du 22 janvier 2004 |
HÉBERGEMENT |
Abandonné à son triste sort depuis de longues années, on le croyait définitivement mort et enterré. Le Palais de la Méditerranée a pourtant rouvert ses portes au début du mois. L'établissement nourrit de grandes ambitions : devenir la référence de l'hôtellerie de luxe à Nice.
Une femme d'un
certain âge, accoudée aux gradins métalliques qui accueilleront dans quelques jours les
milliers de touristes venus assister au célèbre carnaval de Nice. Face à elle, la
légendaire façade art déco du Palais de la Méditerranée sculptée par Sartori.
Pierrette ne parvient pas à quitter le paquebot blanc des yeux. "A chaque fois
que je passe devant cet édifice, j'ai encore du mal à y croire", confie
l'intéressée. "Jamais je n'aurai imaginé que ce qui fut un trou béant pendant
des années, retrouve un jour sa place sur la Promenade des Anglais. C'est émouvant
!", ajoute-t-elle.
Emu, Jacques Peyrat, maire de Nice, l'était indiscutablement lors de la visite privée
organisée par les nouveaux propriétaires (Société d'Investissement d'Hôtels et
Casinos, détenue à 75 % par la Société du Louvre et à 25 % par le Groupe Partouche). "Nous
avons vécu 25 ans de cauchemar avec cette façade aveugle, qui ternissait l'image de
Nice", a déclaré l'élu. Et de poursuivre tout sourire : "Aujourd'hui,
c'est un moment de joie intense. Rien n'est à redire, c'est une renaissance
extraordinaire !" Même le Syndicat des hôteliers niçois se dit lui aussi
satisfait de l'épilogue heureux que connaît la bâtisse créée en 1929 par Franck et
Florence Gould. "Cela fait vraiment plaisir de voir enfin un bel immeuble sur le
Prom", avoue Michel Tschann, président du syndicat.
Depuis l'ouverture du Palais nouvelle version, le lundi 5 janvier dernier, splendide
hôtel-casino 4 étoiles luxe (affilié Leading Hotels of the World et Concorde) de 188
chambres dont 12 suites, tout le monde semble sous le charme. D'ailleurs, la grande porte
à tambour de l'établissement fonctionne vitesse grand V ces derniers temps.
TO de 60 % la première année
Un premier succès pour Frantz Taittinger, président de la Société de l'Hôtel et du
Casino du Palais de la Méditerranée, et ses proches collaborateurs, à savoir : Sylvain
Ercoli, directeur général régional, et Patrick Caron, directeur général de l'hôtel
du Palais de la Méditerranée. Voilà en effet près de 3 ans que cette équipe travaille
d'arrache-pied à la réalisation de cet ambitieux projet. Un chantier colossal avec
d'importantes contraintes techniques, qui a nécessité un budget de quelque 120 Me.
Reste maintenant à transformer l'essai commercialement parlant. Patrick Caron,
précédemment patron du Royal Evian, se montre plutôt confiant en la matière. "Nous
avons bien sûr commercialisé l'hôtel en amont. L'accueil qui nous a été réservé par
les marchés étrangers (notamment américain) est très prometteur. A titre d'exemple,
Virtuoso a déjà référencé l'hôtel", commente-t-il. "Nous devrions
tenir nos objectifs fixés pour la première année d'exploitation à 60 % en termes
d'occupation et environ 230 e de prix moyen", assure le directeur
général du Palais de la Méditerranée. Il faut reconnaître que l'établissement jouit
d'un grand nombre d'atouts lui offrant un positionnement rare sur la baie des Anges :
celui d'un véritable "hotel city resort de luxe". A commencer par sa
situation géographique, non loin de l'aéroport international et à deux pays de
l'Italie. Sa terrasse panoramique, sa piscine chauffée intérieure-extérieure, son
restaurant gastronomique Le Padouk, ses multiples salles de conférences (550 m2)
équipées d'un matériel high-tech dernier cri et son casino ont également de quoi
séduire tant les clients d'affaires que de loisirs. "Rendez-vous compte, on peut
entièrement privatiser l'établissement. C'est un avantage considérable, en particulier
pour les entreprises", lance Patrick Caron.
Synergie avec le Martinez à Cannes
Si les jeux ne sont certes pas encore faits (le casino ouvrira ses portes au printemps
prochain), l'avenir s'annonce malgré tout sous les meilleurs auspices pour ce gigantesque
'navire' qui générera à terme près de 370 emplois au total dont 120 pour la seule
partie hôtelière. D'autant plus que des synergies vont être établies avec l'Hôtel
Martinez à Cannes, également propriété de la Société du Louvre. "Nous allons
monter des forfaits entre les deux adresses", explique Sylvain Ercoli. Pour
l'heure, le Palais de la Méditerranée a d'ores et déjà fait un très sérieux adepte :
le Syndicat des hôteliers de Nice. La 30e nuit de l'hôtellerie se déroulera ainsi dans
l'enceinte rénovée le 24 juin prochain. "La concurrence a toujours du bon",
conclut avec humour Michel Tschann, responsable de l'organisme en question.
C. Cosson zzz36i
Une histoire mouvementée
1929 : Création du Palais par le couple Gould
1977 : Agnès Le Roux vote contre sa mère Renée Le Roux en conseil d'administration.
Jean-Dominique Fratoni devient le patron du Palais
1977 : Agnès Le Roux disparaît
1978 : Dépôt de bilan
1981 : Un groupe koweïtien, Kreic, rachète le site
1989 : Jack Lang, ministre de la Culture, classe la façade
1990 : Les bulldozers entament les travaux de démolition
2001 : Le groupe Meunier Promotion rachète le Palais pour 300 MF et signe un accord
avec la Société du Louvre et l'Européenne de Casinos
2004 : La Société Français d'Investissement d'Hôtels et Casinos, détenue à 75 %
par la Société du Louvre et 25 % par le Groupe Partouche, ouvre l'établissement
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L'Hôtellerie Restauration n° 2856 Hebdo 22 janvier 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE