de l'impossibilité pour les mineurs et les interdits de jeux d'accéder aux sites. Les opérateurs se disent prêts techniquement à contrôler les joueurs derrière l'écran du web. Ils rappellent que l'affaire Gambelli pourrait bien faire du chemin. La CJCE (Cour de justice des Communautés européennes) vient de défendre à l'Etat italien d'interdire à un bookmaker anglais d'agir sur son territoire pour capter les paris sportifs des Italiens. Le principe étant que l'Etat ne pouvait à la fois promouvoir des jeux en Italie pour faire rentrer de l'argent, tout en invoquant la protection du consommateur pour interdire à d'autres opérateurs légaux d'autres Etats membres d'en faire de même en Italie. Affaire à suivre... zzz34

Casinos virtuels

Selon le sénateur François Trucy (rapport d'information Les jeux de hasard et d'argent en France - 2002), le premier casino virtuel a été ouvert sur Internet en août 1995, accueillant chaque mois plus de 7 millions de visiteurs sur le site Internet Casinos. Depuis cette date, entre 1 400 et 2 000 casinos en ligne officient, et la mondialisation du web abolissant les frontières, ils sont accessibles aux joueurs français.
La plupart sont hébergés dans des paradis fiscaux ou des Etats peu regardants sur la réglementation, lit-on dans le rapport. Certains jouent d'escroqueries : licence de jeu plus valable ou jamais délivrée, problème de paiement des gains, accès sécurisé médiocre. D'autres sont victimes d'escrocs comme le révèle Le journal des casinos www.journaldescasinos.com dans son édition du 27 novembre 2003. Si les casinos virtuels ne paient pas la rançon demandée, ils sont menacés d'être 'hackés' ou de perdre toutes leurs bases de données clients, explique la revue professionnelle. "Des sites sauvages qui travaillent illégalement se soumettent à des pressions illégales, explique Patrick Partouche. Quand nous nous en donnons les moyens professionnels techniques, nous n'encourons pas de risque de cybercriminalité." Les casinotiers français veulent continuer à opérer sous contrôle et selon toutes les contraintes imposées jusqu'ici à leur établissement sédentaire.

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L'Hôtellerie Restauration n° 2853 Hebdo 25 décembre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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